François Fillon : "Je lancerai un New Deal entrepreneurial dans les 100 jours suivant mon élection"
La ministre du Travail, Myriam El Khomri, remettra, en mars, sa réforme du droit du travail. Les rapports sur lesquels elle devrait se baser, Combrexelle et Terra Nova, prônent un renversement de la hiérarchie des normes. N'est-ce pas également ce que vous proposez?
Bien sûr. Sauf que cela n'arrivera pas avec ce gouvernement ! Car le Premier ministre a bien dit qu'il ne toucherait ni aux 35 heures ni au contrat de travail. Je suis très sceptique sur la capacité de cette majorité à accepter, à la veille d'une élection présidentielle, une modification radicale du code du travail.
Statut de jeune entreprise innovante, CIR, CICE, création de la BPI... Selon vous, aide-t-on suffisamment et correctement l'innovation en France?
Ce que les entrepreneurs attendent, ce ne sont pas les aides, mais la liberté d'agir. Nous devons encourager l'investissement dans les entreprises innovantes. Comment? Soit en fléchant arbitrairement vers elles des crédits, soit en baissant la fiscalité pour attirer l'épargne. C'est cette dernière solution, de libéralisation de l'économie, qui me paraît la plus judicieuse. Une étude prouve qu'en France, la fiscalité sur le capital est deux fois plus élevée que dans la quasi-totalité des pays européens. C'est pourquoi je propose notamment de supprimer l'ISF, ainsi que d'exonérer l'impôt sur le revenu entre 30 et 50 % des sommes investies dans les PME jusqu'à un plafond d'1,2 million d'euros. Autre mesure : instaurer un sursis d'imposition lors de la transmission des entreprises.
Quels axes de réformes préconisez-vous pour le RSI?
Ce n'est pas l'idée du RSI qui est mauvaise, mais sa mise en oeuvre. Nous devons donc agir pour favoriser l'étalement du règlement des cotisations et investir pour mettre fin aux dysfonctionnements informatiques entre l'Acoss et le RSI. En attendant, il nous faut mettre en place un système de concertation et de médiation pour éviter qu'aucun entrepreneur ne voie la pérennité de son entreprise menacée.
En revanche, contrairement à certains de mes amis, je refuse de faire croire aux adhérents du RSI que tout s'arrangerait en s'affiliant au régime général. Ce faisant, leurs cotisations seraient, au contraire, plus élevées.
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