La croissance mondiale en 2023 suivra celle de la crise de 2008
La croissance économique mondiale ne dépassera pas 1,5% en 2023. Ce chiffre, publié lundi 19 septembre dans un scénario économique d'Allianz Trade, nous replonge dans le scénario de 2008.
Je m'abonneMauvaise passe pour la croissance économique mondiale. Elle serait limitée à 1,5 % en 2023. Une proportion qui rappelle celle de 2008 durant la crise financière... Ces enseignements sont livrés dans un scénario macroéconomique communiqué par l'assureur Allianz Trade lundi 19 septembre 2022.
Mais qu'est-ce que cela signifie ? L'enquête met en évidence une récession liée à plusieurs évènements qui ont et auront lieu. La crise énergétique et la hausse des taux d'intérêt sont citées parmi les principaux acteurs de la baisse de croissance en 2023. Dans la zone euro, la récession devrait atteindre -0,8 % et -0,6 % en France.
Une forte inflation
La croissance mondiale était de -0,6 % au deuxième trimestre 2022 et ne devrait pas se redresser avant mi-2023. Cette perspective pourrait notamment se traduire par une forte inflation jusqu'au premier trimestre 2023, en particulier lorsque les prix du gaz seront à leur maximum. Les produits alimentaires et les services maintiendront quant à eux, des prix élevés jusqu'à la fin de l'année. Le scénario affirme que le niveau d'inflation mondiale atteindrait 5,3 % en 2023. Pour comparer, il était de 8 % en 2022.
Une potentielle baisse de l'inflation ? Avec une surabondance des stocks dans les secteurs de l'industrie manufacturière et de la construction la demande s'est affaiblie. Cela pourrait contribuer à faire baisser l'inflation en 2023. Car au sein de la zone euro, l'inflation serait due aux contraintes liées à la chaîne d'approvisionnement et aux prix de l'énergie.
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Faire face
Pour tenter de contrecarrer récession de l'année prochaine, un soutien budgétaire et un assouplissement monétaire contribueraient à la rendre plus courte et moins profonde. Hélas, le scénario annonce que sans rationnement forcé, des mesures de sobriété seront nécessaires de la part des entreprises et en particulier des industries à forte intensité énergétique.
Pour les entreprises, cette récession va augmenter leur vulnérabilité et augmenter le nombre de faillites. Pourquoi ? Car la conjoncture pourrait faire réduire la demande, allonger les contraintes de production et décupler les problèmes de financement. Avec le recul du PIB dans la zone euro, la hausse des défaillances d'entreprises pourrait atteindre 40 % en 2023. En revanche, pour l'État, cela pourrait se traduire par une prolongation des aides publiques et par la création de nouvelles mesures ciblées. Toujours dans l'intention de venir à la rescousse des entreprises en danger.