Cofondateur et CEO de Japet Medical, Antoine Noël développe des solutions innovantes pour lutter contre les troubles musculosquelettiques (TMS) en entreprise. Avec l'exosquelette motorisé Japet.W+, il ambitionne d'améliorer durablement la qualité de vie au travail tout en réduisant les arrêts maladie.
Qu'est-ce qui vous a conduit à créer Japet Medical ? « Avant Japet, j'ai travaillé sur des exosquelettes pour l'armée au MIT et en France. Cette expertise m'a inspiré l'idée d'appliquer ces technologies à une problématique de santé publique majeure : les troubles musculosquelettiques (première cause d'arrêts de travail en France, pour un coût estimé à un milliard d'euros par an, ndlr). Nous avons réuni des compétences en robotique, textile et médical pour concevoir Japet Medical. Notre objectif était clair : réduire les arrêts de travail liés aux lombalgies grâce à une solution technologique adaptée. »
Quelles sont les caractéristiques qui distinguent Japet.W+ ? « Japet.W+ est le seul exosquelette motorisé certifié comme dispositif médical, avec la norme ISO 13485, que nous avons obtenue en 2019. Cela garantit la sécurité et l'efficacité de nos solutions. Notre exosquelette se concentre sur la réduction de la pression sur la colonne vertébrale et la correction des postures à risque, tout en restant léger et simple à utiliser. Ces caractéristiques en font une solution unique et adaptée aux environnements de travail exigeants. »
Certains collaborateurs se montrent-ils réticents à utiliser un exosquelette ? « Forcément, il peut y avoir des résistances, car cela implique un changement d'habitudes. Certains se demandent si c'est nécessaire ou comment ils seront perçus en le portant. Nous ciblons donc des postes où les contraintes physiques sont élevées et où les collaborateurs perçoivent directement les bénéfices. Cela facilite leur adoption et leur intégration dans le quotidien. »
L'exosquelette Japet.W+
Votre solution est-elle adaptable à d'autres secteurs ? « Absolument. Si notre priorité est l'industrie et la logistique, Japet.W+ peut aussi s'intégrer dans des secteurs comme le soin à la personne, la restauration ou encore le nettoyage. Nous ciblons les postes où les contraintes physiques sont les plus élevées pour maximiser l'impact de nos solutions et l'acceptation des collaborateurs. »
Quels résultats Japet.W+ a-t-il permis d'obtenir ? « Les études montrent une réduction de 50% des arrêts maladie sur les postes équipés. Mais ce n'est pas tout : en limitant les postures dangereuses, nous aidons aussi à améliorer la posture générale des collaborateurs et à réduire les douleurs chroniques. Cela se traduit par un gain de performance pour les entreprises et une meilleure qualité de vie au travail. »
Quels sont vos objectifs pour Japet Medical dans les prochaines années ? « Nous avons deux priorités. D'abord, l'industrialisation : nous allons ouvrir une nouvelle usine cette année de manière à réduire les coûts afin de rendre nos exosquelettes accessibles à un plus grand nombre d'entreprises. Ensuite, l'internationalisation : aujourd'hui, nous sommes présents dans quelques pays européens, notamment en Italie et en Suisse, mais nous souhaitons couvrir rapidement la moitié de l'Europe. Nous voulons démocratiser l'usage des exosquelettes pour préserver le capital humain partout où cela est nécessaire. »