Fill Up Média s'introduit en Bourse pour déployer ses publicités sur les distributeurs de carburant

Au moins 10 millions d'euros (13,2 millions en cas d'exercice intégral des clauses d'extension et de surallocation). Voici le montant que la PME lyonnaise Fill Up Media espère lever en lançant cette semaine son introduction en Bourse sur Euronext Growth. Cette opération sera complétée d'un endettement bancaire de 6,5 millions.

Au total donc, ce seront 16,5 millions d'euros qui devraient être injectés dans l'entreprise créée en 2011 par Julien Rabin, Aurélien Grillot, Manuel Berland et Quentin Michetti. Quatre associés toujours aux manettes de l'entreprise (49 % du capital avant l'IPO).

Équiper 550 stations-service supplémentaires

Leur ambition : financer le déploiement de leur concept de publicité digitale sur distributeurs de carburants en équipant 550 stations-service supplémentaires à horizon 2025 pour un chiffre d'affaires, à cette même date, de 26 millions d'euros avec une centaine de collaborateurs et une audience hebdomadaire d'environ 10 millions d'automobilistes.

Les écrans de Fill Up Media sont aujourd'hui disponibles sur 630 stations-service (soit 4 000 écrans), notamment dans les réseaux Carrefour, Eni et Total. Ils ont généré, en 2021, un chiffre d'affaires de 6,8 millions d'euros (soit 36 % de plus qu'en 2020) avec 45 salariés et un EBITDA de 750 000 euros.

Un modèle résilient d'affichage publicitaire

Le concept de Fill Up Média ? Capter l'attention des automobilistes à un moment où ils sont disponibles, lorsqu'ils font leur plein d'essence. « Nous commercialisons et diffusons des spots publicitaires via des écrans digitaux que nous installons sur les distributeurs de carburant », détaille le président de la PME, Manuel Berland.

Les écrans sont la propriété de Fill Up Média, qui en assure l'installation et la maintenance en échange d'un engagement contractuel de 6 ans. La PME verse une redevance à la station-service et lui alloue 25 % de l'espace publicitaire. En contrepartie, elle peut commercialiser 75 % du temps restant auprès de ses clients annonceurs.

Clients annonceurs dont la grande majorité est des acteurs économiques locaux ou régionaux. « Même si nous travaillons au déploiement d'un réseau national dense, nous souhaitons poursuivre ce modèle de développement basé prioritairement sur les annonceurs locaux (commerçants, restaurateurs etc.). Ce modèle nous permet une résilience forte face aux aléas du marché. Par exemple, en 2020, alors que la plupart des acteurs du marché publicitaire ont fait face à un effondrement de l'activité, nous avons maintenu nos positions. La crise Covid a simplement ralenti notre croissance », assure Aurélien Grillot, cofondateur et directeur général délégué, en présentant Fill Up Media comme le plus grand réseau DOOH (comprendre Digital Out of House) extérieur de France.

La Bourse comme tremplin de notoriété

Après deux levées de fonds, en 2015 et 2017, Fill Up Média aurait pu faire le choix d'un troisième tour de table mais a préféré la Bourse. « Cette IPO va nous faire gagner plusieurs années en matière de notoriété. Dans notre secteur, c'est un atout majeur. Le seul autre acteur coté est JCDecaux, c'est une belle référence... », sourit Manuel Berland, tout en précisant que l'accès facilité aux liquidités pour d'éventuelles croissances externes avait aussi pesé en faveur du choix de l'IPO.

À terme Fill Up Media entend se positionner comme « média leader » sur la mobilité multi-énergies. L'entreprise planche depuis deux ans déjà sur ses solutions destinées à l'énergie hydrogène et à la mobilité électrique.