Quelle place occupe la France dans la chaîne de valeur de l'IA générative ?
L'écosystème français de l'IA générative compte parmi les plus importants en Europe. Toutefois, la France est loin derrière les géants de la tech américaine, implantés à tous les niveaux de la chaîne de valeur.
Je m'abonneLa chaîne de valeur de l'IA générative est divisée en quatre couches. Dans l'ordre : les puces, l'infrastructure, les modèles de fondations et les applications. La première étape regroupe l'ensemble des éléments servant à fabriquer des puces (matériels et logiciels). Celles-ci sont ensuite assemblées dans des centres de données. Les puces permettent de faire fonctionner les logiciels ayant pour but de coder les différentes intelligences artificielles. Ces infrastructures, qui peuvent être hébergées sur site ou sur du cloud, sont utilisées pour développer des algorithmes capables de générer des contenus.
Les systèmes d'IA, appelés modèles de fondations, sont entraînés par des ingénieurs et permettent de développer des applications, destinées aux utilisateurs. Ces quatre segments sont liés entre eux et interdépendants, comme le résume France Digitale dans son rapport sur l'IA générative.
Quel rôle des acteurs français ?
La France est bien représentée dans cette chaîne de valeur. En effet, l'hexagone bénéficie d'ingénieurs qualifiés, permettant de répondre aux défis de l'IA par des compétences techniques et humaines. De plus, la France s'est hissée comme un hub européen de l'IA : « La volonté économique et politique du gouvernement a permis d'obtenir les moyens nécessaires pour développer son écosystème de l'IA », affirme Agata Hidalgo, responsable des affaires publiques chez France Digitale. Ainsi, la France figure aux côtés de l'Allemagne et du Royaume-Uni comme un des leaders européen du secteur.
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Ce soutien institutionnel a également permis d'attirer des investisseurs étrangers. Néanmoins, la course à l'IA n'est pas encore gagnée : « Il faut continuer d'investir et de travailler sur les commandes publiques et privées », encourage l'experte. En outre, les grands groupes ne se fournissent pas encore suffisamment auprès d'entreprises européennes et françaises spécialisées dans l'IA générative. « Nous avons besoin que les grands groupes fassent confiance aux start-up », estime la spécialiste.
Dans cette chaîne de valeur, la France compte le plus d'entreprises sur le marché des applications d'IA générative, notamment B2B. C'est le coeur d'activité de Quicktext, Photoroom ou LinguaCustodia. L'hexagone est représenté dans toutes les couches, ce qui n'est pas le cas de tous les pays européens. Pour les modèles de fondation, plusieurs acteurs français se démarquent comme Mistral AI, LightOn ou Hugging Face (franco-américain). Dans la partie infrastructure, se trouvent plusieurs fournisseurs cloud français tels que Scaleway UpCloud ou OVH, mais également des développeurs de logiciels comme FlexAI, Dust ou Lampi. Enfin, pour les puces, on peut citer Sipearl ou Defacto Tech. Il s'agit de la couche où la France est le plus en retard, malgré les investissements.
Quelles tendances sur le marché ?
Le marché de l'IA générative est en constante évolution. L'une des tendances observée est l'intégration verticale opérée par les grandes entreprises comme Microsoft ou Google, présentes dans toutes les couches de la chaîne de valeur. Ces dernières nouent des partenariats stratégiques ou investissent dans de plus petites entreprises spécialisées dans un segment précis de l'IA. Cette pratique représente un danger pour les autres acteurs : « Il est crucial de s'assurer que d'autres acteurs plus petits de la chaîne de valeur puissent se développer et exister à côté de ces géants », alerte Agata Hidalgo. Par ailleurs, la valeur économique la plus importante réside dans les puces et dans l'infrastructure, là où les Américains sont le plus fort en 2024.
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