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4 dirigeants de PME exposent leur stratégie de financement
Levée de fonds, ouverture du capital, financement régional... quatre chefs d'entreprise reviennent sur les leviers utilisés pour financer leur croissance.
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Christophe Koeppel, p-dg de Legoupil Industrie : "Lever des fonds est un exercice cannibalisant"
Le capital de Legoupil Industrie est détenu à 85 % par des investisseurs. L'entreprise a notamment eu recours à deux LBO (Leverage Buy-Out). Le premier en 2007 avec le Crédit Agricole Private Equity (CAPE) et Uni Expansion Ouest (UEO), puis en 2014 avec un consortium mené par Capitem et Bpifrance accompagnés par des fonds régionaux (Sodero, Ouest Croissance et Picardie investissements).
Pour Christophe Koeppel, p-dg, ces opérations sont plus chronophages que complexes. "La banque d'affaires recherche les partenaires et présente les atouts de la structure. En revanche, c'est au management d'instruire la documentation nécessaire au dossier. Un exercice cannibalisant qui a exigé une grosse mobilisation de la part du directeur financier et de moi-même", témoigne-t-il.
Or les opérations se répètent régulièrement. "Une cession demande de six mois à un an. Et pendant ce délai, une partie conséquente de notre temps est occupé par des tâches extérieures à l'activité", ajoute le dirigeant. Elles sont néanmoins nécessaires pour aider l'entreprise à passer des caps. "Nous avons quasiment doublé notre résultat d'exploitation en trois ans. L'entreprise est portée par la valeur de son actif et par des chiffres d'affaires de plus en plus importants", précise-t-il. Cette activité soutenue est notamment due au développement d'une nouvelle gamme de construction démontable permettant à Legoupil Industrie de se positionner quel que soit la durée de la location demandée par le client. Le recours aux investisseurs comme gage de poursuite du développement constitue donc un cercle vertueux.
Legoupil Industrie
Activité : Fabricant et installateur de bâtiments industriels et modulaires
Ville : Vire (Calvados)
Dirigeant : Christophe Koeppel, p-dg, 59 ans
Année de création : 1976
Effectif : 145 salariés
CA : 30 M €
Richard Gaignon, co-président de 3D Ceram : " Nous avons ouvert notre capital à un groupe japonais "
La société 3D Ceram produit des pièces en céramique par fabrication additive depuis 2005 grâce à une imprimante 3D qu'elle a développé pour ses propres besoins. En 2015, 3D Ceram décide de commercialiser des lignes d'impression 3D basées sur son imprimante (Ceramaker) ainsi que des services associés. "Le plus difficile est d'expliquer notre activité aux financiers. Le marché de l'impression 3D de pièces en céramique est peu connu. Aujourd'hui, avec la ligne de fabrication, c'est un peu plus simple", explique Richard Gaignon, co-président de la PMI.
Après avoir échoué à faire entrer des fonds d'investissement dans leur société, les co-présidents de 3D Ceram ont été séduits par l'approche du japonais Sinto. "Leur vision stratégique et leur volonté à mettre les moyens pour développer notre activité nous ont convaincu", affirme-t-il.
Aujourd'hui, les dirigeants ont le sentiment de construire ensemble une société internationale, exercice favorisé par le réseau dont dispose l'industriel nippon. "Nos partenaires ont respecté leurs engagements, l'usine est restée sur le site de Limoges", poursuit le dirigeant. Certes les négociations ont été âpres mais respectueuses des deux parties. "Ils ont eu l'intelligence de faire appel à un ancien concurrent à la retraite, une relation du père du président actuel, qui a fait le lien entre nous", indique encore Richard Gaignon. Un intermédiaire qui a oeuvré à gommer les différences culturelles.
3Dceram
Activité : production de pièces en céramique
Ville : Limoges (Haut-Vienne)
Dirigeants : Christophe Chaput et Richard Gaignon, co-présidents, 50 ans
Année de création : 2001
Effectif : 22 salariés
CA 2017 : 3,4 M €
Ludovic Chevalier, co-gérant de Size factory : "Nous avons fait appel à un fonds régional"
Positionnée dans le retail traditionnel, Size Factory ne présente pas, a priori, les cartes maîtresses permettant de séduire des investisseurs. Pour autant, la société a besoin de financer sa croissance (30% par an en moyenne depuis sept ans).
En cinq ans, ses dirigeants, Ludovic Chevalier et Christian Jourdier, co-gérants, ont fait appel à différents types de fonds d'investissement avec des caractéristiques spécifiques. "En 2012, pour notre première levée de fonds de 150 000 euros afin de financer l'ouverture de notre troisième magasin à Lille, nous avons fait appel au fond d'amorçage Nord Création. Il a une vraie appétence pour les sujets retail et les activités ancrées dans la région, ce qui est assez rare. Puis, naturellement, en 2014, nous avons levé 350 000 euros auprès du fond de capital développement "Nord Développement" pour financer trois ouvertures supplémentaires, suivant un business model éprouvé", explique Ludovic Chevalier.
Refusant de vendre du rêve, les dirigeants ont privilégié une approche transparente et présenté un business plan réaliste, avec des objectifs accessibles.? "Cette stratégie nous a permis de gagner rapidement la confiance des fonds. Une confiance renforcée grâce à l'atteinte et au dépassement des objectifs annoncés", affirme-t-il. Pour ce dirigeant, il est crucial que les montants levés et les attentes des actionnaires soient parfaitement alignés avec la situation de l'entreprise à l'instant "T".
C'est pourquoi, il a préféré lever des fonds en trois étapes successives et sur des montants correspondant parfaitement aux étapes de développement de sa PME. Lors de la dernière en date, Size Factory a pu lever 1,5 million d'euros auprès du fond "Meeschaert Capital Développement" pour financer une dizaine d'ouvertures supplémentaires et soutenir la croissance.
Size Factory
Activité : enseigne de vêtements grande taille pour homme
Ville : Paris (VIIe)
Dirigeants : Ludovic Chevalier, 40 ans et Christian Jourdier, 41 ans, co-gérants
Année de création : 2011
Effectif : 90 salariés
CA 2017 : 15 M€
Jean-Philippe Cartier, président du Groupe H8 Collection : "J'ai levé un million d'euros sur Lendix"
Le groupe Hôtelier H8 Collection se développe à vitesse grand V. En trois ans, huit établissements ont été achetés. La société, détenue par son fondateur et par quelques amis qui ont pris un tiers du capital, s'endette auprès des banques. "L'essentiel de notre financement provient des banques, mais il manque toujours une ligne pour des travaux de rénovation et une extension. D'où notre besoin d'une enveloppe supplémentaire", explique Jean-Philippe Cartier, président fondateur du groupe.
Favorable aux solutions alternatives, il s'est tourné trois fois vers la plateforme Lendix pour un montant total d'un million d'euros. "Le service est fluide et rapide. Lendix est devenu un partenaire régulier et complémentaire. Grâce à ce mode de financement, nous avons pu réaliser des travaux dans notre hôtel de Paris, financer l'agencement d'un établissement et créer une école de cuisine dans un autre", raconte le dirigeant.
Par ailleurs, Jean-Philippe Cartier estime que l'entrée d'un actionnaire nouveau au capital n'est à considérée que si elle s'accompagne d'une véritable valeur ajoutée. "Et que l'apport ne se limite pas à la finance". Il est actuellement en discussion avec différents acteurs du secteur.
Groupe H8 Collection
Activité : Hôtellerie de luxe
Ville : Paris (VIIIe)
Dirigeant : Jean-Philippe Cartier, président, 42 ans
Année de création : 2014
Effectif : 250 salariés
CA 2017 : 30 M €
![[Success story] Krys, la vision de la réussite](https://www.beaboss.fr/Assets/Img/BREVE/2024/3/457475/Krys-vision-reussite-L.jpg)
![[Success Story] Free, l'opérateur qui casse les prix](https://www.beaboss.fr/Assets/Img/BREVE/2023/11/386205/Success-Story-Free-operateur-qui-casse-prix-L.jpg)
