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4 stratégies de PME déjà prêtes pour 2025
Ils surfent sur les tendances actuelles et anticipent déjà les évolutions des 10 prochaines années. Voici les stratégies gagnantes de Gregory Salinger de Vide dressing, Alfred Testa d'Arcane Industries, Nicolas d'Hueppe de Cellfish et François Bergerault de l'Atelier des chefs pour préparer 2025.
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Grégory Salinger, président de Vide dressing : "La consommation de la seconde main est décomplexée"
Selon les derniers chiffres d'Ipsos, de mars 2015, 43 % des acheteuses en ligne consomment des habits d'occasion. Un chiffre difficilement imaginable il y a quelques années. C'est pourtant le pari qu'a fait Meryl Job, en lançant, en 2009, le site Videdressing.com. Son concept : une plateforme communautaire de vente et d'achat de vêtements et d'accessoires de luxe. L'entreprise accompagne ainsi depuis plus de cinq ans les évolutions d'usages et de consommation et l'explosion de l'économie du partage. "C'est une pratique qui est aujourd'hui rentrée dans les moeurs, souligne Grégory Salinger, son président. Acheter de la seconde main est devenu une pratique décomplexée, démocratisée". Mais si ces tendances vont dans le sens de l'activité de Vide dressing, ses dirigeants ne se laissent pas porter par la vague et anticipent d'ores et déjà la suite. "À la base, nous sommes une société de technologie, assume le dirigeant. Notre métier est d'offrir à nos acheteurs et à nos vendeurs les conditions de transaction les meilleures et les plus rapides". Pour cela, il s'appuie notamment sur un suivi fin de tous les parcours de ses clients, des marques ou modèles les plus demandés et achetés, des terminaux d'achats utilisés, etc. Ses analystes et responsables produits surveillent ainsi leurs tableaux de bords recueillant et présentant des indicateurs spécifiques aux différents métiers présents dans l'entreprise et à leurs missions. "On récolte énormément de données, poursuit-il. Le challenge est donc d'identifier celles qui sont importantes et que l'on désire suivre afin de déterminer et d'anticiper les attentes de nos visiteurs et faire évoluer nos services en fonction."
François Bergerault, président de l'Atelier des chefs : "Notre offre en ligne est le coeur de notre croissance"
"Internet a toujours fait partie de notre stratégie. Dès 2004, 100 % de nos réservations se faisaient en ligne", souligne François Bergerault, président de l'Atelier des Chefs, qui propose des cours de cuisine. Quatre ans plus tard, l'entreprise intensifie sa présence sur le web et propose, en plus d'une vitrine de ses cours et de son système de réservation, des contenus supplémentaires : vidéos, trucs et astuces, recettes, etc. " L'idée était que nos clients s'approprient notre marque afin de les fidéliser ". À cela s'ajoute une forte présence sur les réseaux sociaux : 54 000 fans sur Facebook et 108 000 abonnés sur leur chaîne Youtube, auxquels s'ajoutent leurs comptes Twitter et Pinterest. "Nous n'avons pas réellement de stratégie d'acquisition ou de fidélisation sur ces réseaux, mais ce sont des outils pour installer notre marque", concède le dirigeant. Depuis un an, l'entreprise a également développé iChef : des cours collectifs, en ligne et en direct. Plus besoin de se déplacer, d'être contraint par un horaire ou d'être freiné par le prix. À 9,90 € par mois pour 20 cours et un accès illimité au replay, c'est leur offre la plus accessible. "Et ça répond à une demande de nos clients, affirme François Bergerault. C'est notre façon d'intégrer internet dans notre développement, et c'est aujourd'hui le coeur de notre croissance et le futur de notre activité." Et le dirigeant souhaite continuer à mêler cuisine et digital en travaillant avec des acteurs de l'Internet des objets. Son idée : construire un objet connecté qui récolterait en temps réel des informations sur la façon de cuisiner de son utilisateur afin de lui donner des conseils."C'est ça la collecte de donnée de demain. Il faut qu'elle rende service au consommateur."
Nicolas d'Hueppe, président de Cellfish : "Les consommateurs réclament un accès immédiat à leurs produits, à petits prix et sans engagement de durée"
"Le consommateur ne veut plus acheter ce qu'il ne consomme pas. Il souhaite prendre les options qui lui plaisent, au juste prix de son envie. C'est dans cette logique que nous avons créé Hitster", retrace Nicolas d'Hueppe, président de Cellfish. Son application bouscule le marché de la musique en ligne avec son offre à 1,99 €/mois -contre 9,99 € pour Deezer ou Spotify. Pour ce prix, l'auditeur a accès à une playlist de 100 titres, renouvelée toutes les semaines. "Notre offre de base est moins chère que nos concurrents qui s'adressent plus aux gros consommateurs de musique. Ensuite, on l'agrémente d'options supplémentaires à 0,99 €/mois pour améliorer le confort de l'utilisateur", précise le dirigeant. Écoute hors connexion, location d'albums, constitution de sa propre " compil " sont ainsi des fonctionnalités auxquels peuvent souscrire ses clients. "On remplit une demande de plus en plus présente des consommateurs qui réclament un accès immédiat à leurs produits, à petits prix, sans engagement de durée et avec un paiement automatisé", détaille-t-il. Et pour anticiper leurs besoins et éviter la lassitude, il analyse, toutes les heures, des quantités de statistiques pour identifier les titres qui rencontrent l'adhésion de ses abonnés ou, au contraire, qu'ils délaissent. L'objectif : proposer une liste de musiques au plus près de leurs envies.
Cellfish/Editeur d'applications mobiles/Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)/SAS/Nicolas d'Hueppe, 39 ans/ création en 1998/150 salariés/CA 2014 60M€
Alfred Testa, fondateur d'Arcane Industries : "Notre offre de service nous rend plus fort commercialement"
À partir de 2022, les pressings n'auront plus le droit d'utiliser de machines fonctionnant au perchloréthylène, considéré comme un solvant nocif. Une aubaine pour Arcane industries qui a développé un produit alternatif, l'Arcaclean, et déposé deux brevets en 2013 : le premier pour la formulation et le second pour le procédé de nettoyage. Mais plutôt que de vendre ces nouvelles machines, Alfred Testa, fondateur d'Arcane Industries, propose, via sa société AT Développements, un service d'achat de cycle de lavage aux pressings indépendants. Cette démarche pionnière s'appuie sur le Conseil régional de la région PACA qui teste à ses côtés les opportunités de cette nouvelle économie de la fonctionnalité. "L'intérêt pour le client est qu'il n'a pas à supporter l'investissement, lourd, que représente l'installation d'une machine", souligne-t-il. Et pour lui ? De trouver une nouvelle forme de rentabilisation de ses produits. Et la formule présente d'autres avantages, pour les deux parties. "Nous accompagnons également nos clients dans les évolutions technologiques que nous mettons au point, ce dont ils ne bénéficient pas en cas d'achat, argumente-t-il. De plus, nous assurons le suivi des installations et leur maintenance. Cela nous rend plus fort commercialement." Car il soulage ainsi les gérants des pressings, qui se concentrent sur leur coeur de métier. "Nous affinons, encore aujourd'hui, le concept grâce à nos premiers clients qui font office de 'laboratoires'".
Arcane Industries/Fabrication de solvants chimiques/Aubagne (Bouches-du-Rhône)/SA à conseil d'administration/Jean-Philippe Testa, 44 ans et Alfred Testa, 69 ans/Création en 1995/24 salariés/CA2014 4M€
