Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, compte sur les grandes entreprises pour aider les PME à exporter
Parmi les pistes avancées par Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, pour atteindre l'équilibre de la balance commerciale française, nombreuses sont celles qui s'appuient sur les grands groupes : portage et portage "ascendant", contrat de génération entre entreprises... Présentation.
Je m'abonneObjectif de Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, pour le quinquennat ? Le retour à l’équilibre de la balance commerciale française, hors énergie. C'est ce qu'elle a annoncé lors de la XXe Conférence des ambassadeurs, le 28 août 2012.
Pour ce faire, la stratégie de celle qui se présente comme la "ministre de la performance commerciale" repose sur trois priorités, tournées vers les entreprises :
- leur permettre de concourir à armes égales dans la compétition internationale, via des financements export compétitifs ;
- la ministre concentrera son action et ses moyens sur la base d’une étude qu'elle a commandée à la Direction générale du Trésor. Cette étude devra identifier les couples produits/marchés où le potentiel d’exportations est sous-utilisé et où les gains à attendre d’une mobilisation collective sont les plus forts ;
- enfin, l’offre commerciale "France" sera rassemblée et structurée.
La ministre croit fortement à la chasse en meute. Oups, non, c'est une expression qu'elle n'aime pas, tout comme “équipe de France de l’export”. « Elles revoient à des expériences passées qui ont coïncidé avec notre défaillance à l’export et à des
initiatives de nature institutionnelle », estime-t-elle. Bref, elle croit au regroupement des entreprises.
« Quand nos PME se regroupent, elles sont moins petites. Elles peuvent partager des ressources mais aussi étoffer leur offre commerciale en jouant de leur complémentarité technologique, comme j’ai pu le voir avec la très belle expérience du réseau francilien d’écotechnologie Durapole. J’encouragerai ces regroupements. » Tout comme le portage à l'export. « Nos grandes entreprises devraient se sentir obligées : l’action publique a beaucoup fait pour qu’elles deviennent des championnes nationales, puis internationales ; nous continuons à intervenir à leurs côtés via le CIR, les pôles, les investissements d’avenir et puis à l’export à travers Coface ou notre diplomatie économique. Il y a des tentatives pour avancer dans cette direction, par exemple le Pacte PME international. Je sais qu’il y a ici de belles histoires à raconter. Pourtant, globalement, cela ne marche pas assez : 26 grands groupes impliqués dans l’initiative alors qu’il y a plus de 210 grandes entreprises recensées par l’Insee, 150 PME par an qui bénéficient d’un appui d’une grande entreprise… C’est très peu. »
La ministre du Commerce extérieur a donc présenté quatre pistes concrètes :
- le partage de compétences internationales, en réfléchissant à un contrat de génération entre entreprises : un cadre expérimenté d’une grande entreprise qui mettrait son expertise internationale au service d’une jeune entreprise ;
- la mobilisation des grands réseaux de distribution à l’étranger, qu'elle rencontrera prochainement ;
- travailler autour des fonds d’investissement mis en place par les grandes entreprises pour prendre des participations dans des PME ;
- miser sur les grandes entreprises étrangères implantées en France. Via un portage "ascendant", de la filiale en France vers la maison mère à l’étranger ou le réseau international, en ouvrant des portes ou en recommandant leurs fournisseurs français.