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Start-up et PME : faut-il s'implanter à Londres ?

Publié par Amélie Moynot le - mis à jour à
Start-up et PME : faut-il s'implanter à Londres ?

Les dirigeants français ne sont pas suffisamment tournés vers l'international ? Certains démentent l'idée reçue. A la French Touch Conference, mardi 29 mai 2018 à Paris, les patrons de Made.com et Kantox, qui ont choisi Londres, ainsi que des experts, ont livré leur retour d'expérience.

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L'environnement international, et anglophone. Voilà ce qui a fortement pesé dans la balance au moment d'installer Made.com à Londres. C'est du moins ce que révèle Julien Callède, cofondateur de cette ETI spécialisée dans la vente en ligne de mobilier design, lors de la French Touch Conference, qui s'est tenue mardi 29 mai 2018 à Paris, autour d'entrepreneurs français venus témoigner de leur expérience à l'international (Royaume-Uni, mais aussi Chine, États-Unis et Toronto au Canada).

Nous comptons 400 salariés, dont deux tiers à Londres, d'une trentaine de nationalités", détaille le dirigeant qui s'est orienté tôt vers un développement global. Autre atout selon le dirigeant : un droit du travail plus souple que dans l'Hexagone.

"Londres est un environnement international, créatif, dynamique", abonde Albin Serviant, entrepreneur et investisseur, président de la French Tech London et cofondateur de FrenchConnect London, un club privé pour les acteurs de la tech. Un environnement international qui permet, notamment, aux entreprises internationales de grandir plus vite. A cela s'ajoute, en particulier, une vivacité de l'investissement.

L'environnement financier de Londres reste un point fort de la destination. Dirigeant de la fintech Kantox, Philippe Gelis s'appuie sur cet "écosystème financier très puissant" qui le rend particulièrement attractif pour une entreprise comme la sienne.

Et le Brexit ?

Un cadre plutôt favorable qui n'empêche pas l'existence, pour les entreprises, de challenges à relever, comme le fait de trouver les bonnes personnes.

Du côté des points de fragilité du Royaume-Uni, le Brexit -et les incertitudes qu'il entraîne- a également de quoi freiner les entreprises candidates à l'implantation. "Depuis un an, ça redémarre", constate Albin Serviant. "Le Brexit ne me fait pas peur", assure Philippe Gelis, dont l'entreprise propose des solutions de gestion du risque de change. Il faut dire que son activité peut bénéficier du contexte actuel.

De façon globale, 61 % des entreprises françaises se disent préoccupées par le potentiel impact du Brexit, selon une étude du groupe international de conseil aux entreprises FTI Consulting, dévoilée en février 2018. Étude qui montre par ailleurs la confiance avec laquelle, en dépit des incertitudes, les entreprises françaises, anglaises, allemandes et espagnoles regardent l'avenir. Autre enseignement, les sociétés tricolores sont plus de deux sur cinq à avoir ajusté leur organisation pour faire face.

Pour elles, le changement ne serait pas indolore. Sans accord de libre-échange, le coût annuel pour les entreprises de l'Union européenne et du Royaume-Uni s'élèverait à 65 milliards d'euros, selon une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman et du cabinet d'avocats Clifford Chance, rendue publique en mars 2018.

Conseils pour réussir son implantation à Londres

Pour les entreprises qui sauteront le pas, l'une des clés de réussite réside dans le fait de ne pas négliger l'aspect financier de l'aventure. "S'implanter à Londres, ce n'est pas si compliqué, relate Philippe Gélis. Ça reste l'Europe, mais c'est cher. Il ne s'agit pas de partir avec un budget limité ou du cash pour deux semaines". Au risque de se retrouver rapidement dans une situation délicate.

Et le chef d'entreprise de préciser toutefois que "ce n'est pas forcément nécessaire d'y être". L'implantation dépend de la nature de l'activité et des ambitions de chacun. De son côté, Made.com s'est lancé ensuite en France, en Italie, aux Pays-Bas et en Allemagne. "Les courbes de croissance étaient les mêmes qu'en Angleterre - en un peu plus fort - car nous nous sommes lancés avec plus de produits", explique le dirigeant.

Attention, aussi, à ne pas oublier de faire de cette implantation un projet d'entreprise, et pas seulement de quelques-uns à l'intérieur de l'organisation."Le problème de l'international, dans l'entrepreneuriat français, c'est qu'il s'agit souvent d'une lubie du dirigeant et non d'un sujet d'entreprise", rappelle Pedro Novo, directeur des financements export au sein de Bpifrance. Un conseil valable quelque soit la zone soit visée. Pour réussir, le dirigeant devra impliquer et informer ses équipes.

Autant de bonnes pratiques pour une implantation réussie outre-Manche.

 
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