La revue de presse éco de la semaine (12 au 16 novembre)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine ? La rédaction vous propose de découvrir ce que vous avez pu rater du 12 au 16 novembre 2018 : mobilité, ex-détenus entrepreneurs, blockchain, télétravail, groupements d'employeurs, assurance-chômage et égalité salariale.
Je m'abonneLe forfait mobilité restera facultatif
Initialement annoncée dans le cadre du plan vélo présenté par le gouvernement en septembre 2018, la prime "forfait mobilité durable" vise à encourager les salariés à pratiquer le covoiturage. Cette prime de 400 euros par an pour les salariés du privé (200 euros pour le public) sera financée par les employeurs qui, en contrepartie, seront exonérés de cotisations sociales. Elle pourrait voir le jour dès le début 2019, alors qu'elle était prévue pour entrer en vigueur en 2020.
Si le forfait restera facultatif pour les entreprises, il pourra être mis en place après la conclusion d'un accord d'entreprise ou par une décision de l'employeur. Par contre, le dispositif d'incitation au covoiturage ne sera pas cumulable avec le remboursement d'une partie des frais de transport en commun par l'employeur, précisent Les Echos.
Le chemin de croix entrepreneurial d'anciens détenus
Passés par la prison, certains anciens détenus font le choix de l'entrepreneuriat pour se réinsérer. Les Échos consacrent un article à ces détenus qui ont opté pour la voie de la création d'entreprise. "Pour ces anciens détenus, la création d'entreprise a constitué un bon moyen de se reconstruire après la prison", relève Maryline Bourdil, enseignante-chercheuse qui s'est intéressée au sujet. Mêlant la quête de liberté à l'entrepreneuriat, ces anciens détenus recherchent d'abord une porte de sortie vers le monde réel. Il faut dire que seuls 25 % des sortants de prison parviennent à trouver un emploi dans l'année qui suit leur sortie de détention.
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C'est d'abord le manque de réseau et les difficultés administratives qui s'affichent comme une difficulté majeure pour ces anciens détenus. Face à ces manques, ils font en revanche preuve d'une certaine débrouille, ne comptant que sur eux-mêmes.
Bruno Le Maire favorable à une régulation de la blockchain
Lors d'un discours aux Entretiens de l'Autorité des marches financiers, mardi 13 novembre 2018, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a délivré un message laudateur au sujet de la blockchain et des cryptoactifs tout en insistant sur le besoin de régulation. "Nous ne pouvons pas être la première place financière en Europe si nous ne sommes pas audacieux en matière d'innovation financière. Nous devons trouver un équilibre entre innovation et sécurité des épargnants.", a-t-il dit, selon des propos rapportés par La Tribune.
Un discours d'ouverture et d'intérêt au sujet de la blockchain, qu'il perçoit comme une nouvelle technologie où l'autorité centrale n'existe plus. Dès lors, la "regulation ancienne" ne fonctionne plus. Un moyen aussi de montrer le rôle de la France en la matière avec notamment le "cadre réactif et souple" que prévoit l'article 26 de la loi Pacte.
Le télétravail pour réduire les arrêts maladie ?
Le gouvernement continue de chercher des pistes pour réduire les arrêts maladie et leur coût. Dernière idée en date, encourager la reprise du travail des salariés en arrêts en leur proposant de travailler de chez eux. Une mission a d'ailleurs été lancée par le Premier ministre au sujet des arrêts de travail de plus six mois, jugé "trop couteux" pour l'Assurance maladie. En 2017, 10,3 milliards d'euros ont été dépensés par l'Assurance maladie pour le paiement des indemnités journalières.
Si la piste n'en est qu'à la réflexion, le projet fait débat, selon Le Figaro. En cause : la nature des pathologies et le secret médical. Si cela peut s'entendre pour une jambe cassée, ça l'est beaucoup moins pour les salariés arrêtés pour cause de risques psychosociaux par exemple.
Le Cese plaide pour développer les groupements d'employeurs
Un rapport du Conseil économique social et environnemental (Cese) dévoilé le 13 novembre plaide pour le développement des groupements d'employeurs (GE) afin d'assurer aux PME et à leurs salariés notamment une sécurité de contrats et une meilleure flexibilité. Destiné à partager des compétences humaines entre PME, le GE reste assez peu utilisé par les entreprises malgré des résultats intéressants en termes de sécurité d'emploi, d'accès à la formation et de souplesse d'utilisation de main-d'oeuvre pour les entreprises.
Pour les développer, le rapport plaide donc pour lever les freins fiscaux ou réglementaires à l'image du système de solidarité en cas de difficultés financières d'un des membres qui peuvent "effrayer les PME". À la place, le Cese propose un fonds mutuel de garantie national abondé par les entreprises. Il propose aussi d'exonérer de TVA les membres non assujettis ou un fonds d'amorçage pour faciliter le lancement de groupements. À lire sur Les Echos.
Assurance-chômage : la délicate position du patronat
Alors qu'Emmanuel Macron a jeté un pavé dans la marre vendredi 9 novembre 2018 en assurant de la mise en place d'un bonus-malus sur les contrats courts dès l'année prochaine, le patronat - vertement opposé à la mesure - cherche à définir sa stratégie. D'après L'Opinion, la CPME comme le Medef s'interrogeraient sur l'utilité de rester à la table des négociations alors que tout leur semble déjà joué d'avance sur ce sujet. François Asselin, président de la Confédération des PME estime notamment qu'"il faut que l'État clarifie sa position".
Du côté du Medef, on attend de voir et le président Geoffroy Roux de Bézieux a réitéré son souhait de voir chaque branche négocier sur l'usage des CDD. Aujourd'hui, si deux branches seulement ont signé un accord de branche, le patron des patrons mise sur une quinzaine d'ici fin décembre.
Comment le gouvernement compte mesurer les inégalités salariales
Muriel Pénicaud a précisé aux organisations patronales et syndicales les indicateurs qui seront utilisés par les entreprises pour s'assurer qu'elles respectent la loi en matière d'égalité salariale. À compter du 1er janvier 2019, les PME de plus 50 salariés auront l'obligation de mesurer les écarts de salaires et trois ans pour les résorber. Des points pour chaque critère seront appliqués pour viser une note globale de 100 points en fonction aussi de pondérations propres à chaque critère.
Ainsi, en attendant la présentation officielle du dispositif le 22 novembre 2018, cinq critères ont été retenus : rémunérations (40 points maximum), retour de congé maternité (15 points), augmentations (20 points), promotions (15 points) et part des femmes dans les plus gros salaires (10 points), selon BFM TV.