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Loïc Soubeyrand, fondateur de Swile : "Je me vois capitaine d'industrie de la nouvelle génération"

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Loïc Soubeyrand, fondateur de Swile : 'Je me vois capitaine d'industrie de la nouvelle génération'

Une future loi prévoit de rendre obligatoire la dématérialisation des titres-restaurant. Une aubaine pour Swile, la 19e licorne française. Après l'ouverture d'un bureau à Sao Paulo et le rachat de Bimpli en France, Swile a changé de dimension et regarde l'avenir avec toujours autant d'ambition.

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(Interview réalisée pour le magazine Be a Boss publié en juin 2024, NDLR)

Vous fêtez cette année les 6 ans de Swile, quel bilan tirez-vous à l'aube de votre 7e année, qui marque une première rentabilité de votre activité ?

L'activité a été lancée le 1er février 2018 avec la volonté de devenir numéro 1 sur ce marché. Six ans plus tard, nous sommes fiers d'avoir réussi à renverser la table et d'être
leaders en France. Nous sommes effectivement rentables pour la première fois depuis le dernier trimestre 2023 en France. C'est une grande étape franchie pour Swile.

Vous avez, par la même occasion, disrupté le métier en le digitalisant, où en sommes-nous aujourd'hui ?

Lorsque nous nous sommes lancés début 2018, 95 % des titres-restaurant étaient encore en version papier alors même que les cartes étaient autorisées depuis 2014. Trois années durant lesquelles il ne s'est - disons-le - rien passé. Swile a été le catalyseur de la dématérialisation grâce à la carte d'avantages salariés la plus aboutie et soutenue par des investissements massifs, pour proposer ainsi la meilleure expérience pour les employés.

Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, a annoncé qu'il restait encore 35 % des titres à dématérialiser. Un prochain défi pour Swile ?

Swile se tient prêt. C'est une opportunité unique de
consolider notre position de leader sur le marché des titres-restaurant en France. Swile propose la meilleure carte du secteur, qui plaît aussi bien aux petites entreprises qu'aux grandes. C'est un véritable atout de pouvoir servir les entreprises françaises dans leur globalité. Avec l'opportunité d'accélérer la dématérialisation, il nous reste deux ans pour finir le travail que nous avons commencé. En moins de dix ans, le marché aura été complètement dématérialisé avec l'émergence d'un nouvel acteur dans un domaine historiquement fermé.

Vous venez de faire l'acquisition de Bimpli du groupe BPCE. Un petit qui achète un gros, ce n'est pas commun... Pourquoi ce choix ?

L'ambition de Swile était de devenir une entreprise qui se place en tête. Racheter Bimpli a permis d'accélérer vers notre objectif en construisant un ensemble très équilibré qui s'appuie sur la complémentarité des forces de chaque entreprise. Par exemple, Swile était historiquement très présent auprès des petites entreprises et Bimpli, quant à elle, avait un portefeuille de grands comptes et d'organisations du secteur public.

Cette complémentarité permet à Swile d'être aujourd'hui au service des organisations de toutes tailles. Enfin, le fameux 1+1 a permis à Swile de changer de dimension et d'être aujourd'hui un leader associant un haut niveau de chiffre d'affaires à la rentabilité pour continuer à rêver grand.

Vous avez levé 300 M¤ au total, à quoi ont servi tous ces fonds ?

Nous avons d'abord investi massivement dans l'amélioration de notre solution pour proposer la meilleure carte du marché. Puis nous avons orchestré la diversification de notre offre en complétant les avantages salariés proposés par les RH par ceux proposés par les CSE et par l'activité des voyages d'affaires et de gestion des frais professionnels. Nous venons en effet de lancer l'offre Swile Travel, réservée pour le moment à nos clients existants. Ces investissements ont également permis de soutenir notre expansion internationale avec l'ouverture de notre bureau à Sao Paulo, au Brésil.

Vous avez réalisé une étude aux côtés d'Odoxa sur les avantages salariaux qui engagent. Qu'en ressort-il ?

L'enquête a été réalisée par Internet du 17 au 24 janvier 2024, auprès d'un échantillon de 1 036 salariés français d'entreprises de 10 salariés et plus. Il en ressort que les avantages salariaux sont importants pour 68 % des Français. Les salariés avec avantages se disent satisfaits de leur quotidien professionnel à 82 % contre 74 % (sans avantages), soit 8 points d'écart. Ils jugent leur direction RH proactive à 70 % contre 42 %, soit 28 points d'écart ! Les avantages sont plébiscités par les salariés français et leurs responsables. C'est un grand facteur de motivation pour nous.

Pourquoi commencer votre extension à l'international par le Brésil ?

Les titres-restaurant existent au Brésil depuis les années soixante. Ils ont été importés par les Français avec beaucoup de succès. Le pays compte d'ores et déjà 500 000 utilisateurs bénéficiant de la carte Swile avec une croissance annuelle de 100 %. La France et le Brésil réunis, c'est 60 % du marché mondial.

Avec notre volonté de devenir leader mondial, il nous paraissait assez naturel de proposer nos services, et réussir dans ces deux territoires.

Seriez-vous prêts à céder vos parts chez Swile pour créer une nouvelle activité, comme vous l'avez déjà fait avec Teads ?

Je me vois capitaine d'industrie de cette génération qui émerge et qui compte faire bouger les lignes du monde du travail, en adaptant les modèles aux enjeux sociétaux actuels. Je m'imagine à la barre de ce beau joyau pour les décennies à venir. Teads a été une opportunité énorme de cranter un premier succès. La dynamique avec Swile est désormais fondamentalement différente, avec des perspectives extraordinaires.

Auriez-vous imaginé à l'époque que l'ampleur de Swile allait prendre sur le marché et auprès des restaurateurs ?

Notre projet de départ était de faire une plateforme de commandes groupées pour la pause déjeuner des employés type Groupon. La rencontre avec le premier restaurateur a été décisive, puisque ce dernier nous a d'emblée demandé si ses clients allaient continuer à payer avec leurs titres-restaurant... C'était sa première question. Nous avions, à l'époque, une plateforme digitale d'un côté et des clients qui payaient en papier de l'autre. Ce premier retour de terrain décisif nous fait pivoter sur le marché des ­titres-restaurant digitalisés. On a compris très rapidement que cela allait marcher.

Combien de temps a pris ce pivot ?

Il nous a fallu une bonne année pour changer réellement de direction. Un changement qui a porté ses fruits très rapidement puisque nous avions présigné 100 clients.
À partir de là, nous savions que nous allions vivre quelque chose de spécial.

Que vous a appris l'expérience avec Teads qui vous sert encore aujourd'hui ?

Teads, en tant que première entreprise, a été une vraie source d'apprentissage. Une des clés de ce succès a été une fusion stratégique qui a permis d'accélérer pour devenir leader. J'ai su mettre cela à profit de nouveau chez Swile : le rachat de Bimpli nous a permis de la même façon de changer de dimension pour conquérir le marché.

Quelques mots sur les rachats des sociétés Vee Beneficios et Okarito ?

Swile poursuit son développement grâce à des opérations de croissance externes. En rachetant Vee Beneficios, nous avons gagné plusieurs mois pour nous installer au Brésil. Arriver dans un pays en partant de zéro est toujours difficile. Nous avons donc pris le temps de regarder quelles opportunités nous avions pour être sûrs de faire une arrivée efficace sur le plus important marché d'avantages salariés au monde. Même chose avec Okarito puisqu'il s'agit d'un nouveau segment, celui des voyages professionnels. Nous essayons toujours de trouver des cibles dont la culture et la dynamique se rapprochent au maximum de Swile pour faire une intégration réussie et rapide.

Quel est votre regard sur l'écosystème entrepreneurial français ?

La France a su, très tôt, dès 2014, fédérer son écosystème d'entrepreneurs avec la French Tech. C'est un support précieux qui nous a permis d'être soutenus, mis en visibilité, de grandir et d'échanger. Cette émulation nous permet toujours de développer nos produits et nos services en restant dans une dynamique positive qui est nécessaire. Cela permet aussi à l'innovation d'être présente partout et de bénéficier au plus grand nombre.

 
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