PME, osez l'export !
« Osez l'export ! » Olivier Becht, le ministre délégué auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger, clôt son discours de présentation du Plan Export avec ferveur le 31 août dernier. En somme, il faut entretenir la culture de l'export, en faire une habitude prioritaire.
Je m'abonneFace aux chocs successifs que le monde a connus ces dernières années, les entreprises indépendantes françaises doivent plus que jamais se projeter à l'international. « Parler de souveraineté, ce n'est pas le repli. Parler de souveraineté, c'est justement passer à l'offensive pour avoir le monde comme horizon », avance Olivier Becht.
200 000 entreprises exportatrices d'ici 2030
D'après le gouvernement, la création de France Export en 2018 a permis de porter le nombre de nos entreprises exportatrices de 125 000 à près de 150 000 aujourd'hui avec un objectif fixé à 200 000 à l'horizon 2030. Des chiffres qui font écho à la 3ème édition de notre Baromètre de l'Export. Celui-ci révèle un niveau de maturité des PME et ETI à l'export en forte hausse : en 2023, près de 7 PME sur 10 sont présentes à l'international, contre 4 sur 10 il y a deux ans lorsque nous avons lancé cette enquête. Sur la même période, la part de CA réalisée à l'international a doublé pour atteindre 25 %. Ces bons résultats soulignent la capacité d'adaptation des entreprises indépendantes au contexte géopolitique actuel. Mieux encore : ils révèlent à quel point nos PME et ETI apprécient l'international à sa juste valeur : un impératif stratégique pour la robustesse et la pérennité de leur croissance.
Lever les freins à l'export
Toutefois, nous demeurons en-deçà de nos voisins allemands et italiens qui comptabilisent respectivement 300 000 et 200 000 entreprises exportatrices. Une réalité également mise en lumière par le Baromètre. En effet, les dirigeants ne se sentent pas assez soutenus par l'écosystème français dans leur stratégie d'internationalisation qui citent, parmi les principaux obstacles, les risques de paiement des clients étrangers, la difficulté à se faire connaître, à identifier des clients ou partenaires commerciaux étrangers ou encore les barrières douanières.
En ce sens, le Plan du gouvernement, doté d'une enveloppe de 125 M€, qui doit notamment axer son programme vers le recrutement et la formation du personnel dédié en entreprises est à saluer. Le Baromètre le souligne : 23 % des dirigeants interrogés citent le manque de compétences internes comme un frein au développement. La création du volontariat territorial de l'export (VTE) ou encore la promesse de formation de 50 000 personnes via l'Académie de l'export peuvent être des outils efficaces pour combler ces faiblesses et renforcer ainsi la combativité internationale des PME et ETI françaises.
L'export : une stratégie gagnante
« Maintenant que les entreprises françaises ont regagné en compétitivité, qu'elles ont vu leur marge de manoeuvre se consolider pour innover, investir, recruter, elles doivent avoir comme objectif de partir à l'international », abonde Olivier Becht. En effet, nos indicateurs et retours d'expérience le prouvent.
L'international est une stratégie gagnante pour les PME. 61 % des dirigeants interrogés pour le Baromètre déclarent que toutes les entreprises peuvent se développer sur le marché mondial, quelle que soit leur taille. Le facteur primordial reste, encore et toujours, la volonté des équipes dirigeantes pour 96 % des sondés. Là aussi, l'initiative du gouvernement offre des pistes avec un lot de mesures destinées à valoriser la marque France.
Sur ce plan, l'Etat projette d'ici 2027, d'augmenter à 30 % la prise en charge des coûts de participation aux grands salons internationaux. L'appui du gouvernement, via la création de France Export il y a cinq, et aujourd'hui avec ce Plan Export, représente un soutien plus que nécessaire pour stimuler la conquête de parts de marchés hors de France, capter ainsi des revenus pérennes à l'étranger pour nourrir l'innovation, l'investissement et l'emploi dans nos territoires.
Nos entreprises doivent aujourd'hui plus que jamais se projeter hors de France et changer de dimension internationale. « Osons l'export »
Jean-Mathieu Sahy est diplômé de l'EM Lyon, Jean-Mathieu Sahy a débuté sa carrière dans le domaine des fusions-acquisitions avant de se consacrer au capital-investissement. Il accompagne depuis plus de 30 ans les entreprises dans leur développement en tant qu'investisseur professionnel.
Membre du MEDEF International, il a fondé en 2010 Capital Export pour accompagner des sociétés qui expriment des savoir-faire distinctifs, en leur apportant des capitaux (7 à 15 M€ par opération) pour engager ou accélérer leur expansion internationale, et des appuis opérationnels dans leur stratégie internationale. Fort de 300 M€ sous gestion, Capital Export compte 17 entreprises en portefeuille.