Conjoncture : un chef d'entreprise sur deux anticipe une baisse d'activité
Selon un sondage réalisé par l'Observatoire social de l'entreprise, les chefs d'entreprise n'ont jamais été aussi pessimistes, aujourd'hui, concernant l'emploi et l'activité économique. Près d'un sur cinq considère qu'un plan social est probable dans les prochains mois.
Je m'abonneMauvaise nouvelle ! Depuis 2009, les chefs d’entreprise n’ont jamais été aussi pessimistes concernant l’emploi et l’activité économique, selon la dernière édition du sondage Cesi-Ipsos-Le Figaro de l’Observatoire social de l’entreprise.
Ainsi, une baisse d’activité est désormais anticipée par 43 % des chefs d’entreprise pour les six mois à venir (+ 14 points par rapport à la dernière vague réalisée fin 2011). Les entreprises de un à neuf salariés sont celles qui anticipent le plus une diminution de leur carnet de commandes (45 % contre 34 % des entreprises de 10 à 499 salariés et 19 % des entreprises de 500 salariés et plus).
Un climat social plus tendu
Chez les chefs d’entreprise, la quasi-totalité des indicateurs se dégradent, atteignant leur plus bas niveau historique : l’optimisme quant au maintien de l’emploi dans leur entreprise (59 % d’optimistes ; – 13 points par rapport à fin 2011), la possibilité de proposer des formations à leurs salariés (40 % ; – 16 points), l’augmentation des salaires ou du pouvoir d’achat de leurs salariés (16 % seulement ; – 13 points) et la capacité de leur entreprise à embaucher (15 % ; – 2 points). Le seul indicateur qui se maintient par rapport à la dernière vague est le niveau de stress des salariés : 57 % des chefs d’entreprise demeurent optimistes à ce sujet.
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Si les répondants considèrent toujours très majoritairement que les relations entre les salariés et leurs supérieurs hiérarchiques directs sont bonnes (93 % ; – 3 points) et que les salariés adhèrent aux grandes orientations de l’entreprise (75 % ; – 2 points), la dégradation est sensible en ce qui concerne le climat social en général (73 % ; – 9 points), la charge de travail (69 % ; – 13 points), les rémunérations (65 % ; – 13 points).
Des patrons plus inquiets que leurs salariés
Une tension qui risque de s’accentuer, puisque près d’un dirigeant sur cinq considère qu’un plan social est probable dans son entreprise dans les prochains mois (19 %). Ce chiffre passe à 27 % quand on regarde les seules entreprises du BTP et 26 % les entreprises du commerce. Des résultats par contre très semblables quelle que soit la taille de l’entreprise.
On l'aura compris, la dégradation est particulièrement sévère en ce qui concerne l’emploi : seuls 48 % des chefs d’entreprise considèrent la situation bonne dans leur entreprise (– 17 points). Ils sont sur ce point significativement plus alarmistes que les salariés qui considèrent, quant à eux, à 63 % que la situation est bonne (– 4 points). Sur les autres points, les salariés se montrent plus critiques que les chefs d’entreprise. Seule une minorité d’entre eux considère notamment que la situation est bonne en matière de rémunérations (47 % ; + 1 point) ou d’adhésion aux grandes orientations de l’entreprise (47 % ; – 1 point).