[Interview] Nathaniel Bern (Medadom) : "Nous nous dirigeons vers une médecine hybride"
Acteur français de la télémédecine, Medadom levait 40 millions d'euros en novembre 2020. La start-up a déjà enclenché une campagne de recrutement et son extension sur le territoire. Nathaniel Bern, l'un des trois cofondateurs de la medtech, se confie sur la médecine de demain.
Je m'abonneMedadom en quelques mots, c'est ...
Une entreprise qui rend accessibles les soins médicaux au plus grand nombre, et ce, partout sur le territoire. Le patient a la possibilité d'accéder à un médecin généraliste en téléconsultation en moins de 10 minutes. La plateforme est accessible de plusieurs manières, que ce soit avec un smartphone, un ordinateur ou encore des bornes et cabines de consultation. Celles-ci sont disposées en pharmacie, en mairie ou dans des collectivités territoriales.
Lorsqu'un patient ne trouve pas de consultation en présentiel, il peut échanger avec son pharmacien ou un référent en mairie qui l'accompagnera vers une téléconsultation.
Vous réalisez en 2020 votre plus grosse croissance. Peut-on dire que vous bénéficiez de la crise ?
Lors de notre lancement en 2017, nous avons participé aux prémices de la télémédecine. Tout était à faire et il fallait changer les mentalités des médecins comme des patients. Nous ne sommes pas les grands gagnants de la crise sanitaire, car il n'y en a pas vraiment. En revanche, elle a permis de démocratiser la télémédecine. C'est l'un des secteurs qui a été boosté par la conjoncture, mais il y en a d'autres. En effet, Medadom a réalisé pendant la pandémie sa plus forte croissance depuis la création.
Au vu du contexte actuel, la télémédecine va-t-elle prendre le pas sur la médecine traditionnelle ?
Les médecins ne sont pas voués à disparaître. Assurément, il y aura encore demain une demande de médecine présentielle. Lorsqu'un patient a besoin d'un examen clinique poussé, il faut un médecin spécialisé qui ne peut pas consulter à distance. Cependant, pour des pathologies moins complexes, la téléconsultation est une vraie alternative. Nous allons donc nous diriger vers un mix des deux, une médecine " hybride " si je puis dire.
Certaines études montrent, aux États-Unis notamment, qu'il y aura dans quelques années autant de téléconsultations que consultations présentielles.
À la suite de la levée de fonds de fin 2020, vous projetiez le recrutement de 250 salariés et l'installation de 25 000 dispositifs. Où en êtes-vous ?
Nous nous laissons 1 à 2 ans avant d'atteindre cet effectif. Medadom est déjà sur la pente ascendante, les recrutements ont débuté dans toutes les régions de France. Idem pour le nombre de dispositifs, cette couverture devrait être fonctionnelle à l'horizon 2024. Ça prend du temps et il faut une structure importante. Aujourd'hui, nous avons installé déjà 850 bornes et cabines en France.
Repères
SAS Medadom
Fondateurs : Nathaniel Bern (29 ans), Charles Mimouni et Elie Dan Mimouni (29 ans)
Paris (17ème)
100 salariés
Création en 2017
CA 2020 : NC