Se reconvertir pour entreprendre
L'entrepreneuriat a le vent en poupe en France. Et encore plus depuis la tempête Covid... En 2020, le nombre des créations d'entreprise a explosé tous les records. Bouleversés dans leur quotidien, ces actifs de tout âge sont nombreux à avoir franchi le pas.
Je m'abonneLa crise sanitaire aurait pu décourager les plus frileux, les incitant à se réfugier dans le statut souvent plus confortable de salarié. En réalité, d'après l'Insee, près de 850 000 entreprises ont été créées en 2020, soit 35 000 de plus qu'en 2019... D'ailleurs, selon le baromètre 2021 de l'envie d'entreprendre des Français réalisé par OpinionWay, 21 % des Français déclarent avoir envie de créer ou de reprendre une entreprise. Un tiers d'entre eux affirme même avoir un projet bien préparé à court terme. Ce serait donc près de 7 % des actifs qui auraient un projet d'entrepreneuriat prêt à débuter dans les deux ans. " La Covid, le télétravail, la perte ou la maladie de proches, le stress... tout cela conduit aujourd'hui beaucoup de salariés à réfléchir au sens de leur travail ", observe Flavie Bâtisse. Conseillère en création d'entreprise à la Chambre de commerce et d'industrie de Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne, elle a noté depuis un an un afflux inhabituel de potentiels créateurs et repreneurs d'entreprise. " Tout le monde a été amené à travailler autrement : cela a permis d'enclencher le petit déclic qui pouvait faire défaut jusque-là ", ajoute-t-elle.
Un Français sur deux, interrogés début 2021 par Indeed, estimait ainsi que la période était propice à la réflexion sur de nouveaux projets professionnels. Mais si la pandémie a déclenché des vocations supplémentaires ces derniers mois, elle n'est évidemment pas l'unique catalyseur de ces milliers d'entrepreneurs qui ont fait le grand saut, ou s'apprêtent à le faire dès que possible. On parle volontiers des jeunes start-upper à succès enchaînant des levées de fonds fracassantes. Or, les quadra et quinqua réussissent aussi à se frayer un nouveau chemin dans l'entrepreneuriat. D'ailleurs, selon l'Insee, l'âge moyen des créateurs d'entreprises en 2020 était de 36 ans. Concernant la reprise d'entreprise, la moyenne passe à 45 ans, selon l'Observatoire national CRA 2019 de la transmission des TPE/PME.
Destin en main
Alors qu'est-ce qui pousse tous ces néo-entrepreneurs à quitter leur poste de salarié après 10, 15, 20 ans (et plus) de carrière ? En quelques mots : prendre leur destin en main. Les variations sont nombreuses et évidemment multiples en fonction du parcours de chacun. Cependant, elles tournent presque toutes autour du même thème : remonter sur le ring pour donner une nouvelle orientation à sa vie. Pour certains, il s'agit plus spécifiquement de se tourner vers des valeurs plus en adéquation avec leurs envies. " Cela arrive souvent suite à des transformations de son entreprise ou à des fusions/acquisitions. La nouvelle direction n'a plus forcément les mêmes façons de mener le développement et cela peut ne plus convenir, voire provoquer des frustrations importantes ", commente Flavie Bâtisse.
La coach en développement de carrière, Isabelle Cham (Sparklife Success), pointe d'autres moments propices à cette prise de conscience, comme la survenue d'événements marquants ou graves. C'est exactement le parcours qu'a connu Julia Néel Biz. La trentenaire avait envie de créer son entreprise depuis l'époque des bancs de l'Essec où elle avait appris ce qui deviendrait son métier : le conseil en stratégie. Elle laissera dans un coin de sa tête cette envie d'entreprendre, jusqu'à ce jour de fin 2018 où elle perdra un proche. " J'ai alors réfléchi au sens que je souhaitais donner à ma vie. Cette période a été extrêmement difficile mais elle m'a permis de prendre conscience de l'importance de la santé mentale et du potentiel d'innovations possibles dans ce secteur. Quelques mois plus tard, j'ai commencé à parler de mes envies, de mes idées. Rapidement, je me suis associée avec un ami de l'Essec et avec deux collègues de travail ", se souvient-elle.
Début 2021 est ainsi née Teale, plateforme digitale accompagnant les entreprises dans leurs actions de soutien à la santé mentale de leurs collaborateurs. " Tout n'est évidemment pas toujours rose, mais le sentiment d'apporter quelque chose d'utile à la société me permet vraiment de m'accomplir ", sourit la trentenaire.
C'est avec cette même volonté d'être plus responsables et de construire en accord avec leurs valeurs que d'autres entrepreneurs franchissent le pas. C'est le cas par exemple de Jacques Berger et Guillaume Lecomte, âgés respectivement de 56 et 47 ans. Après des carrières dans des PME ou ETI industrielles, ils ont désormais envie de passer à une nouvelle étape et recherchent, depuis quelques mois, une PME industrielle de plus de 30 salariés à reprendre en Auvergne-Rhône-Alpes. Après avoir scruté plus de 10 000 entreprises sur le marché de la reprise, ils sont actuellement en discussion avancée avec six d'entre elles. Ils espèrent une conclusion rapide. " En tant que dirigeants, nous prenions des décisions... Mais pas forcément en fonction de nos valeurs car nous n'étions pas réellement maîtres à bord ", insistent les deux hommes, expliquant aspirer désormais à une plus grande liberté.
Rebondir face aux aléas
Rémi Agrain est plus jeune, 34 ans, mais lui aussi a décidé de prendre le taureau par les cornes. Il a créé, en 2015, Neoabita qui emploie quatre salariés. Elle est positionnée sur la construction de maisons à ossature bois. L'entrepreneur a découvert le concept lors d'un voyage à Londres. " J'avais une formation dans le bâtiment et une expérience déjà assez fournie. Je me suis dit qu'il y avait probablement là une opportunité à saisir, raconte Rémi Agrain. J'avais pourtant, peu de temps auparavant, décidé de tourner la page du monde de la construction car j'y constatais beaucoup trop de problèmes et de mauvaise organisation. Désormais, c'est différent. J'organise mon entreprise comme je le souhaite. "
Il y a aussi ceux qui ont dû rebondir suite à la perte de leur emploi. Christelle Linossier, par exemple, a décidé il y a dix ans de créer une entreprise industrielle suite à la fermeture de son entreprise. " Le groupe américain dont nous dépendions avait choisi de fermer le site. J'en étais alors la directrice. Je ne pouvais pas supporter de laisser échapper tout ce savoir-faire. " Elle crée donc Mac 3 en 2011, à l'âge de 40 ans, avec des associés (des ex-collègues) et un salarié, pour fabriquer des compresseurs d'air à destination du BTP et de l'industrie. Une décennie plus tard, le chiffre d'affaires est en croissance constante (6 millions d'euros en 2020), pour un effectif de 30 collaborateurs. " J'avais cette envie d'entreprendre depuis un bon moment en réalité mais je m'amusais dans mon job, j'avais un certain confort, avoue Christelle Linossier. Et puis, un jour, la vie vous donne un coup de pied aux fesses et vous pousse dans la bonne direction... "
L'entrepreneuriat peut aussi parfois représenter la seule option possible pour des seniors qui ont vu le monde du salariat leur fermer ses portes. Emmanuelle Fylla Saint-Eudes, 59 ans, en a fait l'amère expérience. Après avoir dû quitter ses précédentes fonctions, elle n'a eu d'autre choix pour gagner sa vie que de lancer son entreprise. Elle créé, il y a quatre ans, une marque de prêt-à-porter : Efyse. " A 55 ans, il était extrêmement compliqué de trouver un emploi salarié, personne ne voulait de moi. Aujourd'hui, j'en suis heureuse, je gagne ma vie grâce à mon entreprise ", partage-t-elle.
Et puis, bien sûr, il y a tout ceux qui ont eu envie, après un bon début de carrière dans le salariat, d'enfin se laisser guider professionnellement par leur passion. Éric Cordelle (ingénieur) et son épouse (avocate), ont ainsi tout quitté il y a 7 ans, pour créer leur distillerie artisanale de whisky dans le Vercors. " J'avais toujours été fasciné par le procédé de distillation ", se souvient l'ingénieur devenu artisan.
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Témoignage
" J'aurais au moins essayé "
Laure Mareau, présidente du Domaine du pavillon de Chavannes
" J'ai pu négocier une rupture conventionnelle et je bénéficie encore des aides de Pôle emploi. Cependant, il est évident que je vais moins bien gagner ma vie. J'ai quitté un poste de cadre parisienne avec des responsabilités... Peu importe, nous l'avons anticipé en famille. Si je ne m'étais pas lancée, je l'aurais regretté toute ma vie. " Et peu importe aussi si la vie, partagée entre le logement familial en région parisienne et sa nouvelle activité professionnelle près de Lyon, demande à Laure Mareau, 42 ans, un jeu d'équilibrisme de tous les instants. " L'organisation est complexe, mais je suis heureuse de cette reconversion. Et tant pis si cela ne fonctionne pas, j'aurais au moins essayé ! "
Quand elle décide de se lancer dans l'entrepreneuriat, Laure Mareau change aussi de branche professionnelle. " Il y a deux ans, j'ai fait un point sur ma vie. J'avais déjà une belle carrière derrière moi : je réalisais du trading de matières premières agricoles pour le compte d'un grand groupe. J'ai eu envie de reprendre le domaine viticole familial, dans le Beaujolais. Je ne pouvais pas accepter qu'il soit vendu au départ en retraite de mon père. " Après six mois de démarrage, accompagnée de près par son père, elle décide finalement de suivre une formation, un BTS viticulture et oenologie, à distance. Car même si elle baignait dans la culture viticole depuis son enfance, elle regrette de ne pas en maîtriser tous les aspects techniques. L'entrepreneure vient de terminer sa formation et prépare désormais ses examens.
Domaine du pavillon de Chavannes
Production de vins
Quincié-en-Beaujolais (Rhône)
Laure Mareau, présidente, 42 ans
SA > 0 salarié permanent
CA 2020 NC
Témoignage
" La franchise m'a apporté une vraie facilité "
Audrey Fournial, gérante d'Âge d'or services Brive-la-Gaillarde
Si certains se cherchent une vocation pendant des années avant de trouver leur voie, ce n'est vraiment pas le cas d'Audrey Fournial. Elle se souvient exactement de ce moment, alors qu'elle n'était qu'une jeune fille d'à peine 14 ans, qui l'a marquée pour le reste de ses jours. " J'ai réalisé un stage d'observation de troisième dans une maison de retraite médicalisée. Le contact est passé incroyablement bien avec les personnes âgées. En revanche, j'ai compris immédiatement que je ne voulais pas de cette vie pour mes parents ou mes grands-parents. Les moyens n'étaient vraiment pas à la hauteur. " Depuis, l'idée de créer sa propre structure - portant ses valeurs et sa vision de ce secteur -, ne l'a plus lâchée. Y compris lorsqu'elle a fait un petit bout de chemin dans l'immobilier. " Je gagnais bien ma vie, cela me permettait de mettre de l'argent de côté pour mon projet ", se souvient-elle.
En 2008, elle se décide finalement à franchir le pas. Elle crée son entreprise de services aux personnes âgées, accompagnée par la franchise Âge d'or services, sur le secteur de Brive-la-Gaillarde. " Ce secteur est très réglementé. Longtemps, seules des associations ont pu intervenir, les entreprises n'étaient vraiment pas vues d'un bon oeil par les collectivités locales. Pourtant, une entreprise rentable offre un service d'un bien meilleur niveau de service à nos personnes âgées que des associations asphyxiées par des budgets trop faibles... Au niveau réglementaire, il était trop compliqué de se lancer seule. Cela aurait été suicidaire. La franchise m'a apporté une vraie facilité. " Et d'insister néanmoins : " Mais franchise ou pas, c'est bien moi la patronne chez moi ! "
Âge d'or services
Service aux personnes âgées
Brive-la-Gaillarde (Corrèze)
Audrey Fournial, gérante, 39 ans
SARL > 43 salariés
CA 2020 NC
Pour autant, y a-t-il un bon âge pour se lancer ? Frédérique Génicot, coach et auteur du livre Adieu salariat, bonjour la liberté ! est catégorique : l'âge n'est certainement pas une barrière à l'entrepreneuriat.
D'ailleurs, pour elle, à chaque âge ses qualités et ses atouts : " Les jeunes sont souvent plus désinhibés, plus flexibles car ils n'ont pas encore connu le moule du salariat et de l'entreprise. En revanche, plus tard, on a plus de réseaux, plus de compétences : le projet peut aller plus vite et être facilité. " Olivier de La Chevasnerie, président de Réseau entreprendre, va dans le même sens : " Avec l'expérience, on acquiert une vraie maturité professionnelle en matière de développement commercial, de management, de relations avec les partenaires. Cela peut donner plus confiance aux partenaires financiers, mais aussi aux clients. "
C'est bien d'ailleurs ce qu'a pu constater Julien David. L'entrepreneur a créé en 2016 la Fabrikathé, un atelier artisanal d'assemblage de thés et infusions. Parti tout seul, il peut désormais s'appuyer sur une équipe de 14 salariés, avec une croissance annuelle significative. Il avait auparavant mené une première partie de carrière comme commercial export dans l'industrie. " Je m'étais constitué un important réseau en Asie, sur lequel je peux m'appuyer aujourd'hui pour acheter mes matières premières ", souligne-t-il.
Cependant, il ne faut pas non plus imaginer que se lancer après 35/40 ans est la panacée absolue. " Le risque quand on est plus âgé, c'est en quelque sorte de s'être endormi dans son confort. Beaucoup de créateurs et repreneurs, des ex-cadres de grands groupes, ne se rendent pas compte qu'ils ont été formatés par leurs expériences passées avec l'habitude de s'appuyer sur une logistique et des équipes. Il faut absolument, pour réussir, qu'ils aient gardé une certaine souplesse, qu'ils soient capables de repartir et recréer un nouveau modèle, de faire face à ce qu'on appelle la solitude du dirigeant, d'être prêt à tout faire de A à Z, de la logistique au secrétariat, y compris quand on a été un cadre important avec une armée d'assistants ", prévient Éric Angelier, cofondateur de GreenPact, studio de start-up tournées vers la transition écologique. D'autant, signale-t-il, que ces néo-entrepreneurs plus âgés prennent plus de risques que de jeunes diplômés en quittant des jobs souvent bien rémunérés, malgré des emprunts financiers, des frais de scolarité à assumer et une vie familiale à repenser. Il est donc encore plus que primordial pour ce public de bien préparer son projet.
Prendre le temps
Isabelle Cham, la coach en développement de carrière, glisse un conseil précieux à ceux qui pourraient décider de tout lâcher pour foncer tête baissée dans leur projet : " Il n'est pas utile de tout plaquer du jour au lendemain. Mieux vaut prendre le temps de bien prototyper son projet et d'endosser tranquillement le costume de dirigeant. " Car de nombreuses questions vont se poser : quel est le secteur vers lequel je souhaite aller ? Mon domaine d'expertise ou une reconversion ? Comment mener ce projet : seul, avec des associés, en toute indépendance ou en franchise ? Créer mon activité en partant d'une feuille blanche ou plutôt reprendre une société et la développer ? Et puis, sur quels moyens m'appuyer ?
Évidemment, il est impossible d'avoir toutes ces réponses d'un coup de baguette magique. Il est donc recommandé d'échanger avec des entrepreneurs, des membres de son réseau, de tester son idée, de se promener dans les salons professionnels pour engranger des bonnes pratiques. Finalement, c'est bien en entreprenant qu'on devient entrepreneur. D'autant plus que la législation française est plutôt favorable avec des possibilités de démarrage en douceur : par exemple, le congé pour création d'entreprise, l'Accre ou, moins spécifiquement, la rupture conventionnelle.
Et s'il n'y a pas de recette miracle pour devenir un entrepreneur à succès, l'accompagnement est une clé essentielle, comme le soulignent Olivier de La Chevasnerie pour Réseau entreprendre et Patricia Lexcellent, nouvelle déléguée générale d'Initiative France. " Les chiffres le prouvent : les projets accompagnés par les réseaux ont beaucoup plus de chances de passer l'épreuve des trois ans ", assure cette dernière.
L'entrepreneuriat vous démange mais vous attendez l'idée du siècle pour vous lancer ? Il vous faudra trouver une autre excuse. " Innover est toujours une bonne chose mais ce n'est pas indispensable. Une idée en soi, ne vaut rien. C'est sa mise en oeuvre qui compte. Facebook par exemple a émergé en super leader alors que plusieurs personnes avaient eu la même idée au même moment. Le plus important est de trouver un bon positionnement : faire la même chose mais en mieux, cela marche très bien aussi ! ", insiste Éric Angelier, le spécialiste de l'innovation. Alors prêts pour le grand saut ?
Témoignage
" À 50 ans, j'ai appris les codes des start-upper "
Tristan Daube, président de Travel Assist
Contrôleur de gestion de formation, devenu expert des centres d'appels pour lesquels il a managé des sites de plus de 1 000 collaborateurs, Tristan Daube a eu, en 2013, envie de se poser. " Je venais de passer 15 ans de ma vie sans être vraiment à la maison ", confie-t-il. Il décide donc de se lancer dans l'entrepreneuriat, même s'il n'a alors pas de projet bien défini. Le déclic se fait, par hasard, à l'occasion du voyage d'un couple d'amis, en situation délicate à New York. Bon connaisseur de cette ville, il les guide depuis la France, via les messageries instantanées et leur reconstruit le déroulé de leurs vacances. L'idée chemine... jusqu'à la création en 2019 de la start-up Travel Assist. Le concept : une conciergerie de voyage disponible 24h/24 via une messagerie instantanée.
En 2021, près de 200 000 euros de chiffre d'affaires devraient être réalisés et 15 recrutements sont prévus.
Objectif à quatre ans : un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros (soit l'équivalent de 500 000 voyageurs accompagnés), pour une soixantaine de salariés. " J'ai dû tout apprendre de la vie du start-upper : les pitchs, les réseaux sociaux, les concours, l'incubation, les levées de fonds, etc. Je dois franchir tous les rites d'initiation, sourit le quinquagénaire, expliquant côtoyer plus de jeunes ingénieurs de 20 ans que des personnes de son âge. Pourtant, je ne me sens pas en décalage. Tout s'apprend. Et puis, il y a des avantages : mon expérience rassure les partenaires. " Sa famille, elle, n'est pas encore tout à fait sereine. " Quitter une activité confortable pour un saut à l'élastique (sans savoir si l'élastique va tenir) peut faire peur. La situation peut être temporairement difficile, tant humainement que financièrement. "
Travel Assist
Conciergerie de voyages
Saint-Étienne (Loire)
Tristan Daube, président, 50 ans
SAS > Création en 2019 > 4 salariés
CA 2020 NC
Témoignage
" J'avais envie de me lancer, mais aussi des doutes "
Virginie Rivière, présidente de Leora
À l'approche de la quarantaine, Virginie Rivière est épanouie. La Bordelaise a fondé il y a trois ans son entreprise, Leora, spécialisée dans la conception et la fabrication d'écharpes de portage. Ingénieure agronome recrutée directement à l'obtention de son diplôme par le Crédit agricole (pôle viticulture), elle a eu envie de donner une nouvelle orientation à sa vie. " Après dix ans dans le monde bancaire, je n'avais plus vraiment de passion pour mon métier. Je suivais une carrière confortable bien tracée devant moi, or j'avais besoin de redonner du sens à mon travail. "
Elle profite d'une mission d'un an à l'étranger de son époux pour l'accompagner sur place et réfléchir à son avenir. " Le fait de prendre du recul physiquement et psychologiquement avec mon quotidien habituel a créé les conditions nécessaires pour une prise de décision. "
Maman de deux jeunes enfants, elle s'était prise de passion peu de temps auparavant pour le portage en écharpe. " J'avais fait beaucoup de recherches pour mes enfants. Et puis, mon cerveau d'ingénieur s'est mis en route... J'ai commencé à imaginer comment je pourrais concevoir des écharpes de meilleure qualité ", raconte Virginie Rivière.
À Québec, elle part alors à la rencontre d'artisans du textile qui lui enseignent les premiers rudiments. À son retour en France, elle démarre seule, dans son salon, dans le cadre d'un congé pour création d'entreprise. Une vraie sortie de secours potentielle dont elle avait besoin pour se sécuriser. " Je doutais beaucoup, j'avais peur de me lancer, car financièrement cela représentait quand même un risque. Je n'avais pas plus d'ambition que celle de créer mon propre emploi. " Trois ans plus tard, Virginie Rivière dispose de locaux dédiés et peut s'appuyer sur cinq salariés. Leora vend plus de 1 500 écharpes par an.
Leora
Écharpes de portage
Bordeaux (Gironde)
Virginie Rivière, présidente, 38 ans
SASU > Création 2018 > 5 salariés
CA 2020 NC