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La minute du boss : Dépasser l'échec pour bâtir un modèle entrepreneurial plus résilient

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La minute du boss : Dépasser l'échec pour bâtir un modèle entrepreneurial plus résilient

La Start-up nation en France, une utopie révolue ? C'est ce que laisse sous-entendre le communiqué publié le 23 avril dernier par la ministre déléguée chargée des Entreprises, Olivia Grégoire, annonçant la création d'un groupe de travail portant sur l'échec et le rebond entrepreneurial. L'initiative vise à favoriser une réflexion plus nuancée sur ce phénomène souvent tabou pour considérer le "verre à moitié plein" en cas d'échec entrepreneurial.

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Présidé par Hélène Bourbouloux, administratrice judiciaire de renom, le groupe de travail rassemble des experts de divers horizons, dont un sportif, un chercheur et des entrepreneurs ayant personnellement connu l'échec au cours de leur carrière. Avec pour mission d'analyser les conséquences d'ordre économique, social et psychologique de l'échec entrepreneurial, le groupe s'attèlera à formuler des recommandations visant à dédramatiser la perception sociale de la faillite d'une entreprise et à faciliter le rebond des entrepreneurs.

Les chiffres sont éloquents. Selon l'INSEE, 25% des entreprises françaises échouent dans les deux premières années, un taux qui s'élève notamment pour les micro-entrepreneurs et les startups. En parallèle, l'étude de France Invest diffusée ce lundi 29 avril révèle un net ralentissement de l'activité du Venture & Growth en France en 2023. Les investissements dans les startups françaises ont enregistré une baisse significative, avec un recul de 29 % des montants investis par rapport à 2022, totalisant 3,6 milliards d'euros - une tendance à la baisse qui pourrait potentiellement décourager l'innovation de nos jeunes pousses.

Alors que les conséquences économiques de ces échecs sont bien documentées, l'impact psychologique l'est beaucoup moins. En réponse, la Direction Générale des Entreprises (DGE) s'était déjà saisie de cette question et avait initié en 2021, la campagne #EntrepreneurRebond pour promouvoir le Portail du Rebond, une plateforme lauréate du Grand Prix européen de la Promotion de l'Esprit d'Entreprise en 2020, qui offre soutien et accompagnement aux dirigeants de TPE et aux entrepreneurs individuels en difficulté. Deux ans plus tard, Olivia Grégoire inaugurait les Assises du Rebond au ministère de l'Économie et des Finances avec notamment l'ambition de "[sensibiliser] l'écosystème entrepreneurial [à] l'importance de la santé du dirigeant, premier actif immatériel de l'entreprise".

Le lancement de de ce groupe de travail s'inscrit en toile de fond de la future Loi Travail 2 prévue à l'automne et dont les projets d'accord nationaux interprofessionnels (ANI) relatifs aux parcours de reconversion et du Compte épargne Temps Universel (CETU), déposés à l'initiative de l'U2P, viennent d'être signés par une partie des partenaires sociaux dans le cadre du Pacte de la vie au travail. Le volet entrepreneuriat ne figure cependant pas à l'ordre du jour. En revanche, le Projet de Loi Simplification des entreprises récemment présenté par le gouvernement le 24 avril dernier, apporte un vent de fraîcheur pour débureaucratiser la vie administrative de nos TPE et PME.

Dans la même lignée, la réforme de la Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) initiée en 2022 et qui entre en phase opérationnelle en 2024 vient redynamiser le recours à ce dispositif en déclin ces dernières années. À titre individuel pour les dirigeants en situation d'échec, la VAE peut être envisagée comme un dispositif servant de tremplin pour reconnaître les compétences des entrepreneurs ayant vécu un échec entrepreneurial. En certifiant les compétences développées à travers l'entrepreneuriat avec des titres inscrits au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) - même en cas d'échec - la VAE consolide une image positive de l'expérience entrepreneuriale, indépendamment de son issue financière.

Intégrer la VAE comme pilier du rebond entrepreneurial pourrait encourager un plus grand nombre d'individus à entreprendre, en sachant que l'expérience acquise pourrait être valorisée ultérieurement au bénéfice d'une autre structure d'emploi. Ainsi, l'échec ne serait plus perçu comme une fin en soi, mais comme une étape potentiellement enrichissante d'un parcours professionnel continu permettant de maintenir un écosystème entrepreneurial plus robuste, capable de mieux absorber les chocs et de capitaliser sur l'expérience.


Alexandra Gaboriau - Consultante au cabinet Chefcab



 
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