La revue de presse éco de la semaine (12 au 16 mars)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine ? Pas de panique, la rédaction vous propose de découvrir ce que vous avez pu rater du 12 au 16 mars 2018. Au programme : loi Pacte et forfait social, accès au crédit pour les PME, IA pour les entreprises, licornes...
Je m'abonneLoi Pacte : Le Maire favorable à une baisse du forfait social
Alors que la présentation de la loi Pacte se rapproche - elle est prévue au printemps -, le contenu de la loi filtre petit à petit. Dans une interview au Monde (réservée aux abonnés) le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire aborde la question de l'extension de la participation et de l'intéressement à toutes les entreprises. Ce dossier, central dans la future loi, est plébiscité par le locataire de Bercy. "Nous voulons aller plus loin en abaissant le plus possible le forfait social qui pèse aujourd'hui, dans les PME. Aujourd'hui seules 16 % des entreprises de moins de cinquante salariés font de l'intéressement ou de la participation. En baissant le forfait social nous pouvons dépasser les 30 % dans des délais relativement courts", précise Bruno Le Maire.
Quelques jours après avoir reçu des mains de Jean-Dominique Sénard et Nicole Notat, un rapport sur l'objet social des entreprises, le ministre de l'Économie confirme également que le Code civil sera modifié pour ouvrir la possibilité aux entreprises d'inscrire dans leurs statuts des objectifs sociaux et environnementaux. "C'est un vrai choix de rupture, affirme le ministre de l'Économie. Aucune entreprise ne peut plus envisager son succès et son profit sans considérer les impacts de son activité. La modification du Code civil sera aussi dans l'intérêt des entrepreneurs".
Un article des Échos rapporte que Bercy songe également à agir sur les seuils sociaux, en supprimant le seuil de 20 salariés. Reste à voir à quel niveau sera fixée la règle d'emploi des personnes handicapées, aujourd'hui obligatoire au passage des 20 salariés. Par ailleurs, un gel des taxes liées au passage de 10 à 11 salariés devrait être prolongé pour une durée de cinq ans, soit jusqu'en 2023.
L'accès au crédit s'améliore pour les PME
Bien aidés par des taux bas, les crédits aux PME ont été accordés, totalement ou en partie, dans 84 % des cas, d'après le bilan de la Médiation du Crédit, repris par Le Figaro (réservé aux abonnés). Mieux, 96 % des crédits d'investissement leur ont été validés. Au final l'encourt des crédits pour les PME augmente de 3,9 % en un an. Les TPE, celles qui s'adressent en majorité au médiateur, voient leur taux d'accès au crédit s'établir à 65 % pour renforcer leur trésorerie et 85 % pour les crédits d'investissement.
D'autre part, la chute des recours au médiateur pour des litiges avec des établissements de crédit en l'espace d'un an est forte et confirme, s'il le fallait, la reprise de l'activité économique. Le nombre de PME ayant eu recours à la médiation du crédit en 2017 a baissé de 17 %, sur un an. Parmi les 2 302 entreprises ayant fait appel au médiateur, dont 1 394 dossiers ont été étudiés, 65 % ont vu leur litige résolu.
Emploi : les intentions d'embauche à la hausse
Les entreprises françaises veulent recruter au deuxième trimestre 2018. Elles prévoient ainsi d'augmenter leurs embauches de 4 %, soit deux points de plus qu'au trimestre précédent. Une bonne nouvelle issue d'un récent baromètre Manpower Group sur les perspectives d'emploi. "Au moment où le taux de chômage en France vient de passer sous la barre des 9 %, le dynamisme sur l'emploi devrait se confirmer", note Le Parisien.
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Si la majorité des secteurs d'activité sont concernés, l'agriculture et la construction tirent ces prévisions vers le haut, avec des intentions d'embauche en hausse de 8 %. Dans les PME (50-249 salariés), 13 % des employeurs veulent embaucher, contre par exemple 17 % pour les grandes entreprises.
IA : ce qu'en pensent les dirigeants
L'intelligence artificielle va bouleverser le monde de l'entreprise. D'après une récente étude Boston Consulting Group/Malakoff Médéric, 70 % des dirigeants la voient comme une bonne chose, et autant sont d'accord pour travailler avec une IA. Au rang des avantages,"pour les trois-quarts d'entre eux, l'intelligence artificielle aurait même des effets positifs sur les conditions de travail. Une grande majorité des dirigeants y voit l'opportunité d'améliorer la performance de l'entreprise, la rapidité et la fiabilité de la prise de décision, l'organisation et la manière de travailler", explique La Tribune (qui met l'étude à disposition).
Revers de la médaille, les dirigeants craignent notamment qu'elle ne crée plus de contrôle et de reporting. Parmi les défis identifiés, celui de repenser l'organisation du travail et la répartition des tâches entre les humains et l'intelligence artificielle.
Qui sont les licornes de demain ?
Non, les futures licornes ne sont pas toutes chinoises ou américaines. Dans le classement Tech Tour Growth 50, qui porte sur les jeunes entreprises les plus dynamiques de la tech, dont la valorisation se situe entre 100 millions et 1 milliard de dollars et dont le chiffre d'affaires croît de 50 % par an, les pays européens ont leur place. Derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne, la France, notamment, se distingue avec huit pépites classées : Actility, Scality, Sigfox, Doctolib, Happn, PeopleDoc et Vulog.
"Pour parvenir à cette sélection de 50 pépites, le Tech Tour n'a pas scanné uniquement le continent, mais le monde entier. Le résultat global pour l'Europe est très encourageant puisque l'on y compte 284 entreprises (dont 38 Françaises), contre 121 en 2015", précise Les Échos. Pour comparaison, c'est 181 en Chine et 833 aux États-Unis.
Santé : comment créer des champions français ?
Comment optimiser les atouts de la France pour favoriser l'émergence de champions dans le domaine de la santé ? C'est l'une des questions auxquelles tente de répondre un rapport de l'Institut Montaigne dévoilé cette semaine. Pour l'heure, l'Hexagone se heurte à plusieurs problèmes : des start-up qui atteignent "rarement" la taille critique, un déclin de la recherche clinique, la difficulté à attirer des chercheurs internationaux...
Pour faire face, l'institut propose plusieurs pistes, comme augmenter les rémunérations pour renforcer l'attractivité des carrières dans la recherche publique, favoriser la flexibilité des parcours professionnels ou développer des passerelles avec le secteur privé.
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"L'Hexagone pourrait faire de Lyon, autour de Sanofi (leader mondial du vaccin) et bioMérieux (leader mondial en microbiologie), un "mégahub" en santé, comme l'a fait le Massachusetts avec Boston, devenue en dix ans la capitale mondiale de l'innovation en santé", complète Le Figaro (article payant).
La mobilité à Paris, un marché pour les entreprises
Alors que la structure qui gère désormais les Vélib' accuse un retard qui agace, alors que le marché des vélos à Paris, très concurrentiel et confronté au problème du vandalisme, fait des victimes, d'autres entreprises décident de tenter leur chance. Avec l'ambition de faire de l'ombre à Cityscoot, spécialisée dans les scooters en libre-service, Coup, une filiale de Bosch, positionnée sur le même créneau, entend augmenter sa zone d'action dans la capitale.
"Sa zone d'activité s'étend[ra] ainsi à l'ensemble de Paris dès le mois d'avril 2018 alors que son service n'était disponible que sur certaines zones. L'extension à certaines communes limitrophes de la capitale (dont les noms ne sont pas connus) sera effectif courant mai", explique BFMTV. Pour s'imposer, Coup va aussi faire passer sa flotte de scooters de 600 à 1700 deux-roues à partir du mois de mai. La clé d'une affaire qui roule ?