La boulangerie bio et écolo de Pauline Decroix fait recette

Le développement durable, Pauline Decroix est littéralement tombée dedans quand elle était petite. De fait, son père fut l'un des pionniers de l'agriculture biologique en France. C'est donc tout naturellement, qu'armée d'un CAP boulangerie avec une spécialisation bio, elle crée de toutes pièces le Fournil Bio Painpoline en 2012, à Montboyer, près d'Angoulême. La jeune dirigeante va jusqu'au bout de sa démarche en se fournissant en matières premières locales. " J'achète mes farines principalement auprès de l'exploitation familiale ", explique-t-elle.

Le sel, autre ingrédient important pour la panification, provient de l'Île-de-Ré voisine. Et pour agrémenter ses produits, les fruits sont récoltés, eux aussi, dans les vergers de l'exploitation familiale. Quant aux oeufs, ils sont issus des villages voisins.

Ce que Pauline Decroix ne trouve pas en quantité suffisante au niveau local, comme les graines ou le beurre, provient, là encore, d'un grossiste bio. " J'arrive à me fournir en produits frais localement, mais je regrette de ne pas pouvoir tout trouver à proximité ", avoue-t-elle. La dirigeante va d'ailleurs se lancer dans la plantation de petits arbres fruitiers pour développer, de façon ­autonome, une pâtisserie de saison. Et la clientèle semble ravie. La boulangerie a réalisé un chiffre d'affaires de 100 000 euros en 2013 et compte le doubler cette année.

Une consommation ­énergétique réduite

Question matériel, Pauline Decroix a dû faire un choix. Si, lors de sa formation, elle a travaillé avec un fournil au bois, elle s'est vite rendu compte que ce procédé ne serait pas tenable physiquement sur le long terme. Elle s'est donc mise en chasse d'un four électrique intelligent. L'appareil prend en compte sa chaleur résiduelle pour se mettre en route en fonction de l'heure où il devra être chaud.

Le chauffe-eau n'est pas non plus en reste. " Je l'ai programmé en fonction de mes jours de travail et des heures d'utilisation ", dévoile la dirigeante. Elle a par ailleurs très bien isolé son point de vente pour limiter l'utilisation du chauffage et s'est équipée de panneaux led pour l'éclairage.

Mises bout à bout, toutes ces mesures permettent de réaliser des économies substantielles. " J'avais estimé une consommation d'électricité à plus de 1 000 euros par mois et, grâce à mes efforts, la facture a été divisée par deux, à environ 450 euros par mois ", précise Pauline Decroix. Cette réflexion lui permet de rester sur un "compteur bleu" malgré tous les équipements habituels d'un fournil. Un impact environnemental réduit, mais aussi une facture allégée, durablement.