Management: inspirez-vous de la nature

Face aux exigences du marché, l'entreprise tombe trop souvent dans le travers du "toujours plus vite", générant stress, fatigue et démoralisation chez ses collaborateurs. Pourtant, en observant la nature, elle dispose d'enseignements pour repenser son organisation, sa gouvernance et son management.
Je m'abonneSlow food, slow travel, slow money, et maintenant slow business. Et si ces tendances, qui invitent à créer de nouveaux rythmes de vie, étaient synonymes d'un renouveau positif pour l'entreprise ? Et si la nature était, là encore, une source d'inspiration pour repenser votre vison et vos pratiques ? Car, bien plus que d'ériger la lenteur en modèle, le mouvement "slow" propose de trouver des équilibres temporels pour innover, créer, produire ou manager. "Or, le premier enseignement à tirer de la nature est son fonctionnement en cycles longs, avec l'idée de revenir à une gestion plus mesurée de son entreprise et de ses équipes", estime Marion Breuleux, responsable du département management de l'organisme de formation EFE.
Fini, donc, la course contre la montre et la logique d'urgence permanente. L'observation des rythmes naturels incite à repenser sa gouvernance et à reprendre le temps d'encadrer ses collaborateurs, de revaloriser le sens de leur travail et de partager ses projets. Cette idée, Issac Getz, professeur de leadership à l'ESCP Europe, la traduit par l'image du manageur-jardinier, qui arrose, taille et fertilise pour faire grandir ses équipes. Une philosophie que l'on retrouve déjà chez Saint-Exupéry avec la phrase du renard au Petit Prince : "C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui rend ta rose si importante", et qui s'applique à l'entreprise dans sa globalité. Car c'est en inscrivant les pratiques dans la durée qu'elle génère leurs effets et leurs bienfaits.
Il revient, alors, aux entreprises d'apprécier, comme dans la nature, leurs produits sur l'intégralité de leur cycle de vie afin d'éviter les pertes et gaspillages, qui vont bien au-delà des matières premières et de l'énergie. "Quand un produit ou un déchet n'est plus valorisable, c'est aussi du savoir-faire, des connaissances, des compétences, qui sont perdues", souligne Claudio Vitari, chercheur à Grenoble École de Management. Or, dans la nature, pas de déchet, pas de perte. Certains vont encore plus loin et appliquent ce principe à d'autres secteurs de l'entreprise, comme les ressources humaines.
Des RH reconnectées avec les cycles de la nature
Dans les pays du nord de l'Europe, notamment, les salariés effectuant des tâches
