Le crowdlending aurait-il acquis ses lettres de noblesse ?
Alors que les défaillances d’entreprises sont en baisse en France, le crowdlending devient désormais incontournable pour les PME.
Je m'abonneLe « France is back », scandé par le Président Macron il y a quelques jours semble désormais résonner dans les entreprises françaises et les entrepreneurs français reprennent confiance. Les indicateurs sont au vert pour l’industrie française et tous les secteurs semblent en profiter, même le crowdlending.
Les défaillances d’entreprises au plus bas depuis 2007 en France
Les situations de défauts des entreprises ont connu une année 2017 très positive. Ainsi, le baromètre annuel du cabinet Alvares a comptabilisé dans son étude 55 175 entreprises défaillantes, en baisse de 4,6% par rapport à 2016. Même si ces chiffres restent élevés, ce sont les plus bas enregistrés depuis 2007, année précédant la crise.
Coté secteur, les défaillances dans le commerce de détail ont chuté de 17% en un an, tout comme la restauration (-7%) qui a vu une amélioration de sa situation. Autre secteur ayant vu le nombre de sauvegardes, redressement et liquidation baisser, les services aux entreprises (-9%) et l’industrie (-5%). Autant de secteurs qui ont trouvé une manière alternative de se financer sur les plateformes de crowdlending ? Autre point positif pour le prêt participatif, la baisse du nombre de défaillances d’entreprises, qui restent un point noir pour certaines plateformes.
Le crowdlending devient incontournable dans le financement des PME
Il y a peu, KPMG en partenariat avec l’association Financement Participatif France a publié les chiffres du crowdfunding pour l’année 2017. Et force est de constater que ces nouveaux modes de financements de PME sont désormais incontournables pour le vivier français des PME et ETI. En effet, l’activité globale a progressé de 50% entre 2016 et 2017 à 940 millions d’euros contre 629 millions un an auparavant. Une activité a qui ne cesse d’atteindre des records puisqu’en 2015, les sommes collectées n’atteignaient « que » 297 millions d’euros.
Certes, les plateformes sont de plus en plus nombreuses, ce qui explique en partie que les montants financés ne cessent de croitre d’années en années. Mais de tels chiffres montrent aussi que du coté des entreprises, la finance alternative est devenue l’un des canaux de levées de fonds adéquate à certaines situations, au même titre que les banques et le capital investissement.
Le financement de l’économie réelle reste le principal attrait pour les financeurs de projets, prêteurs notamment. Ainsi, les projets immobiliers (42%) ou encore le secteur du commerce et des services (22%) sont les principales activités faisant appel à ce type de financement. A noter par ailleurs la vive progression, d’année en année, du financement des projets environnementaux et d’énergies renouvelables.
Le crowdlending devient le premier marché en France
Le crowdlending a de nouveau atteint l’an dernier un pic dans le financement global de l’économie. De manière globale, le prêt participatif au sens large (rémunéré, non rémunéré, minibons, obligations) a atteint 195,4 millions d’euros en 2017 contre 96,6 millions un an auparavant, soit une explosion de 102% en un an.
Cette forte augmentation est notamment portée par celle des obligations qui ont largement porté le marché, mais le prêt rémunéré, modèle identique à celui poursuivi par Look&Fin, a atteint 66 millions d’euros l’an dernier en hausse de 46% en un an. Une tendance de fond qui montre l’étendu et l’attendu du prêt participatif ces prochaines années. Les PME ont donc fait entrer dans leurs plans de financement le recours à ce mode de financement alternatif.
Coté projets financés, le montant moyen collecté sur les plateformes de prêt participatif est de 121 706 euros en France. Pourtant sur certains marchés, comme en Belgique, les montants moyens, si on regarde Look&Fin, sont largement plus élevés à 360 000 euros environ. Autant dire que le crowdlending est en train de s’installer dans le paysage européen comme un moyen de financement incontournable pour bien des entreprises.
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