DossierBusiness du sexe en France, un fantasme économique avant tout

6 - Sites de rencontres et communauté de lecteurs

Pas si différent que cela des règles de l'entrepreneuriat classique, finalement. Gageons, cependant, que pour le business du sexe français, le terrain pour entreprendre est nettement plus ardu... mais pas impossible.

En parallèle, si les sociétés de sites de rencontres - Tinder, Wyylde, GrindR, Match, Gleeden - ne veulent surtout pas être apparentées au business adultes, elles sont néanmoins des acteurs économiques florissants, à ne pas écarter de ce marché du sexe. Domicilié aux États-Unis mais créé en 2009 par deux frères entrepreneurs français, Ravy et Teddy Truchot, le site de rencontres adultères Gleeden compte 4 millions de membres et demeure leader sur ce créneau.

"Tous les styles de rencontres ont déjà leurs plateformes. C'est un secteur assez bouché, en vérité. Du coup, pour pouvoir percer, il faut une idée innovante. Avec sa technologie de swipe pour sélectionner ou refuser des profils à rencontrer, Tinder a fait un carton, considère Ravy Truchot. Il faut aussi beaucoup d'argent pour lancer son activité. Sans ça, c'est difficile. Enfin, il faut être à l'écoute de ses utilisateurs, dont les besoins peuvent changer du tout au tout. Sur le secteur de la rencontre, la clientèle peut se montrer très versatile." Pas si différent que cela des règles de l'entrepreneuriat classique, finalement. Gageons, cependant, que pour le business du sexe français, le terrain pour entreprendre est nettement plus ardu... mais pas impossible.

"La force de notre magazine est sa communauté de lecteurs" - Nicolas Clémence O., directeur de la rédaction du magazine Union

Avec 55 000 exemplaires vendus à l'unité chaque mois et un nombre mensuel de lecteurs estimé à 600 000, le magazine Union est une réussite rare dans la presse magazine française. D'autant que ce succès dure depuis 1972, date de la création du titre par le célèbre éditeur de presse Daniel Filipacchi. L'idée de ce titre pionnier parmi les magazines de charme était et demeure unique : publier des récits d'anecdotes sexuelles envoyés par des lecteurs.

Nicolas Clémence O., directeur de la rédaction d'Union, précise : "L'esprit de notre magazine est celui de la littérature érotique. Un tiers du rédactionnel vient de notre communauté de lecteurs et le reste est constitué d'articles visant à accompagner notre lectorat dans sa libido, avec des conseils, des bonnes adresses, des reportages ou des sujets de société, comme le sexe et le handicap, par exemple. Chez Union, le respect, la sensualité et l'intégrité sont centraux. C'est sûrement cette ligne éditoriale qui cimente la fidélité de nos lecteurs depuis tant d'années."

Le magazine est vendu au prix de 3,95€ seul et 6,95€ avec un DVD en supplément. Son lectorat habite majoritairement en province, se compose en moyenne de 30% de femmes et de 70% d'hommes, dont l'âge moyen oscille entre 40 et 60 ans. Si le chiffre d'affaires provient essentiellement de ses ventes en kiosque et de la publicité, Union a diversifié son activité ces dernières années : création d'un site web qui touche un public plus jeune, lancement d'une chaîne TV payante diffusée sur les box des opérateurs SFR, Bouygues et Orange, plateforme de vidéos à la demande (VOD) et production pour Canal+ de films "maison" avec la ligne éditoriale d'Union .

"Le futur d'Union est de se développer sur le digital et la production de films, mais en étant toujours basé sur une marque forte, qualitative, discrète et une communauté de lecteurs solide", explique Nicolas Clémence O., par ailleurs musicien et auteur de Z. Tumeur amoureuse, son premier roman érotique.