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5 biotech qui s'attaquent au cancer

Publié par Pierre Lelièvre le

À l'occasion des 3e Rencontres internationales de biotechnologies (RIB) en immuno-oncologie, Bpifrance a sélectionné vingt start-up de la biotech qui s'attellent à trouver une solution thérapeutique contre le cancer. Rencontre avec cinq d'entre-elles.

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© Bpifrance

3e Rencontres internationales de biotechnologies en immuno-oncologie

Après avoir mis en avant les maladies rares en 2015, puis les maladies neurologiques en 2016, les rencontres internationales de biotechnologies (RIB) s'inscrivent en 2018 sur la thématique de l'immuno-oncologie, une approche thérapeutique novatrice dont le but est de restaurer le système immunitaire du patient contre le cancer.

À l'occasion de la 3e édition des RIB, qui se déroule le 7 février 2018 à Paris, l'événement, co-organisé par Bpifrance et Les Entreprises du Médicaments (Leem), vise à favoriser les rencontres entre des industriels internationaux, des laboratoires pharmaceutiques, et des investisseurs du secteur des MedTech avec des start-up en biotechnologies.

Pour l'événement, un jury composé de cancérologues, investisseurs et industriels a sélectionné 14 start-up. Parmi ce panel, la rédaction vous propose de découvrir cinq jeunes pousses qui ont fait du cancer, la cible finale de leur projet.


© DR

H-Immune

Générer des candidats médicaments d'anticorps à partir d'une boîte technologique, tel est le projet de développement que porte la société H-Immune. Fondée par un entrepreneur en biotechnologie Luc Boblet et Michel Leonetti, un chercheur du CEA, l'entreprise entend développer de nouvelles approches thérapeutiques destinées à soigner les cancers dits "solides". Quatre types sont principalement visés : poumons, pancréas, rein et mélanome. "L'idée est de déployer notre plateforme d'anticorps à une cible thérapeutique pour lequel il n'existe pas de traitement aujourd'hui", explique Luc Boblet.

Aujourd'hui au stade de la preuve de concept, le chemin est encore long pour que le traitement médicamenteux soit commercialisé. "Nous entrons dans la phase préclinique réglementaire pour notre programme Galectine-9 qui est l'ultime étape avant le début des essais cliniques", précise le dirigeant fondateur qui vise une première phase d'essais sur l'homme sous 18 à 24 mois.

Nouvel acteur de l'immuno-oncologie, H-Immune a construit son modèle en associant une technologie de rupture du CEA de Saclay et de nouvelles cibles issues de l'expertise reconnue du centre Gustave Roussy. La start-up entend aussi tirer parti de sa plateforme anticorps via des partenariats de recherche externe et a déjà sécurisé plusieurs accords. "Ces partenariats nous ont permis d'assoir la création de la société sur le crédit d'acteurs industriels reconnus et générer des premiers revenus", fait-il savoir, précisant néanmoins considérer une ouverture de capital de près de 10 millions d'euros pour aller jusqu'en clinique avec ce premier programme.

H-IMMUNE
Immuno-oncologie
Paris
Luc Boblet, 43 ans
SAS > Création en 2016 > 7 salariés
CA 2017 : NC



© Claire Lépinoux-Chambaud, Joël Eyer et Louis-Marie Bachelot de Gliocure

Gliocure

Basée à Angers, la start-up Gliocure s'attaque au glioblastome, la tumeur du cerveau la plus courante et la plus agressive. Elle cause environ 200 000 décès à travers le monde chaque année. Un défi pour lequel Louis-Marie Bachelot (président) et Claire Lépinoux-Chambaud (directrice générale et responsable scientifique) ont constitué un board scientifique et médical, présidé par Joël Eyer, cofondateur, directeur de recherche à l'Inserm et inventeur de la molécule GC01. "Nous développons un médicament qui a vocation à devenir une composante du traitement standard pour les patients atteints de glioblastomes opérables, présente Claire Lépinoux-Chambaud. C'est un peptide antimitotique qui détruit spécifiquement les cellules de glioblastome sans affecter les cellules saines".

Actuellement au seuil préclinique non réglementaire - l'étape précédant les essais cliniques sur l'homme -, les fondateurs visent une administration locale de leur produit au moment de la chirurgie pour éliminer les cellules tumorales résiduelles et les cellules-souches de glioblastome.

Avant de trouver un partenaire industriel pour le développement clinique et la commercialisation du médicament, Gliocure doit avant tout poursuivre son travail de développement préclinique et pharmaceutique. Un parcours qui passe par la recherche de financements à chaque étape. Après les 400 000 euros engagés en pré-amorçage, la phase d'autorisation d'essais cliniques nécessitera près de 2,5 millions d'euros supplémentaires. "Les premiers essais sur l'homme nécessiteront encore près de 6 millions d'euros d'ici deux à trois ans", précise Louis-Marie Bachelot. Un long chemin qui pourrait aboutir à une autorisation de mise sur le marché du médicament d'ici huit à neuf ans, si tout va bien.

GLIOCURE
Oncologie
Angers
Louis-Marie Bachelot, 41 ans (p) et Claire Lépinoux-Chambaud, 32 ans, (dg)
SAS > Création en 2016 > 1 salarié
CA 2017 : NC
@GlioCure


© Peachey Photography

Altevax

C'est sur la base d'une découverte du professeur Antoine Carpentier de l'hôpital Saint-Louis (Paris) que la start-up Altevax a construit son projet de développement. "Nous exploitons un brevet déposé par le professeur Carpentier sur un tout nouvel adjuvant, qui dans un vaccin, provoque une réaction du système immunitaire exceptionnellement importante, détaille Victor Vadaneaux, cofondateur d'Altevax. Basée sur un produit naturel, la mélanine, cette technologie de rupture dans le monde de la vaccination permet d'induire des lymphocites chez les patients atteints par un cancer". Au stade de la preuve de concept, Altevax a signé une licence exclusive avec l'AP-HP, (Assistance publique - Hôpitaux de Paris) pour l'exploitation de ce vaccin et peut se targuer de disposer d'un médicament qui fonctionne théoriquement sur "tous types de cancer".

Néanmoins, Victor Vadaneaux assure aujourd'hui que les recherches s'attellent en priorité sur le traitement du glioblastome, les tumeurs cérébrales. "L'objectif est bien évidemment d'aller le tester sur l'homme lors des essais cliniques d'ici deux à trois ans, précise-t-il. Si tout se passe comme on le souhaite, on peut espérer avoir un vaccin d'ici sept ans".

Un objectif que la biotech assurera grâce à plusieurs levées de fonds et à l'établissement de partenariats. "Nous parlons d'ores et déjà avec des investisseurs en capital-risque, mais nous n'oublions pas que la priorité est d'établir des partenariats stratégiques avec des laboratoires pharmaceutiques pour développer une application particulière de notre vaccin. Aujourd'hui, nous avons déjà abordé un laboratoire pour tester et développer notre vaccin", ajoute le fondateur.

ALTEVAX
Immuno-oncologie
Paris et Londres (Royaume-Uni)
Victor Vadaneaux, 53 ans
SAS > Création en 2016 > 0 salarié
CA 2017 : NC


© Pierre-Yves Nogue et Clément de Obaldia, fondateurs d'Inovactis

Inovactis

Immuniser les patients contre leur propre cancer au moyen d'une levure génétiquement modifiée. Voilà la plateforme développée par Inovactis, une jeune start-up parisienne créée en 2016. "Grâce à notre procédé breveté, nous visons le cancer du côlon car le taux de survie n'est que de 11 % à cinq ans", explique Clément de Obaldia, son président. Une technologie qui leur permet d'activer les lymphocites tueurs, c'est-à-dire les cellules du système immunitaire capables d'éradiquer les cellules cancéreuses.

Disposant d'une preuve de concept fonctionnelle sur le mélanome - un cancer agressif de la peau qui touche 400 000 personnes par an en Europe -, les jeunes dirigeants visent le début des essais cliniques sur l'homme pour le cancer du côlon en 2020, après avoir réussi l'étape préclinique. "Pour atteindre la fin des essais cliniques de Phase 1, il nous faudra au moins six millions d'euros. L'idée est d'obtenir une autorisation de mise sur le marché d'ici dix ans", estime son président.

Comme modèle de développement, la start-up de trois salariés compte commercialiser des licences d'utilisation de sa plateforme pour chaque test validé en essai clinique.

INNOVACTIS
Immuno-oncologie
Paris
Clément de Obaldia, 32 ans (p) et Pierre-Yves Nogue (dg), 27 ans
SAS > Création en 2017 > 3 salariés
CA 2017 : NC


© DR

Stimunity

Un booster du système immunitaire des patients atteints d'un cancer. Telle est, en substance, la technologie développée par la biotech parisienne Stimunity. "L'objectif est de permettre aux personnes qui ont un système immunitaire déficient de le réactiver. Pour cela, on utilise des protéines qui miment une attaque virale et réactivent le système de défense contre les cellules malades", explique Sylvain Carlioz, cofondateur de la biotech. Une nouvelle approche thérapeutique en immuno-oncologie qui se destine à être, aujourd'hui, un élément curatif pour tous les cancers. "Nous savons que certains types répondent mieux que d'autres à l'immunothérapie (anti-corps, NDLR), mais le système est prometteur dans la mesure où la voie qu'on stimule est la même pour tous les cancers", juge-t-il.

En s'appuyant sur des travaux de recherche d'instituts mondialement reconnus - Institut Curie, l'Université d'Oxford et l'Inserm notamment -, Stimunity apporte aujourd'hui une preuve de concept fonctionnelle et "d'un niveau supérieur en termes de bénéfices thérapeutiques pour le patient", d'après ses fondateurs.

Il n'empêche que pour développer le projet, la biotech a besoin de lourds investissements pour atteindre la phase d'essais cliniques prévue en 2020 et ensuite envisager un partenariat avec un laboratoire pharmaceutique. "Tout l'enjeu est de montrer que ça fonctionne chez l'homme", précise Sylvain Carlioz, estimant les besoins en financement pour cette étape à près de six millions d'euros. Un premier pas avant que la technologie, dont l'efficacité sur l'homme aura été prouvée, ne soit reprise et développée par un laboratoire pharmaceutique.

STIMUNITY
Immuno-oncologie
Paris
Sylvain Carlioz, 32 ans (p-dg) et Nicolas Manel (fondateur scientifique), 39 ans
SAS > Création en 2017 > 2 salariés
CA 2017 : NC



Pierre Lelièvre

Pierre Lelièvre

Journaliste

Depuis juin 2016, je suis journaliste pour Chef d’Entreprise, Commerce magazine, Artisans mag’. Intéressé par le monde de l’entreprise, j’écris [...]...

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