Thomas Perret, Margaux Belhade (Mon Petit Placement) : « La crise a impacté notre marché »
Comme toutes les sociétés qui ont traversé la crise, certaines ont dû changer, se réinventer et s'adapter. C'est le cas bien évidemment des start-up, plus fragiles. Portrait de la société "Mon Petit Placement".
Je m'abonneMon Petit Placement est une fintech lyonnaise visant à démocratiser l'investissement auprès des particuliers en leur permettant d'accéder à des produits financiers haut de gamme jusqu'ici réservés à une clientèle fortunée. Souhaitant dépoussiérer l'épargne des Français, souvent axée sur des livrets classiques dormants, l'entreprise s'adresse à tous ceux qui possèdent un minimum de 500 euros à investir.
Comment avez-vous vécu cette crise ?
Les premiers jours suite à l'annonce des mesures de confinement ont été assez sportifs. D'abord parce qu'il a fallu placer immédiatement l'ensemble de l'équipe en télétravail tout en poursuivant l'activité. Ensuite car la crise a directement impacté notre marché, en ce que nous avons vu les bourses mondiales plonger. Enfin parce que nous devions finaliser notre levée de fonds dans les semaines suivantes. Nous ne sommes pas du genre à baisser les bras facilement et avons donc pris cela comme un nouveau challenge. Au final, ce fut très enrichissant !
Le confinement a-t-il changé la donne ?
D'un point de vue clients, le confinement ne nous a pas impacté directement puisque nous proposons une offre 100% digitale. Pendant que les banques traditionnelles fermaient leurs agences, de notre côté nous ouvrions des comptes !
Concernant notre tour de table, nous avons dû faire face à quelques latences au niveau administratif mais cela s'est globalement bien passé. Nous avons eu beaucoup de chances d'avoir des investisseurs fidèles. Nous avons fait le choix d'une levée de fond diversifiée. En période de crise, choisir une telle stratégie de diversification est tout à la fois un avantage et un inconvénient, une brique étant parfois conditionnée à l'obtention d'une autre. Néanmoins, les montants investis par chaque partie prenante sont naturellement plus faibles et donc le risque moins élevé, facilitant les discussions. Faire appel à différents acteurs permet également de bénéficier de conseils. Le recours à la Smart Money a cela de fondamental : au-delà des liquidités c'est aussi de la matière grise que s'engagent à apporter nos investisseurs.
Avez-vous pivoté ou songé à le faire ?
Bien au contraire ! Cela a plutôt renforcé la stratégie que nous avions initialement prévue.
La médiatisation du krach boursier a mis en lumière le sujet de l'investissement. L'adage consistant à investir au point bas et vendre au point haut semble bien compris dans l'Hexagone. Ainsi, nombreux sont les Français qui ont tenté de se lancer en bourse. Beaucoup sont ceux qui ont alors été étonnés face à la complexité de gérer seuls leurs investissements. Nous avons eu un grand nombre de retours en ce sens, ces néo-épargnants préférant passer par nos services et se faire ainsi accompagner pour gérer leurs placements.
Par ailleurs, la prise de conscience généralisée autour du fait qu'il est plus que jamais nécessaire de repenser le monde de demain, n'a fait que confirmer ce que nous pressentions : les épargnants ont désormais la volonté de donner du sens à leurs investissements. Alors même que nous préparions la création d'une offre responsable, nous avons accéléré ce projet qui devrait ainsi voir le jour dans les toutes prochaines semaines.
Comment voyez-vous l'avenir pour les 12 prochains mois ?
Les crises poussent les individus à s'intéresser davantage à leur portefeuille. Nous espérons ainsi maintenir le rythme de croissance assez fulgurant que nous avons connu ces derniers mois et par conséquent agrandir l'équipe pour pouvoir y répondre d'un point de vue opérationnel. Nous travaillons également sur plusieurs beaux projets à venir.
Pour en savoir plus
Thomas Perret & Margaux Belhade, fondateur de Mon Petit Placement