Absentéisme : plus de 17 jours par an et par salarié en 2017
Après une augmentation en 2016, l'absentéisme continue sa progression avec une hausse de 4,72 %. Si le constat global se révèle mauvais, des différences importantes apparaissent en fonction du secteur d'activité, de genre, de zone géographique et d'âge.
Je m'abonneTandis qu'Édouard Philippe, Premier ministre, a mandaté les partenaires sociaux, actuellement en négociation sur la réforme de l'assurance-chômage, à trouver des solutions pour faire cesser la progression de l'absentéisme en entreprise, le 10e baromètre de l'absentéisme et de l'engagement Ayming devrait renforcer la détermination du gouvernement à agir.
À en croire les résultats de l'étude publiée jeudi 6 septembre 2018, l'absentéisme a continué d'augmenter en 2017 avec une hausse de 4,72 % par rapport à 2016. Ce sont finalement près de 17,2 jours d'absence par an et par salarié que subissent les entreprises.
Des différences de secteurs, de genre, de régions
Si le bilan est mauvais, le détail se révèle plus diversifié en fonction des secteurs d'activité. Si celui des services continue à baisser (- 4,84 %), après un reflux en 2016 (- 5,48 %), les secteurs de la santé, du commerce et de l'industrie constituent les "mauvais élèves" du baromètre avec des augmentations de l'absentéisme respectivement à 5,31 %, 4,86 % et 3,94 %.
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Un autre élément témoigne de l'inégalité entre les hommes et les femmes qui touche le monde de l'entreprise. Les femmes sont davantage absentes, en augmentation de 5,3 % contre 3,54 %. Une différence expliquée notamment par des postes plus à risques pour la santé.
En termes de zone géographique, la Corse, l'Occitanie, le Grand-Est et la Normandie caracolent en tête des régions subissant le plus ce fléau, de près de 7 % à 4,9 % d'augmentation.
L'âge, une catégorie à part entière
Deux constats sont faits par l'étude en ce qui concerne une éventuelle corrélation entre l'âge des salariés et l'absentéisme. Les jeunes posent plus d'arrêts de travail mais le font sur des durées plus courtes tandis que les aînés hésitent plus à déposer des arrêts mais le font plus régulièrement.
D'autant que l'absentéisme touche plus souvent les nouveaux arrivants que ceux ayant de l'ancienneté, et ce quel que soit l'âge des salariés. "À partir de cinq années d'ancienneté, le taux d'absentéisme diminue de 30 % pour certaines catégories d'âge", précise l'étude.
Méthodologie :
Le 10e baromètre de l'absentéisme Ayming a été réalisé auprès de 46 540 entreprises employant 1 836 802 salariés.
Le calcul du taux d'absentéisme a été effectué en divisant le nombre de jours calendaires d'absence sur l'année par le nombre de jours théoriques de présence calendaires, multiplié par 100.