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4 start-up sur lesquelles mise Pierre Kosciusko-Morizet

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Serial-entrepreneur, Pierre Kosciusko-Morizet est désormais un investisseur très actif. Voici les 4 pépites sur lesquelles il mise aujourd'hui et qui deviendront peut-être des licornes demain.

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L'édito de Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur de PriceMinister

L'économie mondiale se transforme, sous l'impulsion du numérique, à une vitesse jamais vue auparavant. Plus aucun secteur (ou presque, et c'est alors peut-être dans ceux-là qu'il faut chercher des idées pour monter une nouvelle boite...) n'est épargné par une remise en cause souvent en profondeur de ses business models et de ses leaders.

Les "licornes", au départ quasiment uniquement aux USA, sont maintenant aussi en Chine, au Japon, et même... en France, avec notamment BlaBlaCar, et on espère bientôt Sigfox, PeopleDoc, Prêt d'Union... En France toujours, l'écosystème des start-up du numérique n'a jamais été aussi dense, en témoignent par exemple les près de 2 000 dossiers reçus chaque année par ISAI, le "fond des entrepreneurs de l'internet".

Il faut maintenant passer à l'étape suivante, et arriver à avoir en Europe, pas seulement des licornes, mais des leaders mondiaux, des consolidateurs, qui pourront ainsi rééquilibrer les centres de décisions du web. À vous de jouer ;)

L'épopée d'Evaneos

Eva pour évasion, Neos pour nouveau. Une nouvelle façon de voyager, telle est l'ambition de la start-up Evaneos, lancée par Éric la Bonnardère et Yvan Wibaux en 2009. Leur idée : créer une plateforme de mise en relation directe entre des voyageurs et des agences locales afin de leur créer un voyage sur-mesure, loin des standards des tour-operators.

"Nous avons inventé ce modèle, ce qui nous a demandé de la persévérance, souligne Éric La Bonnardière. Les acteurs du secteur sont nombreux et réticents face à notre offre." Les clients, moins : 90 000 voyageurs ont utilisé Evaneos depuis son lancement. La start-up, qui se rémunère via une commission sur les ventes des agences, a débuté avec trois agences à Madagascar, en Inde et au Vietnam et compte aujourd'hui 600 partenaires dans 130 pays du globe.

Elle génère près de 1500 ventes par mois et prévoit de doubler son chiffre d'affaires par deux l'année prochaine en intensifiant, notamment, sa présence à l'international. Un développement soutenu par sa deuxième levée de fonds, de 4,4M€, réalisée fin 2013 auprès d'Xange et de l'ISAI.

Grâce à ces investissements, elle a déjà lancé son offre en Espagne, en Italie, en Allemagne et, dernièrement, au Royaume-Uni et elle compte, dès 2016, étendre ses ventes en dehors des frontières européennes, dans des pays qu'elle ne souhaite pas dévoiler. Plus qu'un intermédiaire, Evaneos développe également son offre en tant que réseau social, fédérateur d'une communauté de voyageurs et propose, sur son site, du contenu pour s'inspirer et échanger entre eux leurs expériences, conseils et idées.

Repères : Evaneos / Vente de voyages sur mesure / Paris (IXe) / Éric La Bonnardière, 34 ans / SA à conseil d'administration / Création en juin 2009 /55 salariés / CA 2014 NC / @Evaneos

ChicTypes se taille une croissance sur mesure

Créé en 2012, ChicTypes est l'un des très rares e-commerçants à attendre systématiquement que ses clients lui renvoient les produits commandés quelques jours plus tôt via son site. Il faut dire que la plateforme de vente de prêt-à-porter pour hommes se positionne sur un créneau particulier : la personnalisation du shopping masculin.

Après un entretien avec une styliste, chaque client intéressé reçoit une malle contenant une dizaine d'articles. Après essayage, il ne garde et ne paye que ceux qui l'intéressent et renvoie les autres. Sélection, conseils, envois et retours gratuits... La start-up parisienne marque sa différence en levant ainsi un maximum de freins à la vente.

"Au fond, notre business model est tout à fait traditionnel pour un e-commerçant. Nous revendons des articles d'une centaine de marques (ex : Levis, Paul Smith, The Kooples, etc.) achetés à prix de gros. Ce qui change, c'est la façon dont nous réalisons la prestation en absorbant tous les coûts logistiques et de conseils, sans frais supplémentaires ni engagement pour le client. Le service prend ainsi le pas sur le transactionnel", détaille Antoine Régis, cofondateur de l'entreprise.

La formule semble séduire. Si les dirigeants ne communiquent pas sur le panier moyen ou le nombre de clients, ils revendiquent un chiffre d'affaires de 2 M€ en 2014 et emploient actuellement 50 salariés dont une vingtaine de stylistes. Après avoir finalisé une seconde levée de fonds de 4 M€ en septembre dernier, ChicTypes investit dans l'amélioration de sa technologie et de son service, en particulier via son application mobile (plus de la moitié du trafic du site internet est issu du mobile). L'objectif est de se lancer à l'international dès 2018 et d'atteindre un chiffre d'affaires de 50 M€ d'ici trois ans.

Repères : ChicTypes (Raison sociale : Andromatic) / E-commerce / Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) / Antoine Régis, 33 ans et Etienne Morin, 35 ans / SA à conseil d'administration / Création en 2012 / 50 personnes / CA 2014 2 M€ / @ChicTypes

À bonne école avec 360Learning

C'est dans un local de 800 m2 proche du Trocadéro à Paris que doivent s'installer dès décembre les quarante salariés de 360Learning. Cette plateforme web lancée en 2009, propose aux formateurs et entreprises de créer rapidement, gratuitement et simplement leurs formations en ligne interactives puis de les diffuser auprès de leur communauté d'apprenants.

Ils s'acquittent ensuite d'un tarif dégressif de maximum 8 euros par utilisateur par mois. La formule a déjà séduit 1000 organismes de formation et 150 entreprises, pour l'essentiel des grands groupes (ex : Orange, SNCF, Crédit agricole, etc.). Le service agrègerait ainsi près de 600 000 utilisateurs présents dans plus de 120 pays. Si la start-up parisienne ne communique pas ses résultats financiers, elle revendique une croissance de 270% sur trois ans.

"Chaque mois, 2000 formations sont créées en moyenne", étaye Nicolas Hernandez, l'un des cofondateurs. Sur un marché français évalué à 30 milliards d'euros, la PME espère en particulier tirer son épingle du jeu sur le terrain de la formation professionnelle online. Courant janvier, elle compte d'ailleurs inaugurer un nouveau service de mise en relation sur sa plateforme.

"Nous allons lancer une marketplace de MOOC (Massive open online courses) sur des thématiques transversales (ex : RH, marketing, etc.) réalisés par des organismes de formation pour les entreprises. Nous prélèverons une commission de 20% sur les tarifs pratiqués", détaille Nicolas Hernandez. Après avoir levé 2 M€ depuis sa création, les dirigeants espère boucler un nouveau tour de table d'envergure (au moins 10 M€) d'ici à fin 2016, pour financer notamment le déploiement de son service à l'étranger.

Repères : 360Learning / Plateforme de création de formations en ligne / Paris (VIIIe arr.) / Nicolas Hernadez, 33 ans, Sébastien Mignot, 30 ans et Guillaume Alary, 32 ans / SA à conseil d'administration / Création en 2009 / 40 salariés / CA 2014 NC / @360Learning

Hopwork, le Airbnb version freelance

Avec 19 millions de missions proposées depuis 2013, Hopwork, plateforme de mise en relation entre freelances et entreprises, commence à tirer son épingle du jeu sur un marché français en pleine expansion, estimé à plus de 20 Mds€. Si elle n'a attiré pour l'heure que 12 000 des 700 000 indépendants français, elle réalise déjà un volume d'affaires de 2 M€ en octobre 2015, avec un rythme de croissance mensuel à deux chiffres.

Pour y parvenir, les trois fondateurs, Vincent Huguet, Jean-Baptiste Lemée et Hugo Lassiège ont pris le contrepied des processus de recrutement classiques en proposant une solution novatrice. Sur Hopwork, les entreprises ne postent aucun appel à projets. C'est elles qui partent à la recherche du profil qui leur correspond le mieux, grâce à un algorithme de matching.

"C'est l'offre de freelances référencés qui génère la demande, sur un modèle similaire à celui de plateformes telles qu'Airbnb", résume Vincent Huguet. La mise en relation est gratuite et sécurisée (assurance responsabilité civile, paiement en 48h fin de mission, etc.), le site prélevant une commission de l'ordre de 10% après facturation. "Nous adoptons une approche plus flexible et moins chère de tiers de confiance", revendique le dirigeant.

Déjà 2000 entreprises auraient ainsi été séduites, dont plusieurs grands comptes (Air France, BNP Paribas, etc.). Reste que pour maintenir son rythme de croissance, la PME de 20 salariés répartis entre Lyon et Paris doit continuellement investir sur l'amélioration de sa technologie et le développement de nouvelles fonctionnalités (services spécifiques pour les grands comptes, avis sur les entreprises...).

C'est pourquoi elle a notamment levé en mai dernier 1,5 M€ auprès d'ISAI Venture II. Prochain objectif : l'international dès 2016.

Repères : Hopwork / Mise en relation freelances-entreprises / Paris (XVIIe arr.) / Vincent Huguet, 40 ans, Jean-Baptiste Lemée, 33 ans et Hugo Lassiège, 36 ans / SA à conseil d'administration / Création en 2013 / 20 personnes / CA 2014 110 k€ / @hopwork

La rédaction

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