Il est facile de créer sa start-up en France, moins de la développer
Les start-upers et l'emploi, les start-upers et la réglementation... Voilà quelques-uns des sujets abordés dans une récente étude Dell/CSA sur ces créateurs d'entreprise, qui identifie, entre autres, ce qui pourrait être amélioré dans l'écosystème. Revue de détails.
Je m'abonneIl fait bon entreprendre en France... mais pas facile de tenir sur la durée. Voilà, du moins, l'une des idées-phare qui se dégage d'une étude1 menée par Dell et l'institut CSA sur les start-upers, dont les résultats ont été dévoilés mardi 17 mai 2016. Selon cette enquête, si pour deux tiers des entrepreneurs interrogés, il est facile de créer sa start-up en France, ils ne sont que 21 % à trouver qu'il est facile de la développer.
Nécessité d'assouplir les réglementations
Les facteurs expliquant cette " facilité " de création : la simplicité des démarches administratives, la qualité de l'accompagnement et de l'information... Autrement dit, l'ensemble des dispositifs mis en oeuvre par les différents acteurs publics et privés de l'écosystème (BCE, business angels, incubateurs, etc.), encourageant la création d'entreprise pour 91 % des start-upers interrogés.
En revanche, les choses se corsent, selon eux, par la suite. En cause, notamment : la difficulté à lever des fonds, à obtenir des fonds publics et à assumer les charges sociales. " 91 % du financement des start-up est issu des fonds propres des start-upers, qui ne sont pas illimités, alors que la levée de fonds ne représente que 31 % du financement total, ce qui est très faible ", souligne Dell dans un communiqué sur l'étude daté du 17 mai.
Pour remédier à ces problèmes qui freinent leur capacité à développer leur business, la moitié des entrepreneurs réclame un assouplissement des réglementations (code du Travail, démarches administratives, normes). Une grosse minorité souhaite également un assouplissement des charges et de la fiscalité ainsi qu'une meilleure aide au financement.
Perspectives 2016 pour les start-up
En dépit de l'amélioration de leur environnement qu'elles appellent de leurs voeux, les start-up sont confiantes pour l'avenir. La preuve : plus de quatre sur cinq veulent embaucher en 2016 (précisément sur la période de douze mois suivant le sondage mené du 11 au 21 janvier 2016, débordant sur janvier 2017). Elles comptent, en moyenne, créer 4,46 emplois, et à 81 % en CDI.
A titre de comparaison, en 2015 (plus précisément sur les douze mois précédent le sondage), plus de deux tiers des start-up ont créé des emplois : 4,68 par entreprise en moyenne, dont 82 % en CDI. Il y avait donc moins d'entreprises créatrices d'emploi, mais davantage d'emplois créés.
Autre projet pour 2016 : partir à l'international pour les 45 % qui n'ont pas encore d'activité au-delà des frontières tricolores.
1 Etude CSA/Dell appuyée sur un sondage mené par téléphone auprès de 300 start-upers issus d'entreprise toutes tailles (76 % de 1 à 10 salariés), ancienneté et secteur d'activité confondus, et rendue publique le 17 mai 2016