[Étude de cas]Un parfum de nouveauté règne sur la maison Molinard
Labellisée Entreprise du patrimoine vivant
Mais malgré ses quelques produits cosmétiques célèbres, notamment sa crème à raser sans blaireau Rasoline, sortie dans les années 1930, ou sa crème 24, Molinard souhaite asseoir sa réputation et sa renommée sur son activité de parfumeur. D'abord, en devenant, aux côtés de Caron et de Guerlain, l'un des trois acteurs du secteur à être labellisés Entreprise du patrimoine vivant, gage de son savoir-faire. Elle a aussi profité de son 165e anniversaire, en 2014, pour multiplier les opérations de communication et le lancement de produits, parmi lesquels sa Collection privée. Ce coffret de cinq fragrances s'inscrit, par ailleurs, intégralement dans la quête de Célia Lerouge-Bénard d'allier modernité et évocation de la tradition et de l'ADN de la marque.
Chaque parfum représente, en effet, une génération de la famille s'étant succédé à la tête de l'entreprise. Et ces nouveautés sont parsemées de symboles. Le violet des coffrets, d'abord, fait écho à la couleur de la marque et à son univers provençal riche en lavande, iris et violette. Les flacons d'inspiration Baccarat rendent hommage à leurs partenaires verriers, et leurs bouchons cuivrés rappellent les alambics des parfumeurs. "Lors du développement, il nous manquait un maillon : le cuir. Car nous voulions évoquer le passé de la ville, à l'origine peuplée par les tanneurs", détaille Célia Lerouge-Bénard. Elle a donc choisi de travailler ces fragrances en les testant sur des touches de cuir.
Et pour 2015, la matière se retrouve à nouveau au coeur de l'innovation produit de la maison, qui réédite ses monosenteurs, comme la vanille ou le patchouli, dans une nouvelle gamme, les Éléments, au packaging lui aussi relooké. Elle y ajoute une nouvelle senteur, développée pour l'occasion, le cuir, et compte ainsi "faire marcher le ressenti, la madeleine de Proust". De quoi, peut-être, relancer la machine et renouer avec son image d'entreprise artisanale, traditionnelle, mais jamais désuète.
Une aventure à l'export...
Présente dans une quarantaine de pays, parmi lesquels l'Allemagne, l'Italie, la Russie ou les États-Unis, Molinard réalise près de 20 % de son chiffre d'affaires à l'export. Sur ces marchés comme à l'échelle nationale, la marque a conscience de ses enjeux et des attentes des consommateurs : " Nous misons principalement sur des parfums revisités, car nous souffrons d'une image vieillissante à l'étranger, et nous voulons être plus dynamiques ", concède Célia Lerouge-Bénard.
... et au cinéma
En novembre dernier, le site de la maison Molinard a accueilli le tournage du téléfilm Un parfum de sang, qui sera prochainement diffusé sur France 3. En plus de lui prêter son siège, Célia Lerouge-Bénard a collaboré avec la production sur les termes et les gestes de la parfumerie afin de restituer au mieux la réalité de son métier. " Ce fut l'occasion de partager nos savoir-faire, mais aussi de faire connaître l'histoire des parfumeurs et de leurs origines ", confie-t-elle.
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