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Pendus, Pigeons, Dupés... Les entrepreneurs ne cachent plus leur mécontentement

Publié par Stéphane Guillard le

Les mouvements de chefs d'entreprise exprimant leur exaspération face à une administration de plus en plus tatillonne et à une pression fiscale toujours plus forte sont grandissants. Retour en images sur deux années riches en contestation de la part de ces dirigeants d'habitude si discrets.

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Les Pendus

S'il est le dernier mouvement en date à avoir éclos, ce n'est pas le moins suivi, loin s'en faut. Avec près de 18 000 mentions "j'aime" sur sa page Facebook à fin novembre 2014, on peut même dire qu'il fait office de nouvelle locomotive de la grogne. Cible privilégiée de ces Pendus : le Régime social des indépendants (RSI), qu'ils ont rebaptisé en Racket sans interruption. Est mise en cause l'opacité qui préside à la gestion de ce régime. Emmanuel Cogny, l'un des quatre commerçants à l'origine du mouvement, l'affirme : "Nous sommes prêts à nous battre pour être reconnus et que l'on ne nous prenne plus pour des vaches à lait."

Les Pigeons

Né d'une réaction au projet de loi de finance 2013, qui prévoyait l'alignement de l'imposition des revenus du capital sur ceux du travail, le mouvement des Pigeons a beaucoup fait parler de lui, jusqu'à faire fléchir le gouvernement, en moins d'une semaine, sur la question des plus-values en cas de cession d'une entreprise. S'ils n'ont pas fait l'unanimité auprès des petits dirigeants, loin s'en faut, les Pigeons auront indéniablement dirigé les projecteurs vers les entrepreneurs.

Les Dupés

Le constat des signataires du manifeste des Dupés (acronyme de Dirigeants ulcérés par la politique économique et sociale) est sans appel : en 30 ans, le code du travail a triplé de volume, rendant le pilotage des entreprises d'une complexité paralysante. Outre une refonte radicale de ce code, les Dupés ont synthétisé en deux points majeurs leurs pistes pour relancer l'emploi, améliorer la compétitivité des entreprises et remotiver les salariés : une baisse des charges et un accroissement de la part du salaire net.

Les Citrons

Les Citrons facilement exploitables (CFE) est, à l'origine, un mouvement collectif d'artisans et de commerçants albigeois, créé fin 2012 pour lutter contre les injustices de la Cotisation foncière des entreprises. Les Citrons luttent également contre le RSI et ses multiples dysfonctionnements depuis sa création, ainsi que contre des taux de charges devenus exponentiels.

Les Déplumés

Leur spécificité ? Quand ils défilent dans la rue, c'est... en slip. Une façon d'alerter nos dirigeants sur le dénuement croissant de ces chefs d'entreprise, qui prônent un allègement drastique du code du travail, ainsi qu'une baisse significative des charges patronales et des cotisations salariales.

Dernière revendication en date : la mise en place d'un stage obligatoire en PME de moins de 100 salariés dans le cursus des grandes écoles.

Les Moineaux

S'ils soutiennent le mouvement des Pigeons, les Moineaux contestent toutefois leur manque de représentativité, et considèrent que la focalisation du débat sur la question des plus-values de cession a masqué les vrais problèmes que rencontrent les jeunes entrepreneurs. Leur priorité, comme il l'ont exprimé dans une tribune diffusée le 18 octobre 2012, "c'est de valoriser le risque et de résoudre [leurs] problèmes quotidiens : des parcours administratifs du combattant, des charges et des taxes qui grèvent [leurs] budgets, un code du travail trop rigide, des recherches de financement déjà compliquées, un déséquilibre face aux grandes entreprises qui payent peu d'impôts".

Les Tondus

Fondé le 13 juillet 2013, les Tondus ratissent large. Constitué de petits entrepreneurs, le mouvement est également soutenu par des salariés et des demandeurs d'emploi rassemblés autour d'une idée forte : faire baisser le coût du travail, en supprimant la part patronale des cotisations URSSAF. D'où un appel à la "grève fiscale" : ils étaient près de 70 000, en août 2013, à ne plus payer leurs charges patronales, pour obtenir l'oreille attentive du gouvernement. Objectif affiché : faire revenir l'emploi en France. Une urgence, si l'on en juge par les derniers chiffres publiés par Pôle emploi...

Les sacrifiés

Le 13 novembre 2013, l'Union professionnelle des artisans (UPA) lançait le mouvement des Sacrifiés : une pétition destinée à alerter le Gouvernement sur la souffrance des artisans et commerçants, écrasés par le poids de la fiscalité. À l'appui des revendications de l'organisation, un film choc a permis de recueillir près de 900 000 signatures de soutien.

Si l'inquiétude de ces petits chefs d'entreprise a été partiellement entendu, comme en témoigne notamment l'instauration du pacte de responsabilité, ce qui avait mené à l'arrêt du mouvement, les délais de mise en application, jugés trop long, ont convaincu l'UPA de renouveler son opération en lançant les Sacrifiés 2 en février 2014. Objectif : obtenir le soutien des parlementaires, députés et sénateurs, des maires et des candidats aux élections municipales pour que des réductions des prélèvements fiscaux et sociaux voient le jour sans tarder.

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Une motivation de plus en plus affirmée

Même si elle s'est exprimée plus souvent sur les réseaux sociaux que dans la rue, la grogne des dirigeants d'entreprise a fait couler beaucoup d'encre, jusqu'à, parfois, attirer l'attention des politiques. Les revendications, si elles peuvent varier en fonction des spécificités de chaque mouvement, s'articulent majoritairement autour de deux axes : une refonte complète du code du travail et une baisse significative de la fiscalité. Sans parler d'une réforme du RSI, contre lequel les petits patrons ne décolèrent pas.

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