Comment les PME peuvent bien utiliser Snapchat
Avec plus de 100 millions d'utilisateurs, Snapchat est le réseau social qui monte. De plus en plus d'entreprises s'y intéressent, mais pour bien réussir son entrée sur ce média, mieux vaut en connaître toutes les spécificités.
Je m'abonne Depuis juin 2016, le réseau social Snapchat a dépassé Twitter en nombre d'utilisateurs aux États-Unis. Très populaire chez les jeunes, l'application de photos et vidéos éphémères, qui devrait ouvrir dans quelques semaines ses premiers bureaux parisiens, s'avère un outil intéressant pour diversifier sa stratégie de communication sur le Web. Si certaines grandes marques à résonance mondiale sont déjà présentes, comme L'Oréal ou Lacoste pour ne citer que celles-là, de plus en plus d'entreprises n'hésitent plus à sauter le pas. Mais pour cela, il faut comprendre les caractéristiques de Snapchat, les habitudes de ses utilisateurs, afin d'optimiser son efficacité et ne pas y perdre son temps.
Snapchat, c'est la culture de l'instantané et de l'éphémère.
Pour bien démarrer son aventure sur Snapchat, il faut avoir à l'idée que l'on est dans la culture de l'instantané et de l'éphémère. En effet, les publications ne seront vues qu'une fois, et pas plus de 10 secondes. "Alors que sur Instagram ou Facebook, on va passer des heures à faire une belle photo pour mettre en valeur un produit, sur Snapchat on dégaine le portable, on montre ce que l'on veut montrer, et c'est fini", estime Margaux Dauce, chef des contenus réseaux pour Michel et Augustin, marque française de produits alimentaires, sur Snapchat depuis fin février.
Créer du lien
Car l'avantage que l'on peut tirer de ce réseau n'est pas de faire directement la promotion de ses produits, mais de créer un lien avec ses clients. "Si l'on souhaite parler d'un produit sur Snapchat, on ne peut pas être dans un discours commercial et publicitaire classique. Le lien doit être affectif avec ses snapchateurs, très personnalisé, avec des clins d'oeil, etc.", analyse Camille Saint-Paul, dirigeante de l'agence de conseil en stratégie digitale 5e Rue.
Pour créer ce lien, nombre d'entreprises choisissent de dévoiler les coulisses de leur travail quotidien. "Le but de notre travail, c'est de raconter une histoire et Snapchat est un moyen innovant de le faire", explique Alexandre Malsch, fondateur du groupe de médias en ligne Melty. "Quand on poste une photo sur Facebook, on va dévoiler les dessous du shooting sur Snapchat", ajoute Margaux Dauce, de Michel et Augustin. En plus de cela, Snapchat demande une certaine réactivité. Pouvoir répondre le plus souvent possible à sa communauté de snapchateurs est nécessaire à sa fidélisation. Ce qui peut demander une modification de l'organisation du travail au sein de l'entreprise qui s'y emploie. "Nous nous sommes rendu compte qu'avec l'utilisation de Snapchat, en plus du site internet et des autres réseaux sociaux, notre quantité de travail avait considérablement augmenté. Nous avons donc décidé d'engager un community manager il y a trois semaines", explique Margaux Dauce.
Cibler les jeunes
Snapchat peut paraître l'outil parfait pour cibler une nouvelle clientèle, plus jeune. Quand l'âge moyen est de 41 ans sur Facebook, sur Snapchat plus de 70% des utilisateurs ont moins de 25 ans. "Quand on veut toucher cette cible, Snapchat est aujourd'hui un média incontournable", estime Camille Saint-Paul, de l'agence 5e Rue. Cependant, réussir à toucher cette jeunesse peut se révéler complexe. "Les sociétés ont déjà beaucoup de mal à être efficaces sur les réseaux sociaux traditionnels, alors avec Snapchat, c'est encore plus compliqué. Il faut être en adéquation totale avec les codes de la génération Y, voire Z", tempère Romain Rissoan, expert en réseaux sociaux. "L'attention que l'on porte à sa cible doit être encore plus forte que sur les autres réseaux sociaux; mieux vaut en amont penser à sa stratégie, aller sur cet outil de manière éclairée", ajoute Camille Saint-Paul.
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Pour dépasser ce problème, l'atout numéro un est la créativité. Indispensable pour créer une communauté de snapchateurs, elle permet en outre d'afficher une image jeune et dynamique de l'entreprise qui en use avec brio. Et pour ceux qui doutent encore, Alexandre Malsch est catégorique : "Hésiter à rejoindre Snapchat, c'est comme hésiter d'être présent sur Facebook. Impossible!"
"Un nouveau Google"
William Eldin, président d'Horam/VR
Snapchat, William Eldin a commencé à l'utiliser avec ses amis. "Je trouvais que c'était un réseau social drôle, dans l'air du temps, à côté des autres que je considère maintenant comme institutionnels à l'instar de Facebook et Twitter." Moins d'un an après la création de sa boîte, Horam/VR, qui développe la réalité virtuelle, il a décidé d'utiliser Snapchat pour sa start-up. "C'est un nouveau moyen d'utilisation des réseaux sociaux, à la fois multifonctionnel, dynamique et ambitieux." Affirmant ne pas avoir développé de stratégie particulière sur Snapchat pour l'instant, il s'en sert pour raconter l'histoire de son entreprise. "Dès que l'on arrive sur un lieu de tournage, que l'on découvre quelque chose, on le montre, sans éditorialiser le contenu; il faut que ce soit rapide, efficace et liant avec ceux qui nous suivent."
Admirant "l'esprit frondeur" d'Evan Spiegel, le créateur de Snapchat, qui a notamment refusé de vendre son application à Facebook pour 4 milliards de dollars, il voit en son appli un futur grand d'Internet, qui n'hésite plus à faire de l'innovation technologique. "Après avoir développé de la réalité augmentée dans l'application, ils sont en train de créer une nouvelle paire de lunettes 3D et recrutent des ingénieurs à tour de bras, ils ambitionnent de devenir un nouveau Google."