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4 PME qui ont relocalisé leur production en France
La relocalisation, c'est possible ! Patriotisme industriel ou non, produire en France présente vraiment des avantages... La preuve avec ces quatre dirigeants de TPE et PME qui sont revenus d'Asie.
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Pour conquérir une clientèle B to B
" En 2006, j'ai repéré un modèle de vélo électrique en Chine que j'ai eu l'idée d'adapter à la France ", explique Sébastien Beugin, dirigeant de la TPE poitevine Veloscoot. Après cinq ans de coconception sur place, Veloscoot rapatrie la production dans l'Hexagone, pour des raisons pratiques : " Un vélo électrique est très complexe, il comporte plus de 300 pièces. Or, innover avec les sous-traitants, les revendeurs et les clients à portée de main est bien plus simple. " Depuis 2012, 100 % de l'assemblage a donc lieu dans la Vienne, dans des locaux passés de 20 à 500 m² pour l'occasion. Auparavant exclusivement vendus sur Internet, les vélos sont aujourd'hui commercialisés chez des revendeurs spécialisés, grâce à quatre commerciaux. Avec un argument de vente, fièrement affiché sur le site web de l'entreprise : leur fabrication française. Avec quelque 2 000 ventes annuelles, Veloscoot enregistre une progression à deux chiffres et espère désormais toucher une clientèle B to B.
> Activité : Conception de vélos à assistance électrique
> Ville : Saint-Georges-lès-Baillargeaux (Vienne)
> Forme juridique : SAS
> Dirigeant : Sébastien Beugin, 28 ans
> Année de création : 2006
> Effectif : 11 salariés
> CA 2012 : 1 M€
Pour mieux satisfaire les clients
Spécialiste des coques de protection pour ordinateur et autres accessoires, Mobilis Development se tourne vers la Chine dès 2004 pour faire fabriquer ses produits grand public, puis sa gamme B to B. Plutôt satisfaits au départ, les dirigeants déchantent rapidement : " Faire fabriquer en Chine impose une grosse mobilisation du BFR, car il faut avoir payé la marchandise parfois même avant de l'avoir reçue ", explique François Picot, cogérant.
Autre souci : le manque de réactivité pour répondre aux commandes urgentes des grands comptes et à leur besoin de personnalisation. " Les délais d'acheminement sont toujours aléatoires ", déplore Gérald Truffier-Blanc, cogérant. Disposant d'un site de production près de Vierzon, le fabricant décide de réinvestir en France, à hauteur de 1,3 M€ (avec l'aide de la Région Centre et d'Oséo), et rénove le parc de machines, désormais prêt pour une nouvelle gamme de coques de protection "made in France". " Nous pouvons aujourd'hui réaliser des prototypes pour les clients en un temps record et travailler en coconception ", soulignent les dirigeants, qui espèrent rapatrier la totalité de leur production dans l'Hexagone et envisagent d'y fabriquer prochainement un étui pour tablettes.
> Activité : Fabrication d'accessoires pour ordinateur
> Ville : Chavanod (Haute-Savoie)
> Forme juridique : SARL
> Dirigeants : François Picot, 46 ans, et Gérald Truffier-Blanc, 51 ans
> Année de création : 1993
> Effectif : 100 salariés
> CA 2012 : 10 M€
Pour ne rater aucune vente
Unowhy est connu pour Qooq, sa tablette tactile dédiée à la cuisine. Dès son lancement en 2008, l'écran est fabriqué en Chine, tandis que ses contenus (recettes, vidéos...) sont conçus en France. Le succès est rapidement au rendez-vous, grâce au référencement dans les plus grandes enseignes. Mais les exigences de rapidité de livraison et le suivi de production sont compliqués par l'éloignement. " Comment livrer les clients quand, au moment des fêtes, qui correspond à un pic des ventes, les avions en provenance de Chine sont pleins ? Ou quand la marchandise est retenue à l'aéroport ? " interroge Jean-Yves Hepp, patron de Unowhy.
Aussi, en 2012, la PME francilienne décide de trouver un nouveau partenaire, français cette fois. Elle choisit Eolane, sous-traitant électronique basé à Montceau-les-Mines. " Outre des délais raccourcis et une meilleure maîtrise de la production, la relocalisation nous permet de proposer un produit plus complet, avec des fonctionnalités telles que le Web, une station météo, le cadre numérique... ", précise le dirigeant. Unowhy s'ouvre également à un nouveau marché : l'éducation, avec une tablette destinée aux élèves dont 8 000 collégiens devraient être équipés sous peu.
> Activité : Conception de contenus multimédia et de tablettes tactiles
> Ville : Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)
> Forme juridique : SAS
> Dirigeant : Jean-Yves Hepp, 47 ans
> Année de création : 2007
> Effectif : 30 salariés
> CA 2012 : NC
Pour une montée en gamme
Lorsqu'en 2006 Stéphane Bidault reprend l'entreprise TEB, il envisage de lui faire prendre un tournant technologique : " Passer nos produits de vidéosurveillance en haute définition signifiait une meilleure qualité et un nouveau positionnement pour l'entreprise. " Or, près de la moitié de la production s'effectue alors en Chine, où un tel virage technologique, avec la qualité nécessaire et le suivi régulier des prototypes, s'avère difficile. TEB entame sa relocalisation en 2009. " Nous avons cherché de nouveaux fournisseurs en France et réadapté notre unité de production, en vue du lancement de notre caméra robotisée Alpha Dôme. " Pas de surcoût significatif, une collaboration facilitée avec les nouveaux partenaires hexagonaux, une meilleure réactivité face aux commandes clients... La relocalisation n'a que du bon, à en croire Stéphane Bidault. " Nous avons sorti, grâce à notre implication en R & D, une nouvelle borne de surveillance mobile pour les chantiers ", explique le dirigeant, qui a intensifié son business avec le BTP. TEB a également renforcé sa présence dans le secteur bancaire et racheté l'installateur Vigilec Sécurité (30 salariés, 4 M€ de CA).
> Activité : Conception et fabrication de matériel de vidéosurveillance
> Ville : Corpeau (Côte d'Or)
> Forme juridique : SAS
> Dirigeant : Stéphane Bidault, 41 ans
> Année de reprise : 2006
> Effectif : 90 salariés
> CA 2012 : 14 M€
