La revue de presse éco de la semaine (9 au 13 avril)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine ? Pas de panique, la rédaction vous propose de découvrir ce que vous avez pu rater du 9 au 13 avril 2018. Au programme : licornes, épargne salariale, intentions d'embauche, French Tech...
Je m'abonneCherche licornes françaises
Où va la French Tech ? "L'euphorie béate liée à la "coolitude" du phénomène start-up est bel et bien terminée. Et c'est une bonne chose : désormais entré dans une phase de maturité, l'écosystème se confronte enfin à la question de sa soutenabilité", expose La Tribune. Parvenue à ce niveau, elle fait désormais face à de nouveaux enjeux, comme créer des champions de dimension internationale ou répondre à des défis sociétaux liés aux conditions de travail.
Pas de raison de s'alarmer : le déclin est loin. En témoignent les niveaux records atteints par les levées de fonds en 2017, à savoir 1,7 milliard d'euros pour les fonds de capital-risque. Reste que la French Tech, au-delà de BlaBlaCar, Criteo, OVH et Vente Privée, a encore du mal à faire émerger des licornes. "La faute, en partie, à un véritable "trou dans la raquette" pour le financement des levées de fonds importantes, c'est-à-dire les tours de table supérieurs à 50 ou à 100 millions d'euros'', analyse le site économique. La faute aussi à l'absence d'investisseurs ''longs''.
Autant de questions à se poser pour rester dans la course, et éviter le destin de Giroptic, ex-emblème de la French Tech, qui a mis en mars la clé sous la porte, et dont La Tribune revient également sur les récents déboires.
Loi Pacte : Le Maire confirme le rôle social et environnemental des entreprises
Les entreprises auront bientôt la possibilité d'inscrire dans leur statut leur rôle social ou environnemental. Dans une interview aux Échos, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie confirme que le Gouvernement suivra les recommandations de Nicole Notat et Jean-Dominique Sénard, auteur d'un rapport sur l'objet social des entreprises. L'ancienne syndicaliste et le dirigeant de Michelin préconisaient d'inscrire dans le Code civil la possibilité pour une entreprise de poursuivre une mission à caractère social et environnemental.
"L'entreprise ne se limite pas à la recherche du profit", explique Bruno Le Maire. Cette nouvelle place repose sur un élément clé : la raison d'être de l'entreprise." Une réécriture du Code civil qui ouvrira la possibilité aux entreprises de se doter d'une raison d'être "pour décrire son activité". Non contraignante, cette évolution de l'objet social de l'entreprise vise plus largement, selon le ministre, à redéfinir le capitalisme européen, en opposition avec les capitalismes chinois et anglo-saxons, afin de l'inscrire dans le long terme. "Il doit faire des enjeux environnementaux un atout pour sa croissance, il doit défendre la propriété intellectuelle, valoriser la finance verte. Plus largement, il doit aussi être responsable socialement, promouvoir une véritable égalité hommes-femmes, se soucier du développement de ses collaborateurs", ajoute-il.
Coût horaire : les salariés français dans le haut du panier européen
Un écart d'un à dix entre le coût horaire d'un salarié bulgare (4,90 euros/heure) et danois (43,60 euros/h). C'est le constat principal qui ressort des derniers chiffres Eurostat publié lundi 9 avril et que présente Le Monde. Parmi les 19 membres de la zone euro, la France devance l'Allemagne avec un coût horaire de 36,60 euros dans les entreprises de plus de dix salariés, contre 34,60 euros outre-Rhin en 2017. Globalement, le coût du travail a progressé de 1,9 % dans la zone euro. Néanmoins, l'économiste Étienne Lehmann met en garde sur l'utilisation de ces chiffres : "Ils ne donnent qu'une vue partielle des évolutions salariales et ne disent rien de la compétitivité hors coût, relative à l'innovation et la qualité".
Mais il existe des différences conséquentes entre les différents pays européens qui traduisent, selon le quotidien, "les différents choix de modèle social". Par exemple, au Danemark où le système de protection sociale dépend globalement de l'impôt, la part des coûts non salariaux ne représente que 13,8 % du coût du travail quand en France, ces coûts forment près du tiers du total des coûts de main-d'oeuvre illustrant le poids des cotisations sociales dans le financement du modèle français.
Les PME ont plus que jamais l'intention d'embaucher en 2018
Les projets de recrutements ont augmenté de 18,7 % entre 2017 et 2018, selon une étude de Pôle Emploi et du Credoc publiée cette semaine. "C'est la plus forte progression mesurée depuis 2002, première année de l'enquête", indique dans Les Échos Jean Bassères, directeur général de Pôle Emploi. Cela représente 370 000 recrutements supplémentaires.
"Dans le détail, les PME concentrent l'essentiel des projets d'embauches : 45 % dans les entreprises de moins de 10 salariés, près de 70 % si l'on élargit aux moins de 50", développe le site économique. Si tous les secteurs d'activité sont concernés, la construction et l'industrie enregistrent les plus fortes hausses, respectivement + 37 % et + 27 %.
Reste, "et c'est le gros bémol", que les PME craignent que recruter ne soit compliqué, davantage qu'en 2017. "Les couvreurs, chaudronniers, plombiers, bouchers, aides à domicile ou encore mécaniciens de véhicules comptent parmi les métiers les plus en tension", précise Les Échos.
La Place, nouvelle place to be des acteurs de la fintech
Inauguré cette semaine au Palais Brongniart à Paris, avant une ouverture avec des officiels en septembre 2018, La Place a vocation à rassembler en un même lieu les acteurs du secteur de la finance : banques, assureurs, start-up de la fintech, etc.
L'idée est d'accueillir, sur 400 m2, des événements (150 par an sont projetés), des conférences, des échanges, des pitchs de jeunes pousses, des démonstrations...
Un nouveau lieu dédié pour la capitale française - qui n'en manque pas, remarque La Tribune. Paris accueillait par exemple récemment, à La Défense, un incubateur pour les start-up du secteur, le Swave.
Quand les ménages italiens investissent massivement dans leurs PME
Tandis que le Gouvernement français cherche à encourager les ménages à investir dans les entreprises, l'Italie, de son côté, semble avoir réussi son pari. En lançant, il y a un an, les PIR - des plans individuels d'épargne - il espérait mobiliser 1,8 milliard d'euros en provenance de l'épargne dormante des ménages. Et le résultat est surprenant : 11,5 milliards d'euros ont été levés par les citoyens italiens à destination de leurs entreprises en douze mois. Une manne dont les PME et PMI jouissent également d'après Les Échos.
"L'arrivée de cet instrument a permis un grand changement en réussissant à transférer une petite partie, mais significative, de l'épargne vers le monde des PME/PMI. C'est un véritable tournant dans leur approche au marché boursier", fait savoir un expert italien. D'autant que l'Italie figure comme le plus gros pourvoyeur d'épargne dormante en Europe avec 4 117 milliards d'euros. De quoi faire espérer au gouvernement italien des prévisions d'investissement gigantesques via l'épargne des ménages : 10 milliards en 2018 et jusqu'à 61 milliards d'ici à 2021.
Comment l'Europe veut réguler le travail détaché
À travail égal, salaire égal. C'est du moins dans ce sens que va la directive européenne sur le travail détaché, dont la dernière étape de la révision a été validée, selon Le Point. A cela s'ajoute que le délai de transposition dans les législations nationales a été réduit à deux ans, au lieu de quatre.
"Pour l'essentiel, le compromis final reprend les principales avancées obtenues au sein du Conseil européen et soutenues par le Parlement : dès le premier jour de la mission, les travailleurs détachés bénéficieront des mêmes rémunérations (taux de salaire minimal du pays d'accueil) et des mêmes conditions de travail que les travailleurs locaux", détaille le site de l'hebdomadaire.
Autre nouveauté : l'introduction de la notion de travail détaché de long terme, qui repose sur l'idée selon laquelle le contrat de douze mois peut être rallongé de six. Au-delà, le salarié sera entièrement soumis aux dispositions du pays d'accueil.
Start-up : une manne d'emploi potentielle considérable
400 000 ! C'est le nombre d'emploi potentiel que pourrait créer l'écosystème des start-up françaises d'ici à cinq ans, d'après une étude du collectif La Boussole et du Boston Consulting Group, publié par Les Échos. Un chiffre d'autant plus considérable que les start-up n'en ont créé "que" 11 000 en 2017. Mais les analystes assurent que ce chiffre peut être atteint en raison du nombre de jeunes pousses - aujourd'hui à 10 000 - et de leur propension à générer de la croissance. Ils attendent en effet que leur nombre progresse à plus de 12 000 avec une capacité de croissance bien plus importante qu'actuellement. Ainsi, en 2022, l'étude avance que 10% des start-up françaises seront des entreprises à forte croissance à l'origine de 49 % des nouveaux emplois créés.
Pour cela, les auteurs préconisent de doubler le nombre de start-up accompagnées pour passer de 40 % aujourd'hui à 80 % en cinq ans. Un moyen selon eux de parvenir à leur chiffre moyen de 70 emplois créés chaque année par une start-up à forte croissance.
La mission French Tech a (normalement) trouvé sa nouvelle tête
La mission French Tech ? Elle a vocation à piloter l'initiative French Tech au sein du ministère de l'Économie. Alors que son ancien patron David Monteau est parti dans une start-up, c'est, selon Les Échos, Kat Borlongan qui aurait été choisie par le gouvernement pour en prendre la tête.
Kat Borlongan est la cofondatrice de Five by Five, une agence de conseil spécialisée dans la transformation digitale des entreprises. Elle fait "surtout partie du réseau de l'écosystème français, elle officie notamment comme mentor des programmes French Tech Ticket, Techstars, et comme conférencière (VivaTech, forum mondial de l'innovation), avec un prisme pour l'entrepreneuriat social", précise le site économique.
La feuille de route et les moyens qui seront octroyés à la mission ne sont pas encore connus.
La prévision de croissance de la France réévaluée à 2% selon l'OFCE
L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a relevé jeudi à 2% sa prévision de croissance pour la France 2018, indique L'Express qui précise que l'organisme tablait sur un chiffre de 1,7% en octobre 2017. Ces chiffres rejoignent l'estimation réalisée par le gouvernement.
Le journal indique, en outre, que les créations d'emplois devraient rester dynamiques permettant de réduire le taux de chômage à 8,4% fin 2018 et de terminer l'année 2019 à 7,9%.
D'après l'hebdomadaire, L'OFCE estime, que "la croissance bénéficie, en effet, à la fois des mesures prises sous le quinquennat précédent comme le CICE et le Pacte de Responsabilité", mais aussi des premières actions du gouvernement depuis l'élection d'Emmanuel Macron.