Comment entreprendre aux États-Unis sous la présidence Trump : le guide pour les entrepreneurs français
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en 2025, accompagné de politiques économiques favorables aux entreprises, peut représenter une véritable opportunité pour les entrepreneurs français souhaitant s'implanter outre-Atlantique. Avec un environnement pro-business et des secteurs stratégiques en plein essor, voici les étapes et stratégies clés pour réussir dans ce marché complexe mais prometteur.
Je m'abonne« Trump aime les affaires et ça se voit : il simplifie la vie des entrepreneurs », affirment Thibaut Guéant et Romain Daniellou, cofondateurs de Landquire, une société d'investissement foncier. Sous sa présidence, les taxes sur les entreprises pourraient être encore réduites, et la bureaucratie allégée, facilitant ainsi la création d'entreprises, même pour les étrangers.
Dans des secteurs porteurs comme l'immobilier, l'énergie ou les infrastructures, les opportunités se multiplient. Ces domaines, déjà en plein essor, devraient bénéficier de politiques publiques favorisant l'investissement. « Par exemple, dans l'immobilier, le soutien à la construction d'infrastructures ouvre des perspectives intéressantes pour ceux qui savent anticiper les besoins locaux et s'adapter rapidement », précisent-ils. Les Français, réputés pour leur expertise dans des domaines comme le luxe ou l'ingénierie, peuvent se démarquer en ciblant des niches à haute valeur ajoutée.
Trump, connu pour sa volonté de favoriser l'emploi et les entreprises locales, pourrait également rendre plus exigeantes certaines démarches d'importation. Cela représente un double défi : s'aligner sur les attentes d'un marché toujours plus centré sur la production locale tout en maîtrisant les coûts liés à ces évolutions.
Structurer son entreprise
Créer une entreprise aux États-Unis peut sembler simple, mais les spécificités administratives locales nécessitent une préparation minutieuse. « Créer une LLC, c'est rapide, mais attention aux subtilités de chaque État. Une erreur d'enregistrement peut ralentir considérablement un projet », rappellent les fondateurs de Landquire. Une LLC (Limited Liability Company), équivalente à l'EURL française, est idéale pour démarrer, mais une Corporation, plus structurée, peut être préférable pour lever des fonds ou opérer à plus grande échelle.
Chaque État américain ayant ses propres règles, il est impératif de s'entourer d'un avocat spécialisé pour éviter les écueils liés à la fiscalité ou à la protection de la propriété intellectuelle. Une entreprise enregistrée en Californie, par exemple, ne pourra pas opérer librement dans l'État de New York sans une démarche administrative supplémentaire. De même, le nom de votre entreprise n'est protégé que dans l'État où elle est enregistrée. « Les États-Unis sont un marché immense, mais il faut comprendre que chaque État fonctionne presque comme un pays à part », insistent-ils.
Pour la recherche de bureaux ou de locaux, le recours à un broker, un spécialiste du marché immobilier professionnel, permet de gagner du temps et d'identifier des emplacements stratégiques. Cela peut s'avérer crucial pour toucher les bonnes cibles dès le lancement.
Réseautage et opportunités
Le réseau est souvent la clé du succès aux États-Unis. « La culture du business américain valorise énormément les connexions personnelles et professionnelles », explique Thibaut Guéant. Participer à des événements, des salons ou des meetups professionnels peut ouvrir des portes inattendues. À cela s'ajoute l'importance de s'adapter à la mentalité locale : l'optimisme et l'ambition des Américains doivent devenir des moteurs pour les entrepreneurs français.
Les secteurs comme la tech, la santé, l'immobilier ou l'énergie présentent de réelles opportunités, notamment grâce aux politiques de relance économique. Sous Trump, les visas comme le E2, dédié aux entrepreneurs, ou le H1-B, destiné aux profils qualifiés, devraient rester accessibles, bien que les démarches puissent être renforcées pour des raisons de souveraineté économique.
Pour réussir, être proactif et démontrer rapidement sa valeur s'avère indispensable. Contrairement à la France, où les diplômes sont souvent un critère central, les Américains valorisent les résultats tangibles. « Ce qui compte, ce sont les performances, pas votre CV. Il faut savoir prouver que vous pouvez apporter une vraie différence », ajoute Romain Daniellou.
Adopter un mindset gagnant
La mentalité américaine diffère profondément de celle de la France, et les entrepreneurs doivent s'y adapter. « Aux États-Unis, l'échec est une étape vers le succès, pas une finalité », soulignent les fondateurs de Landquire. Cette vision décomplexée permet aux entrepreneurs de prendre des risques plus importants, tout en apprenant de leurs erreurs.
En revanche, la culture du résultat est omniprésente. Les projets sont jugés sur leur efficacité et leur rentabilité. Dans ce contexte, les entrepreneurs ont le tout intérêt à savoir pitcher une idée avec concision et aligner ses propositions sur les attentes des investisseurs ou des clients. « Apprendre à raconter votre histoire en quelques minutes et à démontrer son potentiel financier est un exercice clé », partagent-ils.
L'argent n'est pas un tabou aux États-Unis, et la réussite financière est même valorisée. Cela se reflète dans les relations professionnelles, où négocier un partenariat ou lever des fonds nécessite une approche transparente et orientée vers la performance. Pour les Français, souvent plus réservés sur ces sujets, il s'agit d'un vrai changement de paradigme.
Un cadre fiscal et administratif en mutation
Les politiques économiques de Trump pourraient accentuer l'attractivité des États-Unis pour les entrepreneurs étrangers. Une réduction des taxes sur les entreprises, couplée à des incitations fiscales dans des secteurs stratégiques, devrait créer un climat propice à l'investissement. Toutefois, cette dynamique s'accompagnera sans doute d'une pression accrue sur les entreprises pour contribuer à l'économie locale.
Produire localement pourrait devenir une nécessité, mais aussi une opportunité de se différencier sur un marché où les attentes des consommateurs se tournent vers des produits et services alignés sur des valeurs de proximité et de durabilité. Dans ce cadre, les Français devront être agiles et pragmatiques, deux qualités largement valorisées aux États-Unis.
Le retour de Donald Trump en 2025 redéfinit les règles du jeu économique aux États-Unis. Pour les entrepreneurs français, le contexte est à la fois stimulant et exigeant : un environnement fiscal attractif, des secteurs en plein essor, mais aussi une culture du business très compétitive. La clé du succès ? Une préparation rigoureuse, un réseau solide et une capacité à s'aligner sur les attentes d'un marché résolument tourné vers l'efficacité et les résultats. À ceux qui osent se lancer, le rêve américain reste plus que jamais à portée de main.