Les PME et ETI européennes sont en retard dans leur décarbonation
Les PME et ETI européennes ont pris du retard dans leur décarbonation. Pourtant, les dirigeants sont conscients des enjeux auxquels ils doivent répondre.
Je m'abonneLe chemin est encore long. Les PME et les ETI européennes sont à la traîne dans leur réduction d'émission de gaz à effets de serre. En effet, seules 11 % d'entre elles mesurent leurs émissions de GES, ont conçu une feuille de route et déploient des investissements substantiels, d'après un baromètre d'Argos Wityu et BCG. Pourtant, 38 % des PME-ETI interrogées affirment avoir déjà « investi massivement » dans la décarbonation. En réalité, très peu d'entre elles ont un plan de décarbonation précis. Le rapport déplore « une approche encore peu structurée et souvent opportuniste ».
Des dynamiques différentes émergent en fonction du type d'actionnariat et du secteur interrogé. Les entreprises cotées en Bourses ont pris le virage puisque 62 % d'entre elles déclarent avoir réalisé des "investissements substantiels", contre 35 % des entreprises privées. Des disparités significatives apparaissent également par secteur. Ainsi, 51 % des entreprises du secteur des transports et de la logistique déclarent avoir considérablement investi, contre seulement 24 % des entreprises des industries à haute température (par exemple : métaux, verre, céramique...).
Un manque de ressources
Toutefois, les PME-ETI européennes interrogées restent optimistes quant à la réalisation des objectifs fixés pour 2030 : 70 % estiment qu'ils sont réalisables. Elles expriment cependant le besoin d'aide pour surmonter trois principaux obstacles : le manque de ressources financières, la complexité réglementaire et le manque d'expertise en interne.
Il est important de noter que les dirigeants ont pris conscience du problème puisque 84 % des PME-ETI interrogées considèrent la réduction des émissions de gaz à effet de serre comme "importante" ou "critique". Parmi ces entreprises, 71 % perçoivent cette transformation comme une opportunité, anticipant des bénéfices tels qu'une rentabilité améliorée et l'accès à de nouveaux marchés, source d'un avantage compétitif immédiat ou à plus long terme.
Méthodologie : 700 dirigeants de PME et d'ETI ont été interrogés en juillet 2023 à travers six pays européens : la France, l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.