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IA & Industrie : ce qu'en disent les pros !

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IA & Industrie : ce qu'en disent les pros !
© généré par IA

Si les grandes entreprises françaises ont déjà opéré quelques innovations technologiques, les ETI et PME n'ont pas toutes ou accès ou reccours à l'IA, faute de moyens et/ou de vision stratégique, des dirigeants comme des décideurs publics.

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L'industrie française est à un croisement stratégique. Les grandes entreprises ont déjà pris le virage de l'innovation technologique, mais les ETI et PME, qui constituent le coeur de notre économie, avancent à des vitesses très variées. Le recours à l'intelligence artificielle est en cours de déploiement depuis plusieurs années. Les cas d'usage sont multiples : amélioration de la productivité de l'outil de production, maintenance prédictive, pilotage et supervision des engins mobiles autonomes. Le CETIM (Centre Technique des Industries Mécaniques) travaille sur différents aspects, y compris sur l'intelligence artificielle générative, et accompagne les entreprises du secteur.

Des moyens insuffisants

Malgré les bonnes intentions, il subsiste encore aujourd'hui plusieurs freins. Le plan France Relance avait pourtant mis en place fin 2020 une aide en faveur des investissements de transformation des PME et ETI industrielles. La subvention en question pouvait aller jusqu'à 40% de prix de la machine mais victime de son succès, le guichet a été fermé de manière anticipée faute de crédits budgétaires encore disponibles. « C'est pourtant un enjeu de compétitivité » alerte Caroline Demoyer, Directrice des affaires publiques et de la communication externe chez EVOLIS et Responsable des relations institutionnelles de la Fédération des Industries Mécaniques (FIM). Elle ajoute : « Il est dommage que ce type d'aide ne s'inscrive pas dans la durée à l'image de l'Italie et ses 30 milliards consacrés à différents dispositifs ». Salime Nassur, fondateur de maars et conférencier tempère « C'est pourquoi, l'engagement ne doit pas être uniquement financier ! Il faut une vision stratégique partagée entre dirigeants et décideurs publics ».

Transition écologique

Les fabricants de machines et de solutions industrielles sont au coeur de la transition sociale et environnementale de l'industrie mais sauront-ils se moderniser, s'automatiser, se digitaliser, se décarboner, se verdir sans des équipements adaptés conçus par les fournisseurs de solutions industrielles ? « La question du contenu carbone commence à se poser, en particulier dans le cadre de l'évolution des cahiers des charges des clients mais ce n'est pas encore un critère de choix généralisé dans le processus d'achats » confesse Benjamin FRUGIER, Directeur général de la FIM. Il s'agit pourtant, également, de remettre sur le tapis, la mise en oeuvre de la loi "Zéro Artificialisation Nette" (ZAN) qui rend difficile de trouver des terrains à bâtir dans des zones urbaines ou périurbaines, là où se trouvent pourtant la plupart du temps des viviers d'emplois et de compétences.

IA, un danger pour l'emploi ?

Si nous devons faire un comparatif entre la densité des robots (1) , le taux de chômage (2), il apparaît que la France se classe à la 19ème place : « On observe généralement que les pays les plus robotisés ont des taux de chômage plus bas, bien que d'autres facteurs économiques entrent évidemment en jeu » commente Salime Nassur. Il ajoute : « Le véritable atout de l'IA dans l'emploi va être sa capacité à libérer les collaborateurs des tâches répétitives et à leur permettre de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée ». Voilà de quoi rassurer les plus pessimistes. Ce dernier alerte néanmoins : « Rien ne sera possible sans investir dans la formation. Les collaborateurs, comme les dirigeants. Les entreprises ont un rôle clé : elles doivent adopter des pratiques transparentes et mettre l'humain au coeur de leur stratégie IA». Reste à déconstruire les idées reçues sur les métiers de l'industrie - sales, mal payés, polluants, peu valorisants.

La protection des données en ligne de mire

Si l'industriel a aujourd'hui, tout à gagner à stocker des informations confidentielles, de suivi de production pour que l'IA puisse l'alerter en cas de dérive, il n'en reste pas moins quelques zones d'ombre : « Si les données sont incomplètes ou biaisées, les résultats le seront aussi » averti le chef d'entreprise, ex-Directeur Marketing de Google Cloud. Par ailleurs, l'autonomie des systèmes pose des questions éthiques et de sécurité. Selon Benjamin FRUGIER, Directeur général de la FIM « Le paysage réglementaire reste difficile à appréhender. Il existe un règlement sur l'IA mais l'articulation de ce texte avec le nouveau Règlement Machines n'est pas immédiat ». confie-t-il. Heureusement, même si nous en sommes qu'aux balbutiements, l'Union Européenne travaille sur les premières réglementations visant à assurer la gouvernance de l'utilisation de l'intelligence artificielle dans 27 pays membres : « L'IA peut être un formidable levier pour améliorer la santé, réduire les émissions de carbone ou éduquer les populations. Mais elle peut aussi être utilisée de manière abusive, par exemple pour manipuler des comportements ou surveiller excessivement. C'est très exactement pour ces raisons qu'il est impératif de mettre en place des réglementations au niveau mondial.» ajoute Salime Nassur.

Et demain ?

Dans l'avenir, nous serons face à trois types de challenges : Moral, Humain et économique. Pour le fondateur de maars : « Ces défis peuvent sembler intimidants, mais ils sont loin d'être insurmontables ». Il ajoute : « L'IA n'est pas un "bonus" technologique : c'est un levier incontournable pour répondre aux défis de demain, qu'ils soient économiques, environnementaux ou sociaux. Chaque retard pris dans son adoption accentue l'écart avec des pays comme les États-Unis ou la Chine, qui investissent massivement pour façonner l'industrie de demain. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester spectateurs ».

Il en ressort que notre manière d'appréhender l'intelligence artificielle au sein de nos industries et ailleurs, pourrait faire de la France ou non, un modèle à suivre, non seulement en Europe, mais aussi à l'échelle mondiale. Saurons-nous être au rendez-vous ?

(1) Données IFR (International Federation of Robotics) pour 2023.

(2) Période 2023-2024



 
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