Quels sont les secrets de longévité d'une entreprise centenaire ?
Ancrage territorial, innovation, réactivité… Quelles sont les clés de réussite d'une entreprise sur le long terme ? Réponse d'Alain Deledalle, à la tête des Assurances Deledalle, qui vient de lancer, le 29 mars 2012, le club des entreprises centenaires du Nord-Pas-de-Calais.
Je m'abonneElles ont traversé au moins deux guerres mondiales, plusieurs crises économiques, des renversements politiques… et sont toujours là. Quelles sont les recettes d'un développement pérenne ? Alain Deledalle, p-dg du cabinet d'assurance-crédit Deledalle ACF et président du nouveau club des entreprises centenaires du Nord-Pas-de-Calais livre son expertise.
Depuis plus de 20 ans, vous dirigez Deledalle ACF à Roubaix, entreprise familiale créée par votre grand-père en 1912. En 100 ans d'existence, comment le groupe a-t-il su s'adapter et se développer ?
Je pense que nous avons réussi à rester réactifs, notamment en nous développant à l’échelle nationale, via l’ouverture d’un bureau à Paris. Nous avons, par ailleurs, tenu à maintenir une réelle proximité avec nos clients, en collant au plus près de leurs préoccupations. Aujourd'hui, le Web ne fait pas tout. Nous restons convaincus de l’importance des rencontres physiques, "face-to-face". Une proximité qui se traduit finalement en un gage de confiance durable.
Alain Deledalle, p-dg de Deledalle ACF, créée en 1912.
Quels sont, d'après vous, les secrets de longévité d’une entreprise ?
L’ancrage dans un territoire est primordial pour se développer de façon pérenne. Les valeurs travail et famille véhiculées par l’entreprise peuvent aussi représenter un pilier solide de développement, tant pour les "héritiers" que les repreneurs. Le Nord-Pas-de-Calais est, à ce titre, une région très besogneuse. Les entreprises locales ayant surmonté les multiples difficultés économiques sont celles qui, à l’affût de l’innovation, ont su s’adapter au bon moment. Pour le dirigeant, il ne faut pas qu’il perde de vue qu’un jour venu il passera le témoin à d'autres. Il convient dès lors de porter notre entreprise de la meilleure façon possible d’ici là. Et pour cela, il n'existe pas de potion magique.
Le 29 mars dernier, vous avez lancé le club des entreprises centenaire du Nord-Pas-de-Calais. Pourquoi ?
En 2012, plusieurs entreprises de la région, dont la mienne, célèbrent leur centenaire. L’idée nous est venue d’aller au-delà de cette date symbolique et de nous regrouper, l’objectif étant de constituer un réseau de dirigeants. Nous avons porté l’idée auprès de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lille qui, avec l’association Lille Place tertiaire, nous a suivis. Résultat, 19 sociétés nous ont déjà rejoints.
Quelle est son ambition ?
L’idée est de former un carrefour de réflexion autour de la problématique des transmissions d’entreprise, particulièrement d’actualité aujourd’hui. Rien que dans le Nord-Pas-de-Calais, 25 000 entreprises seront cédées à l’horizon 2015. On ressent une réelle attente sur cette question. Nous n’en sommes encore qu’au stade embryonnaire mais se fédérer est un premier pas pour se poser les bonnes questions et se conseiller mutuellement.
Justement, quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur pour inscrire son entreprise dans la durée ?
De se remettre sans cesse en question et de rester à l’écoute de ses clients, fournisseurs, actionnaires et salariés. Il ne faut d'ailleurs pas hésiter à investir dans la formation de ses collaborateurs. Un mot d'ordre : l'ouverture d’esprit.