Olivier Remoissonnet, repreneur de la Brosserie française
" Je me suis associé à des industriels pour être accompagné par des entrepreneurs "
Aujourd'hui, Olivier Remoissonnet l'admet, "on revient de loin". Avant de reprendre la Brosserie française fin 2012, il ne connaissait rien à l'entrepreneuriat. Lui, occupe alors le poste de directeur industriel de l'usine, détenue par le groupe Duopole. Le dernier fabricant de brosses à dents est à l'époque sur le point de mettre la clé sous la porte malgré la délocalisation de la moitié de son activité en Asie.
"J'ai contacté plusieurs entreprises pour qu'elles rachètent la brosserie mais personne n'était intéressé pour reprendre le flambeau. Je me suis donc lancé avec l'aide de deux industriels (Natta et BVI) qui sont entrés au capital. Cela m'a permis d'emprunter auprès des banques et surtout de bénéficier de l'accompagnement d'entrepreneurs chevronnés, se rappelle le dirigeant. Quand j'ai proposé notre offre de rachat au tribunal de commerce, on nous a tout de même rétorqué que c'était une cause perdue d'avance."
Il faut dire que leur pari est ambitieux : relocaliser l'intégralité de la production en France en préservant sur le savoir-faire multiséculaire de la PME à travers un triptyque : "le client, le produit, les machines". Modernisation de l'appareil de production, investissement dans la formation des salariés, certification des process, innovation, développement commercial, ouverture d'un site e-commerce... Le dirigeant se bat sur tous les fronts pour redresser le cap.
Trois ans plus tard, les premiers indicateurs sont prometteurs. La PME de 29 salariés basée dans l'Oise a réalisé un chiffre d'affaires de 4,8 M€ en 2015 (VS 4,2 M€ en 2013), dont 11% à l'export. L'année dernière, elle a produit 8 millions de brosses à dents distribuées à travers 1 500 enseignes (contre 127 en 2012). De quoi encore se brosser un avenir en France.