5 dirigeants à succès partagent leur expérience de l'échec
Qu'ont en commun Pierre Kosciusko-Morizet, Loïc Le Meur, Marc Rougier, Éric Carreel et Rafi Haladjian, ces entrepreneurs dont le nom rime aujourd'hui avec succès internationaux ? L'échec ! Ils témoignent ici de la dimension pédagogique que peut revêtir l'insuccès... à condition de rebondir.
Je m'abonne"Stigmatiser l'échec revient à tuer l'innovation, risquée par essence." Éric Carreel, président de Sculpteo et d'Invoxia
Pour Éric Carreel, les risques sont intrinsèques à la démarche d'entreprendre. "La créativité et l'innovation sont risquées par essence: elles consistent à essayer de faire quelque chose qu'on ne sait pas encore faire. Stigmatiser l'échec revient donc à tuer toute tentative d'innovation!"
Avec sa première entreprise Inventel, il a d'abord connu un succès fulgurant en inventant, au milieu des années quatre-vingt-dix, le Tam-Tam. Mais cinq ans plus tard l'apparition du SMS - que l'ingénieur-entrepreneur n'avait pas vu venir - rend son système de messagerie électronique obsolète en à peine quelques mois. Cette déconvenue ne l'empêche pourtant pas de persévérer et de créer la Livebox pour France Télécom, contribuant ainsi à l'avènement du triple play.
"Pour positiver l'échec, il ne faut pas garder le nez dedans. Il faut bien sûr d'abord l'intégrer, puis s'oxygéner avant de repartir sur le coup d'après", conseille-t-il. D'autant que "l'apprentissage passe par l'expérience, qui crée de nouveaux réflexes permettant, face aux prochaines difficultés, de réagir en avance de phase."
En fondant par la suite Withings (rachetée par Nokia en 2016), puis Sculpteo et Invoxia, Éric Carreel est resté fidèle à cet état d'esprit, qu'il tente d'insuffler à ses équipes: "Chacun connaît sa part de responsabilité. On assume l'échec ensemble et on essaie de voir comment, ensemble, on va faire un pas de plus. Cela crée une vraie dynamique d'équipe et c'est l'une des plus grandes joies de mon métier d'entrepreneur."
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