DossierFaut-il avoir peur d'ouvrir son capital ?

2 - Témoignage : " L'apport de nouveaux capitaux propres nous permet de franchir un palier "

Le témoignage de Sylvain Casters, président du réseau immobilier Propriétés-Privées, qui a ouvert le capital de son entreprise.

Accaparé par la forte croissance de son agence immobilière en ligne, Propriétés-Privées.com, créée en­ 2006, Sylvain Casters n'a jamais pris le temps de penser à l'évolution capitalistique de son entreprise 100­% familiale. Jusqu'en mars­ 2012, où un fonds d'investissement frappe à sa porte. " J'ai d'abord été pris au dépourvu, sourit Sylvain Casters. Mais, cette proposition tombait à pic puisque 2012 a été une année de montée en puissance, avec le doublement du nombre de négociateurs, passé de 200 à 400, ainsi que le lancement d'un concept de franchise. L'apport de nouveaux capitaux propres nous permet de franchir un palier. "

Sylvain Casters, président de Propriétés-Privées

Un peu désarçonné par le ­jargon, Sylvain Casters se plie avec enthousiasme à l'exercice de projection financière demandé par l'investisseur. " C'est toujours intéressant de confronter sa stratégie à des gens expérimentés ayant une connaissance pointue du marché. " Mais le processus, qui a duré plus de six­ mois, ne s'est pas passé sans heurt. L'entrepreneur, habitué à être seul maître à bord, ne voit pas d'un bon oeil certaines contraintes : " En juillet, j'ai claqué la porte des négociations. Je n'ai pas supporté des formulations maladroites dans le pacte d'actionnaires qui m'imposait de demander l'autorisation pour certains actes de management. " L'investisseur revoit alors sa copie et ils se mettent finalement d'accord sur trois niveaux de décision : un premier où le dirigeant est autonome sur la gestion au quotidien de son entreprise, un deuxième où il garde le pouvoir de décision mais doit informer ses actionnaires, et un troisième qui concerne surtout les opérations sur le capital de­ l'entreprise, où les décisions doivent être prises conjointement.