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Levées de fonds: 4 PME qui sortent du lot

Publié par Maëlle Becuwe le

Ascension fulgurante, montants considérables, ambitions mondiales... Parmi les plus incroyables levées de fonds de 2015 dans le monde, des PME ont marqué les esprits. Découvrez les coups de maître de l'allemand Kreditech, de l'américain Karhoo, du chinois Tujia et de l'israélien Taboola.

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Karhoo: Des financements pour tous, même les plus jeunes

Les VTC ont le vent en poupe. L'américain Uber a bouclé en 2015 une levée de fonds de 2,1 Md$, son compatriote Lyft a récolté 530 M$, l'indien Ola, 1 Md$, et leur concurrent chinois Didi Kuadi, 4,5Md$. Mais face à ces grands du secteur, un nouveau-né se distingue déjà et attire, lui aussi, les investisseurs. Karhoo, une start-up new-yorkaise de 100 salariés, mise, elle, sur les taxis et propose une application comparative de commandes auprès des différentes sociétés.

Créée en janvier 2015, elle a déjà séduit des grandes compagnies comme Addison Lee et Comcab à Londres, Carmel et Dial 7 à New-York et ComfortDelGro à Singapour. Au point qu'en octobre dernier, ce sont 250M$ qu'elle a réuni lors de son premier tour de table, après seulement 10 mois d'existence et avant même d'avoir lancé son premier produit. "C'est un deal atypique car le marché est très concurrentiel avec des acteurs très établis et sur lesquels Karhoo a beaucoup de retard", estime Xavier Lazarus, membre du conseil d'administration de l'association France Digitale et associé de la société de capital-risque Elaia Partners.

Parmi ses investisseurs : des business angels comme Nick Fields, ancien dirigeant de Sony Music Entertainment, mais aucun acteur ni fond de capital-risque habituellement actifs dans le domaine des VTC. Pourtant, dans le marché américain des investissements le plus dense, structuré et mature du monde, la start-up espère à nouveau frapper et vise une nouvelle récolte, de 1Md$, prochainement.

-Une levée de fonds record après quelques mois d'existence
-Un secteur porteur sur laquelle la start-up se positionne à contre-courant
-Un écosystème d'investisseurs mature et structuré


Kreditech: Investisseurs étrangers pour future licorne


200M$ et 82,5M€. Voilà les deux tours de table réalisés par Kreditech en janvier et septembre 2015. La start-up allemande, fondée en 2012 et spécialisée dans les services bancaires en ligne, développe une technologie capable de calculer la capacité d'un individu à rembourser son crédit et donc à en obtenir un.

"On est face à un pur produit de l'écosystème allemand, avec une société à fort potentiel, dans le secteur de l'internet B2C, sur lequel Berlin se positionne comme un pôle majeur de créativité", souligne Xavier Lazarus (Elaia Partners). En tout, la start-up, qui emploie 200 personnes, a levé, en moins de trois ans, 350M$. A ses investisseurs historiques se sont ainsi ajouté, entre autres, la société de capital-investissement américaine J.C. Flowers & Co, principalement engagée dans le secteur des services financiers, ainsi que Peter Thiel, cofondateur de Paypal.

L'accord illustre le dynamisme du marché financier allemand dans les start-up. Elles sont ainsi six à figurer parmi le palmarès des 10 plus grosses levées de fonds d'Europe au premier semestre 2015, dréssé par Clipperton : Delivery Hero (568M$), Krediteck, Home 24 (132M$), Hellofresh (126M$), Autol group (118M$) et Foodpanda (110M$). Avec ces deux accords, Kreditech, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 41M€ en 2015, aurait plus que doublé sa valorisation depuis 2014. Estimée à plus de 380M$, Kreditech fait partie des 25 sociétés identifiées par le magazine américain Forbes comme les licornes de demain.

-Une start-up portée par le dynamisme de son écosystème
-Des investisseurs impliqués et reconnus dans son secteur d'activité
-La gageure d'une entreprise à très fort potentiel


Tujia: Des fonds pour l'économie collaborative chinoise

En Chine, pas besoin de partir à l'international pour devenir un géant. Avec son marché colossal, et ses barrières linguistiques et étatiques qui les protègent de la concurrence étrangère, les entreprises bénéficient d'un contexte favorable pour se créer et se développer. C'est le cas de la start-up Tujia, le Airbnb chinois.

"Sur ce marché très local, Tujia n'a pas à se battre contre son principal concurrent américain, Airbnb, mais uniquement contre ses homologues chinois. Le leader du secteur profite donc d'une situation de monopole, intéressante et rassurante pour des investisseurs", indique Xavier Lazarus (Elaia Partners). Résultat : l'entreprise, fondée en 2011, a bouclé, en aout, une levée de fonds de 300M$ auprès d'un consortium mené par le fonds d'investissement chinois All-Stars. Un apport grâce auquel elle est désormais valorisée à plus d'1Md$.

Une réussite qui témoigne de l'élan que connait l'économie collaborative dans l'empire du milieu. Le rival de Tujia, Xiaozhu a levé 60 M$, la société de location de voiture entre particuliers Uuzuche a récolté 10M$ en mars et la plateforme de social shopping Mogujie, 200M$ en novembre. Tujia, compte désormais étendre sa zone d'influence au-delà des frontières chinoises, en Asie du sud pour commencer, puis en Europe et aux Etats-Unis, avec deux premières villes test : Paris et Los Angeles. Sa cible principale : les touristes chinois à la recherche d'un logement pendant leur voyage.

-Bénéficier d'un marché libre des concurrents étrangers
-Grandir sur son marché avant de partir à l'international
-Profiter de l'essor de l'économie collaborative


Taboola: Du capital pour mettre le cap à l'international

Elle est l'une des pionnières de la recommandation de contenu. Avec sa compatriote Outbrain, la société israélienne Taboola s'impose dans l'univers mondial au point de surpasser Yahoo, Facebook, Youtube ou Amazon dans l'art de proposer aux internautes des liens vers des contenus sur le web.

Cette réussite a attiré les investisseurs qui ont investi, en février 2015, 117M$ dans l'entreprise. Parmi eux : des fonds de capital-risque comme Steadfast Capital ou Fidelity Investments, mais aussi le groupe français Arnault (LVMH), ainsi que Yahoo Japan. La présence de cette dernière s'inscrit dans la volonté de l'entreprise de s'étendre dans l'empire du levant.

"C'est un schéma classique pour les PME du digital israéliennes, qui ont un haut niveau de technicité, et qui partent très rapidement à l'export, soutenues par des investissements importants, en particulier dans les grandes familles d'industriels", note Xavier Lazarus, membre du conseil d'administration de l'association France Digitale et associé de la société de capital-risque Elaia Partners. Et sa conquête du marché asiatique ne s'arrete pas là. En mai, Taboola a annoncé l'arrivée d'un nouvel investisseur, le moteur chinois Baidu. Si le montant exact de l'opération - de plusieurs millions de dollars - reste secret, cette alliance lui ouvre les portes d'un des plus grands marchés du monde.

-Un statut de pionnier avantageux
-S'appuyer sur ses investisseur pour partir à l'export


Maëlle Becuwe

Maëlle Becuwe

Journaliste

Arrivée à la rédaction de Chef d’entreprise début 2014, je suis au quotidien l’actualité des PME pour notre magazine mensuel et notre site [...]...

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