Devialet, l'onde de choc
En moins de dix ans, Devialet a renversé les codes du secteur de la hi-fi haut de gamme avec ses amplificateurs et enceintes innovantes. Si bien que la PMI réalise aujourd'hui 90% de son CA à l'export. Et avec Phantom, sa dernière nouveauté, sa croissance à trois chiffres ne devrait que s'amplifier.
Je m'abonneL'accord parfait
À la tête de Devialet, trois chefs d'orchestre aux compétences complémentaires: Pierre-Emmanuel Calmel, ingénieur, Emmanuel Nardin, designer, et Quentin Sannié, entrepreneur et consultant en stratégie. "Emmanuel et moi sommes cousins. Notre rêve a toujours été de monter notre boîte dans l'audio. Il ne nous manquait plus que l'idée", se souvient Quentin Sannié, directeur général. Alors, lorsqu'Emmanuel rencontre Pierre-Emmanuel Calmel, inventeur en puissance, les cousins n'hésitent pas longtemps.
Répétitions en chaîne
L'innovation et l'amélioration continue des produits sont au coeur de la PME. Un travail de R&D qui commence dès 2003. L'objectif: créer un amplificateur alliant la finesse de l'analogique à la puissance du numérique. Le projet débouche en 2007 sur la création de la société parisienne. Aujourd'hui, les produits sont protégés par 82 brevets.
Derniers coups d'éclat
Après le lancement de son amplificateur mixte haut de gamme D-Premier en 2010, Devialet a dévoilé sa dernière création fin 2014. Il s'agit de Phantom, une enceinte Wi-Fi dotée d'un amplificateur. Avec ce nouveau produit plus accessible (1690 € l'unité contre 5000 à 23000 € pour les précédents), les cofondateurs visent une clientèle plus large. Ces innovations leur ont valu plus de 40 récompenses (Trophée Innovation 2013 INPI, "Best innovation award" au CES 2012, etc.).
Une résonance mondiale
Avec 90% de son CA réalisé à l'export, Devialet est présent dans 50 pays (États-Unis, Singapour, Grande-Bretagne, etc.) à travers 350 points de ventes. Après avoir ouvert ses premières boutiques à Paris et Shanghai, les dirigeants préparent l'ouverture d'une quinzaine de points de vente à Paris et à l'étranger. Phantom et ses accessoires sont par ailleurs accessibles sur la boutique en ligne de Devialet qui génère le tiers des ventes du produit. "40% des achats sur le site se font sur smartphones, se réjouit Quentin Sannié. Et sur décembre et janvier, le chiffre d'affaires de nos quatre autres gammes d'amplis a plus que triplé!"
Auditions réussies
Depuis ses débuts, la PME a levé pas moins de 23 M€ auprès d'investisseurs publics (Oseo, Bpifrance) et privés. Parmi les soutiens, des pointures entrepreneuriales telles que Bernard Arnault (LVMH), Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic) ou Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée.com). Afin d'associer les salariés à cette réussite, les dirigeants ont également promu l'actionnariat salarié. "Aujourd'hui, un peu plus de la moitié des collaborateurs est actionnaire. Plus que les motiver, cela crée un lien à l'entreprise d'une nature différente", estime Quentin Sannié.
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Changement de tempo
Face à une croissance très soutenue de son CA (+100% entre 2013 et 2014), l'un des défis majeurs de l'entreprise pour 2015 est l'industrialisation à grande échelle de ses produits, à commencer par Phantom. "Nous finalisons l'installation d'une chaîne de production automatique pour passer de 200 unités produites par semaine à plus de 2000 d'ici septembre." Pour ce faire, la PMI qui possède son usine en Seine-et-Marne et collabore avec une vingtaine d'autres. Selon les scénarios envisagés, la PMI devrait atteindre entre 40 et 80 M€ de CA dès 2015 (contre 5 M€ en 2013). Pour Devialet, une chose est sûre, le rythme ne devrait que s'accélérer.
Repères
Devialet
Activité : fabrication d'amplificateurs d'enceintes
Ville : Paris (Ier arr.)
Forme juridique : SA à conseil d'administration
Dirigeants : Pierre-Emmanuel Calmel, 45 ans et Quentin Sannié, 53 ans
Année de création : 2007
Effectif 2013 : 50 salariés
Effectif 2014 : 88 salariés
CA 2013 : 5 M€
CA 2014 : 10 M€