Pour vos achats non stratégiques, privilégiez le made in France
Papeterie, fournitures de bureau, bureautique, mobilier... Autant de familles de produits où vous pouvez acheter français. Tour d'horizon (non exhaustif) de ces fournisseurs potentiels qui font le choix de continuer à produire en France, avec à la clé qualité et prix abordables.
Je m'abonneSi les consommateurs se déclarent de plus en plus sensibles au made in France et sont même prêts à payer plus cher pour soutenir l'industrie locale (1), les entreprises françaises se montrent, elles, nettement moins solidaires lorsqu'il s'agit de leurs achats. Seules 19 % des sociétés se seraient ainsi fixé comme objectif d'acheter français pour l'année 2013, selon une étude du cabinet AgileBuyer et de l'association des anciens élèves de HEC publiée en début d'année (2).
En cause, notamment, la conjoncture économique qui pousse 73 % d'entre elles à considérer la réduction des coûts comme leur priorité n° 1. En période de crise, en effet, les achats courants non stratégiques, comme les fournitures, la bureautique ou encore le mobilier, sont les premiers budgets à pâtir de cette chasse au prix le moins cher.
Le prix du made in France
Tarifs plus élevés, offre professionnelle moins dense, manque de visibilité des entreprises... Le made in France peine à s'imposer comme un argument commercial de poids sur le marché du B to B face à l'arrivée massive de produits étrangers low cost. Et ce, même si cela doit se faire au détriment de la qualité et de la longévité du produit choisi. " Dans notre secteur, les tarifs des entreprises européennes sont en moyenne 10 % plus chers que ceux des pays asiatiques. Selon moi, cet écart, qui diminue année après année, est voué à quasiment disparaître d'ici peu ", nuance néanmoins Didier Arnaud Borea, directeur général d'Eurosit, concepteur et fabricant de sièges de bureaux.
Une estimation appuyée par Sandrine Derouet, chargée de la communication et du marketing chez Evolis, fabricant de systèmes d'impression de cartes et badges. Selon elle, au-delà des tarifs, " la compétition se joue désormais de plus en plus sur la qualité, la personnalisation des produits et la flexibilité de la production industrielle. C'est précisément là que le "produit en France" peut affirmer sa différence ", affirme l'experte.
Revitaliser l'économie locale
De la papeterie au mobilier de bureau, en passant par la bureautique, une chose est sûre : il est possible d'acheter français. Notamment dans le secteur des fournitures de bureau. Les sept usines de Bic réparties sur l'ensemble du territoire, la papeterie vosgienne Exacompta Clairefontaine (Clairefontaine, Rhodia...) ou encore l'unité de production du groupe Hamelin (marques Oxford, Canson...) à Caen, sont là pour en témoigner. À l'ombre de ces grands noms, d'autres acteurs se positionne sur des marchés de niche de la papeterie 100 % made in France. Ainsi, la PME Pocheco, qui emploie 118 salariés, produit chaque année, dans son usine située au coeur du Nord-Pas-de-Calais, plus de 2 milliards d'enveloppes de gestion et de pochettes. On peut encore citer la TPE vendéenne JK l'Esprit papier, fabricant d'articles de communication papiers comme des bloc-notes, des sets de conférence ou des pense-bêtes adhésifs.
Poubelles Rossignol 100 % made in Mayenne, sièges de bureaux bourguignons Eurosit, rangements modulables éco-conçus Fabulem, meubles Majencia... Le secteur du mobilier de bureau compte aussi plusieurs références en la matière. " Au-delà de la simple production, notre activité dynamise tout un écosystème de fournisseurs et de designers français, souligne le dg d'Eurosit, Didier Arnaud Borea. Notre proximité avec les utilisateurs finaux nous permet aussi d'être plus réactifs. "
Bureautique : ces exceptions françaises
Si les secteurs des fournitures du mobilier de bureau sont encore portés par de nombreuses entreprises implantées en France, c'est tout le contraire pour ceux de la bureautique, de l'informatique et de l'électronique. Ordinateurs, photocopieurs, imprimantes, tablettes, portables... Trouver une société qui fabrique, même partiellement, ses produits en France, relève presque de la mission impossible. Allant à contre-courant des lois de la mondialisation dans ce secteur, la société Evolis fait figure d'exception. Cette entreprise angevine réputée, entre autres, pour la conception et la commercialisation d'imprimantes de cartes d'identification, carte de visites et de badges d'accès, emploie 155 personnes dans l'Hexagone. " Je pense qu'en France comme à l'étranger, l'argument made in France rassure nos clients ", avance Sandrine Derouet, la chargée de communication d'Evolis.
Autre figure de proue de l'électronique français : la TPE Orée, lancée fin 2012, qui fait figure d'exception. Dans son atelier du Languedoc-Roussillon, les huit salariés conçoivent et produisent des claviers sans fil éco-conçus en bois massif pour ordinateurs, tablettes et smartphones. " Plus que le fait que nous produisions en France, c'est, je crois, l'idée de la défense d'un savoir-faire à la française à travers la création d'emplois à l'échelle locale qui séduit nos clients ", estime Julien Salanave, cofondateur de l'entreprise. Une démarche éco-responsable qui a un prix. Comptez près de 100 euros HT par clavier, soit en moyenne près de 40 % plus cher que ses concurrents sur le marché.
Les véhicules fabriqués en France
Préserver l'emploi et l'activité en France. Voici l'enjeu majeur auquel est actuellement confronté le secteur automobile. Contrairement à une idée reçue, acheter des modèles produits en France est là aussi possible. Ainsi, la Toyota Yaris est assemblée à Onnaing, près de Valenciennes, la Peugeot 307 à Mulhouse et Sochaux, la Renault Kangoo à Maubeuge ou encore la Citroën DS5 à Sochaux.
Pour Didier Arnaud Borea (Eurosit), soutenir les sociétés qui continuent à produire sur le sol français relève d'un acte citoyen, mais pas seulement : " Acheter des produits étrangers low cost coûte au final plus cher car, par ricochet, vous êtes amené à financer encore davantage notre économie défaillante, via l'augmentation d'impôts et de charges ", défend-il. Ou quand la solidarité économique a certes un prix, mais peut également être, pour chacun, créatrice de valeur.
(1) 40 % des Français se déclarent prêts à payer plus cher pour acheter des produits made in France, selon un sondage Ifop réalisé en janvier 2013 sur un échantillon de 1 008 personnes.
(2) Étude publiée en janvier 2013 et réalisée entre fin novembre et début décembre 2012 à partir d'un questionnaire adressé à plus de 500 entreprises de tous les secteurs. 466 personnes liées au monde des achats y ont répondu.
Comment dénicher les produits made in France ?
Difficile d'identifier les acteurs B to B dont la production est 100 % française. Vous pouvez néanmoins retrouver quelques références sur la plateforme www.mesachatsfrancais.fr, qui recense les entreprises labellisées Origine France garantie. D'autres sites spécialisés dans la valorisation du "produit en France" ont émergé ces dernières années, avec des espaces dédiés aux professionnels, comme www.madine-france.com ou www.lafabriquehexagonale.com. Sachez également que le site de comparateurs de prix de véhicules neufs www.kidioui.fr a lancé récemment un annuaire regroupant l'ensemble des modèles de voitures entièrement assemblés en France. Enfin, vous pourrez également trouver votre bonheur du côté des labels et marques régionales telles que la Marque partagée Alsace, le label Produit en Bretagne ou encore Bravo l'Auvergne. Pensez-y au moment de vos cadeaux d'affaires!