RSE : quelles sont les tendances pour 2023 ?
Les politiques RSE mises en place dans les entreprises sont en constante évolution, de manière à s'adapter aux enjeux climatiques et sociaux. Modèles de gouvernance collaboratifs, mise en place de communautés d'employés, inclusion... Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent pour 2023 ?
Je m'abonnePour beaucoup, l'année 2023 sera l'année de l'engagement. Les problématiques liées au changement climatique, à l'indisponibilité des ressources ou encore à l'augmentation des inégalités interpellent chaque jour un peu plus. Dans ce contexte, de nombreux salariés font le choix de s'engager pour l'environnement ou la société.
Cependant, l'engagement personnel ne suffit plus. Les jeunes (mais pas seulement) clament de plus en plus fort leur volonté de ne travailler que pour des entreprises qui prennent à bras-le-corps les enjeux environnementaux et sociaux.
Fini le greenwashing - qui entraîne un risque d'image croissant pour les entreprises qui le pratiquent - et place au changement ! Nous vous présentons les grandes tendances de l'année 2023 en matière de RSE.
RSE : comment les entreprises répondent-elles à la quête de sens de leurs salariés ?
Il devient de plus en plus compliqué pour les entreprises, petites ou grosses, de faire l'impasse sur une stratégie RSE cohérente et efficiente. Logiquement, elles sont donc de plus en plus nombreuses à répondre à la quête de sens de leurs collaborateurs et collaboratrices.
Le rapport 2022 de Benevity Impact Labs (une plateforme d'engagement solidaire pour les entreprises désireuses de booster leur impact social et environnemental) démontre l'importance accrue de la RSE dans le monde des affaires. Cette évolution est assez remarquable dans certains domaines.
Elle transparaît notamment dans les programmes de volontariat dans lesquels les entreprises proposent à leurs salariés de s'engager. L'année dernière, près de 9 millions d'heures de volontariat ont été réalisées par plus de 460 000 volontaires...un chiffre en augmentation de 28% sur un an.
La RSE n'a pas fini de faire parler d'elle. Les entreprises ont tout intérêt à se tenir informées des tendances actuelles en la matière. Autrement, elles prennent le risque de voir leur image se dégrader peu à peu, de faire face à des difficultés de recrutement et de se priver de nombreux talents.
Première tendance RSE : vers une philanthropie démocratique
De l'avis d'une écrasante majorité de collaborateurs (86%), mais aussi de consommateurs (84%), les décisions en matière de mécénat doivent impliquer toutes les parties prenantes. Il est de moins en moins toléré que les décisions financières et les investissements d'utilité publique viennent d'en haut, sans aucune concertation.
Cette tendance s'inscrit dans une évolution déjà observée depuis plusieurs années. Les entreprises impliquent de plus en plus les parties communautaires, les collaborateurs et les clients dans leurs investissements d'utilité publique. La philanthropie a de fortes chances de devenir toujours plus transparente, démocratique et collaborative.
Le cas d'Avast
La fondation caritative Avast, qui soutient différentes organisations partenaires, a développé une méthode collaborative concernant son approche philanthropique. Avast encourage en effet les organisations à but non lucratif qu'elle finance à co-construire la forme de soutien dont elles ont besoin.
Notre approche est fortement orientée vers le bas, car nous voulons que les communautés soient pleinement impliquées dans le programme. Elles participent donc à sa conception. L'impact est ainsi beaucoup plus important, car elles connaissent leurs propres besoins. Nous ne faisons que mettre à leur disposition la plateforme, les instruments et les moyens nécessaires pour atteindre leurs objectifs. - Julia Losekoot Szymanska, Responsable des relations avec la communauté Avast
Cette méthode implique tous les acteurs dans la démarche RSE d'Avast. Ainsi, la fondation d'entreprise remplit ses objectifs en la matière et met l'accent sur la collaboration avec des partenaires jouant un rôle clé dans les domaines de liberté et de citoyenneté numérique.
Deuxième tendance RSE : un lieu de travail diversifié, équitable et inclusif
80%. C'est la part des employés qui estiment que la direction doit prendre des mesures en faveur de la justice sociale et de l'égalité des droits, selon une enquête de Benevity Impact Labs. Une écrasante majorité de collaborateurs et collaboratrices aspire aujourd'hui à travailler dans un environnement diversifié, équitable et inclusif.
Il revient aux employeurs de favoriser la cohésion et l'inclusion au sein des entreprises. Différents moyens sont à leur disposition. Ils peuvent par exemple décider d'instaurer la parité. Ils ont également la possibilité d'embaucher davantage de personnes en situation de handicap que ce que leur impose la législation, permettre aux mères célibataires de partir plus tôt sans contrepartie... Les idées ne manquent pas.
Pour les entreprises, l'intérêt de répondre à ces attentes est double. D'une part, cela permet de créer un sentiment de communauté et de répondre à la quête de sens de leurs salariés. D'autre part, un lieu de travail au sein duquel chacun se sent intégré et à sa place permet d'ouvrir de nouvelles perspectives et crée des liens qui stimulent l'innovation.
Troisième tendance RSE : les communautés d'employés (ERG)
Les communautés d'employés, ou ERG (Employee Resource Groups) désignent des groupes de personnes réunies pour défendre des causes au sein des entreprises. Celles-ci favorisent de plus en plus la création de communautés d'employés, étroitement liées à la recherche de la diversité, de l'égalité et de l'inclusion évoquée précédemment.
Ce nouveau modèle de gouvernance de l'engagement prône une approche plus démocratique de la RSE. Des décisions importantes sont ainsi suggérées puis mises en place par le bas. Cela permet de faire avancer des causes importantes pour l'entreprise et ses parties prenantes tout en impliquant davantage les collaborateurs et collaboratrices.
50% des employés déclarent être plus susceptibles de rester dans une entreprise parce qu'elle propose des communautés d'employés. Encore plus éloquent : 70% des jeunes de 18 à 24 ans se disent plus susceptibles de postuler dans une entreprise qui met en place des communautés d'employés.
Le cas d'Auto Trader
Le leader britannique de la vente de véhicules en ligne fait reposer une part importante de sa stratégie RSE sur ses communautés d'employés. L'entreprise renforce son équipe et sa culture d'entreprise à travers des réseaux internes dirigés par ses employés.
Ainsi, 8 facilitateurs clés et 2 leaders dirigent les communautés d'employés, appelées guildes en interne. Ces réseaux permettent à tous les membres d'équipe d'apporter leurs idées et d'être force de changement positif.
Nos réseaux de collaborateurs sont très importants pour faire avancer notre travail interne, car ils sont dirigés par nos collaborateurs. Mais ils ne sont pas seulement un espace social pour les individus, ils nous aident à faire avancer notre stratégie pour faire la différence. - Helen Robinson, Responsable de la diversité, de l'inclusion et de l'engagement communautaire, Auto Trader
Chaque groupe mis en place au sein de l'entreprise dispose de tâches et d'engagements spécifiques. Par cette approche, Auto Trader crée un espace collaboratif et interdisciplinaire qui promeut le changement social.
RSE : les autres tendances de 2023
Nous vous avons présenté trois grandes tendances RSE pour l'année 2023. Il en existe bien d'autres, évidemment. Votre stratégie RSE doit être en constante évolution de manière à s'adapter aux besoins de vos salariés.
Voici d'autres grandes tendances RSE qui se dégagent en 2023 (liste non exhaustive) :
- Les évolutions du reporting : les entreprises vont devoir collecter de nouvelles données en termes de durabilité afin de respecter différentes échéances (2024 pour les grandes entreprises cotées, 2025 pour les non cotées, 2026 pour les PME cotées...).
- La formation des salariés : former ses équipes aux enjeux climatiques, de biodiversité ou à comprendre la RSE pour faire face aux enjeux liés à la transition écologique et sociale.
- Sobriété : consommer moins, réduire les gaspillages, produire moins mais mieux. La sobriété ne se résume pas à ce triptyque. Une vraie politique de sobriété passe par une réflexion de fond sur les business models des entreprises. Économie circulaire, économie de fonctionnalité et économie de soustraction sont des termes en vogue dans les entreprises.
- La santé mentale des salariés : outre les enjeux climatiques, l'enjeu de la santé mentale en entreprise émerge de plus en plus. Dans ce domaine, les directions RSE ont un rôle de prévention, d'accompagnement et de suivi à jouer.