Les dirigeants estiment que la crise est derrière eux
Les patrons retrouvent le moral, selon un sondage réalisé par Viavoice pour l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI), Grant Thornton et Les Échos.
Je m'abonneLes chefs d'entreprise renouent avec la confiance. À leurs yeux, la crise économique et financière amplifiée en septembre 2008 est terminée. C'est ce qui ressort des résultats du "Tableau de bord de l’économie française", réalisé par Viavoice pour l’Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI), Grant Thornton et Les Échos. Selon ce sondage, publié le 8 juin, le retour de l'optimisme est manifeste sur deux registres majeurs :
- Concernant la croissance, pour la première fois depuis la création du baromètre en mars 2009, une majorité (52 %) de dirigeants d’entreprises se déclarent confiants "pour les mois qui viennent en France". Ce score consacre une progression de 12 points par rapport au résultat enregistré lors de la dernière vague d’enquête en mars dernier et de… 35 points par rapport aux données obtenues en mars 2009, au cœur de la tourmente financière et économique ;
- En matière d’emploi, 46 % des dirigeants d’entreprise se déclarent "confiants pour les mois qui viennent en France". Si ce résultat n’atteint pas encore la majorité, il témoigne d’une progression très importante par rapport aux données antérieures : +10 points par rapport au mois de mars 2011, +35 par rapport à mars 2009.
- Le premier élément d’explication est macroéconomique : l’amélioration de la conjoncture en France en ce début d’année 2011 (baisse du chômage durant quatre mois consécutifs, croissance de 1 % au premier trimestre, contre 0,4 au dernier trimestre 2010) constitue un indice de bon augure ; qui plus est sur l’ensemble de l’année 2011, les perspectives de croissance ont été revues à la hausse (plus de 2 % selon l’OCDE) ;
- Le second élément d’explication est micro-économique : les dirigeants d’entreprise interrogés retrouvent la confiance pour leur propre activité professionnelle : au moins les deux tiers des dirigeants interrogés se déclarent "confiants" pour le "résultat net de l’année en cours" (66 %), le "chiffre d’affaires" (72 %), la "trésorerie" (73 %), ainsi que le "climat interne" (87 %). Et de manière générale, en évolution, 57 % des dirigeants considèrent que leur entreprise "va mieux que l’année dernière". Plus encore, ce facteur micro-économique apparaît prépondérant par rapport aux considérations macro-économiques, puisque les dirigeants interrogés sont plus satisfaits des évolutions de leur propre entreprise que de la France dans son ensemble (respectivement 57 % contre 43 %).
Ces améliorations sont vertueuses, puisque la confiance constitue le préalable des investissements et d’une progression de la croissance. Concrètement, les proportions de dirigeants d’entreprise envisageant des actions positives au cours des mois qui viennent sont significatives : 26 % envisagent d’"augmenter" les "investissements sur de nouveaux marchés ou produits" (alors que seulement 11 % envisagent de les "réduire" et 56 % de les "maintenir en l’état") ; 23 % envisagent d’"augmenter le nombre de salariés » (contre respectivement 9 % et 66 %) ; 21 % envisagent d’"augmenter les investissements en recherche, développement et innovation" (contre respectivement 14 % et 41 %).
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Pour l’avenir : baisse des charges et meilleure adéquation entre demandes d’emploi et offres d’emploi
Dans ce contexte, pour l’avenir, les attentes des dirigeants d’entreprises concernent deux registres majeurs :
- La baisse des charges : près de la moitié des dirigeants interrogés (48 %) privilégient spontanément cette solution "pour soutenir la croissance économique française", mais également pour l’emploi ou le pouvoir d’achat : "baissez les charges pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés", "baissez les charges sociales, on embauchera plus" ;
- Une meilleure adéquation entre les demandes d’emploi et les offres d’emploi. De façon particulièrement frappante, 59 % des dirigeants ne sont "pas confiants" concernant la facilité à trouver de nouveaux salariés, alors que près de 10 % de la population active est toujours au chômage.