Recherche
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine

[Billet d'humeur] Le Père Noël, un entrepreneur comme un autre ? (Episode 6)

Publié par le - mis à jour à
[Billet d'humeur] Le Père Noël, un entrepreneur comme un autre ? (Episode 6)

Le Père Noël revient dans le cabinet feutré de Sigmund Freud, cette fois vêtu non pas de son habit rouge habituel, mais d'un sweat à capuche orné du slogan « Mindset. Muscles. Magic. » Pourtant, derrière son sourire confiant, un stress palpable se dessine. Freud, toujours impeccable dans son costume trois-pièces, l'observe d'un air à la fois perplexe et amusé.

Je m'abonne
  • Imprimer

Le Père Noël revient dans le cabinet feutré de Sigmund Freud, cette fois vêtu non pas de son habit rouge habituel, mais d'un sweat à capuche orné du slogan « Mindset. Muscles. Magic. » Pourtant, derrière son sourire confiant, un stress palpable se dessine. Freud, toujours impeccable dans son costume trois-pièces, l'observe d'un air à la fois perplexe et amusé.

Freud : (en ajustant ses lunettes) Je vois que vous avez adopté une allure plus... décontractée, Herr Weihnachtsmann. Que me vaut cette visite ?

Père Noël : (s'affale dans le divan) Doc, c'est officiel : j'ai explosé tous mes KPIs cette année. J'ai distribué 17 000 tonnes de cookies et des centaines d'hectolitres de lait, et j'ai partagé chaque miette avec mes lutins et ma famille. Mon estime de moi est en orbite ! Je vous avais bien dit que le PERT, ce n'était pas une perte de temps ! J'ai bouclé ma tournée avec 1H22 d'avance. Mais...

Freud : (avec un sourire narquois) Ah, ce fameux « mais ». Je savais que vous ne viendriez pas juste pour me raconter vos succès depuis notre dernière conversation ! Parlez-moi de ce « mais ».

Père Noël : (avec un ton plus sombre) Bah, c'est Nadine. Elle m'a regardé avec son sourire sournois et a lâché : "Je suis tellement fière de toi, mon chéri." Vous imaginez ?

Freud : Et cela vous dérange ?

Père Noël : Beh évidemment ! Après, ce n'est pas à son âge qu'elle va changer ! Tenez, vous savez quoi Sigmund ? Les lutins se sont tous cotisés pour m'offrir le dernier livre de Guillermo Di BISOTTO « Questions pour un champion de la vente » aux éditions Eyrolles. J'ai eu mon tout premier cadeau !

Freud : Comment... ils se sont tous cotisés ? ça coûte que 24 € ! Ils ne seraient pas un peu radins vos lutins ?

Père-Noël : Bah, non, c'est juste qu'ils paient en cookies et en données personnelles ! Et puis, je vous rappelle que, depuis nos séances mon cher Sigmund, les prix chez nous sont indexés que la valeur réelle du produit ! Du coup, comme c'est blindé d'insights hyper qualis, le tarif a été fixé à 3,42 tonnes de cookies ! Et je peux vous dire que ça les vaut franchement ! À un moment, Guillermo, il écrit : « En quoi la fierté devrait passer par l'approbation de qui que ce soit d'autre que soi-même ? » Vous voyez le tableau ? Rien que ça, ça les vaut 3 tonnes de cookies ! Nadine s'approprie mes réussites pour valider son rôle de mère, alors qu'elle a passé des années à me rabaisser !

Freud : (hochant la tête) et ça a un rapport avec la vente ?

Père-Noël : Bah, on a déjà traité du syndrome de l'imposteur... donc oui, bien sûr, la préparation mentale, ça fait partie du mindset du vendeur, tout est lié ! C'est vraiment top ce livre, parce qu'il n'y aucun truc bizarre, de techniques chelous ou autre, juste du bon sens ! De toute façon, c'est le gars qui édite le compte-rendu de nos séances dans BeABoss !

Freud : Si vous le dites, je note la référence. Tiens, je le mets en whish... Ah beh non, plus que 10 en stock, allez hop, je vais me l'acheter du coup. Bref, revenons-en à nous : votre succès semble être une revanche, mais il n'efface pas la douleur du passé, c'est bien ça ?

Père Noël : Exactement. Je suis le roi des cheminées, pas un outil de validation parentale. Mais dites-moi, c'est quoi ce Herr Weihnachtsmann d'un seul coup ? Vous ne m'appelez plus par mon prénom ?

Freud : C'est juste pour moi une manière de rappeler au cadre de notre relation asymétrique. Je suis votre psychanalyste, ni votre ami, ni votre associé ! J'ai remarqué le petit pochon que vous avez laissé sur mon bureau la dernière fois... comme si vous vouliez me « poudrer la patte »... et puis, je vous ai vu venir avec votre look d'Elon Musk aujourd'hui !

Père-Noël : Vous n'avez pas apprécié mon petit cadeau ? Vous savez, la dernière séance a été un véritable danger ! Je ne suis plus la même légende ! Du coup, j'ai pu me livrer un peu à mes équipes... le pochon, vous voulez me le rendre ?

Freud : Bah écoutez, je ne sais plus où il est passé !

Père-Noël : Beh... évidemment ! Vous l'avez perdu... bon bref... Sigmund, si je vous pose la question, c'est que je sais pertinemment que vous n'avez pas été très sage avec ! Le message est clair ? Je vous voie venir avec votre ton désapprobateur, mais néanmoins complice...

Freud : à propos d'Elon, ça s'est bien passé votre rendez-vous ?

Père Noël : C'est bien, changez de sujet ! Bref, Elon, vous rigolez ? C'est une ordure, il m'a planté et a préféré se maquer avec Donald. Je lui ai donné l'idée des drones pour les livraisons de commandes pour prendre une avance claire sur Jeff, et il a décidé de les utiliser pour l'armée ! Il a même eu l'idée de réallouer les budgets réservés à la NASA et de couper les aides pour les bagnoles électriques pour profiter à ses business. Pas besoin du type ! Nous n'avons décidément pas les mêmes valeurs ! Et puis, j'ai d'autres choses à foutre en parallèle au lancement de Noël Ventures, vous savez, mon incubateur de startups, notamment mon activité de coaching de légendes pour me faire un nom et vendre à un moment mes conférences très très chères !

Freud : De coaching de légendes ? ça c'est une riche idée ! Et comment ça se passe à l'atelier du coup ?

Père-Noël : Mise à part, mon traîneau qui a littéralement failli perdre une aile, je me suis retrouvé à 10 000 mètres d'altitude avec un boulon qui me lançait des regards de travers. Et je vous jure qu'à cette vitesse, la dissipation de la chaleur n'est pas la même et du coup, je n'ai pas arrêté de corriger la trajectoire. Le traîneau n'arrêtait pas de virer sur la droite. Ça le PERT ne pouvait pas l'anticiper !

Freud : (réprime un sourire) Fascinant. Mais si je comprends bien, ces défis techniques vous rendent... nerveux ?

Père Noël : Non, ce qui me rend fou, c'est que Sven m'a dit qu'il avait tout vérifié et que quand je suis revenu lui dire que le boulon avait été mal serré, il m'a répondu que « ce n'était pas sa faute, qu'il ne pouvait pas TOUT faire » etc. Je vous jure, il y a des câlins qui se perdent !

Freud : Des câlins ?

Père-Noël : Bah oui, c'est le royaume de Noël, donc on est dans un mindset positif ! Les baffes ont été remplacées par des câlins et les jeux psycho par des bisous. D'ailleurs j'ai demandé à tout le monde d'arrêter de dire : « je meure d'envie ! » (souvent d'un cookie) - je leur ai dit de dire maintenant : « je vis d'envie ! ». Au début, ils ont trouvé ça étrange, mais ils s'y sont faits !

Freud : « Et votre moral ? Car la dernière fois, vous m'avez manifesté de grosses remises en question ! Entre les défis techniques, l'optimisation de votre tournée, le lancement de votre incubateur et de votre activité de coaching de légendes, tout va bien ? »

Père-Noël : (s'enthousiasme) Oui, oui! Je gère tout ça, parce que j'ai LE mindset. Chaque matin, je fais mon jogging sur la banquise avec des pingouins comme sparring-partners. Mais voilà, pendant que mes lutins vont se prélasser dans leur unique semaine de congés non-payés la semaine prochaine, je vais commencer à réfléchir à ma reconversion en coaching de légendes. Je pense que je dois me faire la main avant de lancer l'incubateur ! D'autant que si j'affiche des succès comme la refonte de l'image de marque du Lapin de Pâques, tous les entrepreneurs vont être intéressés à venir s'installer en Laponie !

Freud : (hausse un sourcil) Quoi ? Du coaching d'entrepreneurs ? En commençant par du coaching de légendes ? Le lapin de Pâques a un souci ?

Père Noël : Bah c'est un secret de polichinelle tout de même ! D'où les lapins pondent des oeufs ? Une fois que c'est calé avec lui, je pourrais m'occuper du marchand de Sable, qui a du mal avec tous les gamins qui restent éveillés jusqu'à 3h du matin en écoutant du Weshden sur Tik Tok. Même l'époque de Mariah Carey était moins brutale ! Lui, il a besoin d'une stratégie pour retrouver son autorité nocturne. Je vais m'occuper des monstres dans le placard aussi, de la sorcière de la rue Broca... il y a même la petite souris qui est vraiment en perte d'audience... ça devient hyper critique pour elle. Les gosses ont compris que les piécettes sous l'oreiller, c'était so boomer style ! Ses abonnés sont de moins en moins nombreux ! Les gosses s'intéressent plus aux crédits Fortnite et Roblox, et comme le professeur Tiny en a imprimé pas mal ; avec les millions d'adresses de livraison que j'ai en base de données, j'ai tout ce qu'il faut pour lancer des campagnes de mailing en les appâtant avec. Je négocie avec la petite souris pour un partenariat de marque. Je peux cibler tous mes prospects en un clic. Et elle, elle redore son blason et se récupère une tonne d'abonnés ! Simple, efficace, Christmas-style.

Freud : (lève une main pour l'interrompre) Achtung, Herr Noël ! Vous comprenez que cela n'est pas conforme au RGPD ? Ces adresses sont destinées à des cadeaux, pas à des tunnels de vente agressifs. C'est une grave faute de destination... enfin, je veux dire que c'est la faute qui s'appelle « faute de destination », et c'est sanctionné par la CNIL !

Père Noël : (grimace) Ok, ok, pas d'abus... Enfin pour la France et puis c'est tout ! Je vous rappelle que l'Europe a accepté de transférer les données privées en échange de gaz... donc la loi... De toutes les façons, avec le siège social en Laponie, qu'est-ce que vous voulez qui m'arrive !

Freud : (ravi de pouvoir le challenger) Nicholas, réfléchissez : quelle est votre proposition de valeur ? Votre persona idéal ? Quels problèmes résolvez-vous mieux que quiconque ? Si vous construisez votre activité avec les étapes dans le bon ordre, vous n'aurez jamais besoin de spammer ! (soudain pensif) Vous savez, en vous écoutant, je me rends compte que je suis devenu... votre métacoach. Un coach de coachs, si vous voulez. (pause, réalisant) Non... Nein, nein. Je refuse.

Père-Noël : Pourquoi ? ça claque, métacoach !

Freud : Oui, mais cela signifierait que je devrais trouver une headline alles verfault sur LinkedIn, comme « Je booste les légendes pour des résultats hors du commun ». claquée au sol ! ça veut dire « claqué au sol ! »

Père Noël : (éclate de rire) Doc, vous êtes trop fort ! Mais vous avez raison : je dois affiner ma cible. Je vais me concentrer sur ces légendes, j'ai déjà une estimation de leur pain point et leur proposer des solutions magiques. Ensuite, je pourrai lancer Noël Ventures et puisqu'Elon a claqué d'un claquement de doigts avec son gantelet d'infinité...

Freud : Son gantelet d'infinité ?

Père Noël : Bah oui, vous n'avez pas vu ? Les démocrates ont été totalement désintégrés ! Franchement, l'équipe des Avengers, je la voyais un peu plus cool que celle que Donald est en train de construire... mais bref, donc, avec son coup de trafalgar, je vais lancer moi-même mes drones et proposer mes services à Jeff !

Freud : Herr Weihnachtsmann, euh désolé, Nicholas, ce qui me frappe dans votre discours, c'est cette quête effrénée de projets et d'initiatives. Mais ne sentez-vous pas que cette nouvelle frénésie dissimule une angoisse plus profonde ?

Père Noël : (fronçant les sourcils) Une angoisse ? Pas du tout, je suis au top ! Chaque jour, je me réinvente ! Je suis comme un produit Apple, Sigmund, toujours une version mise à jour ! Et je vous rappelle que je désespérais de bosser à l'oeil dans une boîte qu'il a fallu totalement réorganiser !

Freud : En effet, votre transformation en à peine 6 séances est impressionnante. (Sigmund ajuste ses lunettes, pensif) Pourtant, il me semble que derrière ce besoin de « mise à jour », il pourrait y avoir autre chose... En psychanalyse, nous appelons cela le compulsion de répétition. Vous pourriez vous interroger : cette envie de renouveau incessante ne serait-elle pas un moyen de fuir quelque chose ?

Père Noël : (s'adosse sur le divan, perplexe) Fuir ? Mais fuir quoi, voyons ? J'ai assumé ma tournée, explosé mes KPI, j'ai affronté mes peurs et mes angoisses en me livrant à mes équipes... et là, ce n'est pas le moment de les embêter, ils s'apprêtent tous à partir à Punta Cana pendant une semaine !

Freud : Cela n'a rien à voir avec vos lutins. Dès que je veux que vous me parliez de vous, vous me parlez des autres. Peut-être fuir le sentiment d'immobilisme. Vous incarnez une figure millénaire, presque figée dans le temps, mais l'esprit humain est en perpétuelle mutation. La nécessité de changement, que ce soit dans votre image, vos projets ou vos relations, pourrait être une tentative de résoudre une tension entre cette immuabilité et votre désir de vivre pleinement, ici et maintenant. (croisant les mains, observant attentivement) Cette quête incessante de nouveaux projets, de repositionnement... Cela me semble révélateur. Dites-moi, pourquoi ce besoin si impérieux de toujours vous réinventer ?

Père Noël : (hausse les épaules) Pourquoi ? Mais pour rester pertinent ! Regardez autour de vous, Sigmund. Les gamins ne veulent plus de chevaux en bois ou de poupées qui disent "Maman". Ils réclament des drones, des consoles, des expériences immersives ! Si je ne m'adapte pas, je deviens une vieille légende dépassée, et ça, je refuse !

Freud : (hoche lentement la tête) Très bien, vous cherchez à vous adapter. Mais à quel prix ? N'avez-vous pas l'impression que ce désir de renouveau masque une peur plus fondamentale ? Une peur d'être oublié peut-être ?

Père Noël : (le regarde fixement) Une peur d'être oublié ? Peut-être... Oui, parfois, je me dis que si j'arrête, si je prends ne serait-ce qu'un Noël de congé, tout pourrait s'effondrer. Comme un Youtubeur qui arrêterait une semaine...

Freud : (lève un doigt pour insister) Voilà. Nous touchons ici à ce que nous appelons en psychanalyse le stade de la survie narcissique. Vous vous définissez entièrement par votre rôle et vos actions. Mais si tout cela venait à disparaître, qui seriez-vous ?

Père Noël : (se passe une main sur la barbe, pensif) Un vieillard qui vit en ermite au milieu de la banquise, entouré de rennes et de pingouins ? Ce n'est pas vraiment un projet de vie, Sigmund.

Freud : (avec un sourire indulgent) Vous voyez, cette vision de vous-même en dehors de votre rôle est pleine d'angoisse. C'est précisément cette peur de l'inconnu, de ce que vous seriez sans vos livraisons de cadeaux, qui vous pousse à cette course au renouveau. Mais se renouveler n'est pas uniquement ajouter des projets ou changer de costume. Cela peut impliquer une exploration plus profonde : que cherchez-vous vraiment à accomplir ?

Père Noël : (prenant une grande inspiration) Je suppose que... je veux rester indispensable. Être le Père Noël, c'est être aimé, attendu, célébré. Sans ça, est-ce que je compte vraiment ?

Freud : Ah ! Le besoin de reconnaissance. C'est au coeur de votre démarche. Mais souvenez-vous, Herr Noël, l'amour que vous recevez est conditionnel. On vous adore parce que vous apportez des cadeaux, que vous alimentez des traditions. Et si un jour, vous décidiez de ne plus jouer ce rôle ?

Père Noël : (choqué) Plus jouer ce rôle ? Vous plaisantez ? Mais si je ne le fais pas, qui le fera ?

Freud : (sérieusement) Peut-être est-ce là l'erreur : croire que vous êtes irremplaçable. Accepter que tout rôle, même celui du Père Noël, peut être redéfini ou partagé, c'est une étape essentielle pour sortir de cette compulsion à tout contrôler. Vous pourriez ainsi découvrir un nouveau sens à votre existence, en dehors de votre fonction traditionnelle.

Père Noël : (se grattant la tête) Alors, vous dites que je devrais... déléguer ? Passer le flambeau ?

Freud : Pas nécessairement tout céder, mais commencer à concevoir votre rôle autrement. Vous avez mentionné votre incubateur de startups ou votre coaching de légendes. Ce sont des pistes intéressantes, mais elles ne doivent pas devenir une fuite en avant. Votre objectif devrait être de vous reconnecter à ce que vous êtes, non seulement à ce que vous faites. Même Batman à un moment a besoin de son Robin !

Père Noël : (soupire) Vous me dites que je suis en train de m'oublier moi-même, en gros et qu'éventuellement à former un Side-kick, je me retrouverai peu à peu ?

Freud : Exactement. La psychanalyse nous apprend que le changement véritable commence par une confrontation avec ce qui nous habite en profondeur : vos angoisses, vos désirs, vos frustrations. Vous avez bâti votre identité autour de Noël, mais au fond, qu'est-ce que cela signifie pour vous ?

Père Noël : (hésite) Je suppose que c'est... une façon de donner du bonheur. Mais peut-être aussi de prouver que je suis... utile.

Freud : Et si ce besoin d'utilité venait, en réalité, d'un vide intérieur ? Vous parliez tout à l'heure de Nadine, et de la manière dont elle s'approprie vos réussites. Peut-être que ce vide vient d'un manque de reconnaissance plus ancien, plus enraciné.

Père Noël : (avec un rire amer) Ah, on y revient à ça ! Nadine, ma mère. Toujours à me dire que je ne faisais jamais assez bien, que les autres enfants fabriquaient des jouets plus vite que moi... pour après me dire qu'elle est fière de moi... Elle trouve toujours une manière de m'emmerder !

Freud : Ce que vous décrivez, c'est un schéma classique : le besoin d'être constamment validé par autrui pour combler un manque de reconnaissance initial. Vous disiez que vous ne cherchiez plus son approbation, mais vous n'en avez pas fini. Certes, tout chemin ne commence pas par une prise de conscience, mais la prise de conscience ne signifie pas que le problème est réglé ! Votre obsession pour l'excellence, pour l'optimisation de vos tournées, pourrait bien être une manière de chercher cette approbation que vous n'avez jamais reçue.

Père Noël : (avec un sourire triste) Alors, quoi ? Tout ce que je fais, c'est juste pour prouver à ma mère que je suis à la hauteur ?

Freud : Pas uniquement, mais c'est une partie importante. Cependant, vous avez aujourd'hui l'opportunité de changer cela. En psychanalyse, nous parlons de sublimation : transformer vos frustrations ou vos blessures en quelque chose de positif. Peut-être que votre véritable renouveau ne viendra pas d'une nouvelle ligne de produits ou d'une stratégie de marque, mais d'un changement intérieur, d'un pardon envers vous-même et envers Nadine.

Père Noël : (réfléchit longuement) Pardonner... Vous pensez que c'est la clé ?

Freud : C'est une étape essentielle. Pardonner, ce n'est pas excuser ou oublier, mais c'est se libérer du poids du passé. Vous êtes prêt à réinventer Noël pour le monde entier, mais êtes-vous prêt à vous réinventer, vous, pour vous-même ?

Père Noël : (prend une grande inspiration, les yeux brillants) Vous savez quoi, Doc ? Peut-être que je vais me donner un vrai cadeau cette année. Je vais réfléchir à tout ça. Et puis, c'est le moment : les lutins se barrent et je suis tout seul avec ma femme. Vous savez quoi ? j'ai réussi à persuader ma mère que cela lui ferait du bien de se barrer un peu !

Freud : Prenez le temps qu'il faut, Nicholas. Le changement véritable ne se fait pas en une nuit, même pour vous. Vous avez déjà tant donné au monde, Nicholas. Vous incarnez l'espoir, la générosité, la magie. Mais il est temps de penser à ce que vous devez vous offrir à vous-même. Peut-être qu'être indispensable aux yeux des autres n'est pas aussi important qu'être essentiel à vos propres yeux.

Père Noël : (les yeux embués) Vous croyez que je peux encore apprendre à me suffire ? À être quelqu'un... sans ma hotte, sans mes lutins, sans ce costume rouge ?

Freud : Je ne le crois pas, Nicholas. J'en suis certain. Ce que vous êtes, dépasse de loin ce que vous faites. Derrière les milliers de cheminées, les cadeaux et les rires d'enfants, il y a une légende, qui ressemble de plus en plus à un homme, un être qui mérite de se sentir aimé pour lui-même. Et parfois, l'amour le plus difficile à offrir est celui qu'on se doit.

Père Noël : (silencieux, fixant le vide) Peut-être que j'ai toujours eu peur de regarder vraiment en moi. Parce que si je ne suis plus le Père Noël... alors qui suis-je ?

Freud : Vous êtes celui qui, depuis des siècles, a semé la joie. Et aujourd'hui, vous devez semer quelque chose d'encore plus précieux : la paix, Nicholas. Non pas celle que vous distribuez, mais celle que vous portez en vous. Car même une légende a le droit de se reposer... d'exister... et d'être. Allez regarder « La vie est belle » de Franck Capra et lâchez-vous, pleurez toutes les larmes de votre peine. Cela fait combien de temps que vous n'avez pas versé la moindre larme ?

Père Noël : (sourit faiblement, une larme roulant sur sa joue) Oulalala, longtemps ! Si vous saviez !

Freud : (se lève, posant une main sur son épaule) La plus belle des réinventions n'est pas dans le regard des autres, Nicholas. Elle est dans le regard que vous portez sur vous-même. Joyeux Noël, Herr Weihnachtsmann. Que cette année, vous soyez enfin le cadeau que vous méritez.

Freud, derrière lui, sourit, content de voir son patient sur la voie de l'équilibre, entre ambition et conscience. Alors que le Père Noël quitte le cabinet, vêtu de son sweat à capuche et visiblement en pleine réflexion, une idée germe dans son esprit. Peut-être que le plus beau cadeau qu'il puisse se faire, cette année, n'est ni la préparation de la prochaine tournée ni commencer à réfléchir déjà à son projet de coaching, mais une véritable pause pour se reconnecter à lui-même. Derrière les KPI et les initiatives ambitieuses, il y a un homme - ou une légende - qui cherche à redonner du sens à son existence, au-delà des attentes des autres. Tandis qu'il s'éloigne dans la nuit enneigée, Freud, pensif, murmure pour lui-même : « Peut-être que cette année, c'est lui qui apprendra enfin à croire en la magie de Noël. »

Hello je m'appelle Guillermo Di Bisotto et je suis l'auteur Eyrolles Business de "C'est où qu'on signe ? L'art de traiter les objections" (http://tinyurl.com/s93ufjx5) et de "Questions pour un champion de LA vente"(https://c3po.link/QJyHhbRRZa) | Mon dernier livre a remporté le prix du coup de coeur de l'IDRAC Business School et c'est un honneur que ce livre ait été plébiscité par ses étudiants. J'espère donc de tout coeur, en ayant écrit cet article, vous avoir donné envie de vous le procurer 😊(et surtout de le lire à votre tour)



 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

Chef d'Entreprise Newsletter

Artisans Newsletter

Commerce Newsletter

Event

Event

Event

Les Podcasts de Chef d'Entreprise

Lifestyle Chef d'Entreprise

Artisans Offres Commerciales

Chef d'Entreprise Offres Commerciales

Commerce Offres Commerciales

Good News by Netmedia Group

La rédaction vous recommande

Retour haut de page