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Allyah Semiai : "Je n'envisageais pas devenir entrepreneure à 15 ans"

Publié par Linda Labidi le | Mis à jour le
Allyah Semiai : 'Je n'envisageais pas devenir entrepreneure à 15 ans'

Elle a 15 ans, elle est collégienne, mais le pays la présente désormais comme entrepreneure. Après avoir été victime de harcèlement, elle choisit de prendre le sujet à bras-le-corps. Elle participe à de nombreux concours dont le Summer Camp de Station F qui la propulse médiatiquement.

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Pourquoi entreprendre à 15 ans ?

Ma propre expérience avec le harcèlement scolaire en 2016 a été marquante. Cela a été l'élément déclencheur. Je ne m'imaginais pas entrepreneure si tôt. Je me faisais avant tout la porte-parole d'une cause qui me tient à coeur. C'est l'ensemble de tous ces facteurs qui a été la source d'inspiration pour ce projet d'envergure.

Que peut-on savoir du projet à ce stade ?

Je travaille aujourd'hui à créer un outil qui aiderait les autres à faire face à ce problème. Il sera question d'une web app, c'est-à-dire que l'application est aussi accessible sur Internet sans perdre ses fonctionnalités.

Comment fonctionnera l'application ?

L'application offrira un espace sûr pour les victimes de harcèlement pour partager leurs expériences, chercher du soutien et des conseils. Elle fournira également des ressources éducatives sur la prévention et la gestion du harcèlement. Ce projet a donc pour vocation d'être aussi bien préventif que curatif.

Il existe d'ores et déjà de nombreuses associations et initiatives contre le harcèlement scolaire ; quelle sera votre valeur ajoutée ?

La valeur ajoutée de cette solution réside dans l'aspect interactif et accessible de notre application. Elle offre un soutien directement à portée de main pour les personnes qui pourraient ne pas avoir accès à d'autres ressources ou qui se sentent trop intimidées pour les chercher.

Comment votre message a-t-il été reçu par le public ?

Le public a été sensible à mon histoire. J'ai eu la chance d'être aidée par l'association La relève du futur, et j'ai eu deux super parrains - Solène Étienne et Nicolas Woirhaye , qui ont créé l'ONG Sapiens, l'école de la confiance et de l'estime de soi. Il y a aussi les associations comme Becomtech, Tumo, Telemaque. Globalement, mon message a été très bien reçu et j'ai été soutenue par plusieurs bénévoles investis au quotidien dans la lutte contre le harcèlement. Je pense que prendre la parole en tant que victime peut permettre d'en rassurer d'autres. J'ai également participé à de nombreux concours, qui ont été très porteurs médiatiquement.

Parmi eux, le Summer Camp de station F en 2019 a vraisemblablemen été un réel tremplin. Aviez-vous imaginé tout ce qui a suivi ?

L'aventure Station F a été effectivement une expérience incroyable dans mon parcours. Je savais que pour être retenue, il fallait proposer un concept digital. J'ai donc réfléchi à une solution numérique, c'est là qu'est né le projet d'application dans mon esprit.

En 2022, vous avez remporté le prix Margaret Junior de la Journée de la femme digitale. Qu'est-ce que ce prix représente à vos yeux ?

Cela signifie beaucoup. C'était la deuxième fois que je participais à ce concours. J'avais échoué à la première tentative, mais je suis extrêmement heureuse d'avoir réussi la deuxième fois. C'est la preuve qu'il faut toujours persévérer. C'est une grande fierté personnelle.

Vous êtes accompagnée par le cabinet de conseil Aimpact dans le lancement de ce projet ?

Absolument. En sollicitant Gabriel Rafaty, le fondateur d'Aimpact, pour son expertise et ses conseils, j'ai compris dès la première rencontre que nous avions les mêmes valeurs. L'équipe est géniale. Au fil du temps, notre collaboration s'est intensifiée, et Aimpact a décidé d'investir dans l'entreprise, MISSION. Leur soutien, tant en termes de conseils stratégiques et financiers que sur un plan humain, s'avère précieux pour le développement de notre projet. Nous sommes désormais ensemble pour que MISSION apporte un impact positif au plus grand nombre.

Avez-vous des partenaires publics à ce stade ?

Actuellement, nous n'avons pas encore établi de partenariats globaux pour notre application. Cependant, nous sommes ouverts à la collaboration avec tous types d'acteurs qui partagent notre vision. Je profite donc de cet entretien pour jeter une bouteille à la mer.

Votre âge est-il un frein aux yeux des différents interlocuteurs que vous avez rencontrés ?

Non, mon âge n'a jamais été un obstacle. Pour moi, tout vient d'abord de soi. C'est important de croire en soi. Quand on a confiance en soi, on peut aller très loin. Et si moi j'ai réussi à aller un petit peu loin, alors tout le monde, à mon âge, peut y arriver.

Comment ont réagi vos proches à votre initiative ?

À l'origine, je suis passionnée par les mathématiques, la programmation et l'art. Bien sûr, cela a pu surprendre, mais j'ai tout de suite été soutenue par ma famille et accompagnée. Plus spécifiquement par ma mère et mon frère, dont je suis très proche. Je mesure la chance de pouvoir compter sur leur soutien indéfectible, en toutes circonstances.

À quoi ressemblent vos journées d'adolescente entrepreneure ?

J'ai souvent des réunions en fin de journée avec l'ensemble de l'équipe mobilisée sur le projet (audiovisuel, développement...). Pendant que mes camarades de classe vont faire du sport ou de la musique, moi je travaille à développer une entreprise. J'ai bien conscience que c'est moins conventionnel pour une jeune femme de mon âge, mais c'est ce qui me correspond le mieux et je suis épanouie.

La création d'entreprise faisait-elle déjà partie de vos aspirations ?

Quand j'étais en CE1, ma mère a créé une petite entreprise de vente de glaces, au sein de laquelle j'avais été nommée trésorière. L'entreprise n'existe plus aujourd'hui, mais cette expérience m'a fait connaître assez tôt le monde de l'entrepreneuriat. Pour autant, je n'envisageais pas moi-même de devenir entrepreneure. Aujourd'hui, je suis fière de porter un projet dans lequel je me reconnais et qui apporte au collectif.

Quel regard avez-vous sur l'entrepreneuriat au féminin ?

À mes yeux, rien ne différencie l'entrepreneuriat au féminin de l'entrepreneuriat au masculin. Selon moi, les femmes ont les mêmes aptitudes et le genre ne doit jamais être un frein pour se lancer. J'aspire à ce que cela continue d'évoluer dans le bon sens.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Avec Aimpact, nous avons plusieurs étapes en ligne de mire. D'abord, nous souhaitons mettre le site en ligne le plus rapidement possible. Dans un second temps, nous déploierons l'application, sur iOS et Android. Enfin, nous sommes activement à la recherche de financements pour soutenir ces différents projets.

Vous envisagez d'étendre le projet au harcèlement dans le milieu professionnel, pouvez-vous nous en dire davantage ?

C'est une perspective nouvelle. Je m'appuie sur les témoignages directs de ceux qui vivent ces situations. Au retour terrain, s'ajoute la technologie qui évolue très vite. Ma génération, qui est le public de demain, s'adapte instinctivement à ces nouveaux usages. C'est cette combinaison d'expérience personnelle, d'innovation et de soutien technologique qui, je crois, nous permettra de nous démarquer et d'apporter des solutions efficaces.

Interview chinoise

Si vous aviez dû explorer un autre métier ? J'aime beaucoup l'art.

La manager que vous voulez être ? J'aspire à être un manager bienveillant, à l'écoute et accessible.

Ce que vous appréciez le plus chez vos associés ? Leur professionnalisme, leur engagement à mes côtés.

Votre principale source d'inspiration ? Roxanne Varza, la directrice de Station F.

Le meilleur conseil qu'on vous a donné ? D'oser, de persévérer. Sans cela, je n'aurais pas tenté d'obtenir une deuxième fois le prix Margaret Junior.

Que dire à un(e) autre jeune qui veut se lancer ? Ne baisse jamais les bras, ose et crois en ton idée.

Dates clés

2016 : Victime de harcèlement.

2019 : Intervention auprès de diverses associations.

2020 : Participation à un Summer Camp pour adolescents à Station F.

2022 : Prix Margaret Junior de la Journée de la femme digitale.

2023 : Création de la société MISSION.

 
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