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Ces PME fleurons de l'innovation française à l'international
À première vue, rien ne rapproche SolidAnim, évoluant dans l'animation 3D, Eos imaging, spécialisée dans l'imagerie médicale, Atelier Cologne et ses parfums ou Syrlinks, pionnier des nanosatellites. Pourtant, à leur échelle, ces quatre PME font rayonner la France à l'international.
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Hollywood déroule le tapis rouge à SolidAnim
Lors du tournage des trois prochains volets de la saga Avatar, James Cameron pourra visualiser tous les effets spéciaux en temps réel, grâce à SolidTrack, une technologie innovante de captation de mouvements. Lightstorm Entertainment, la société du réalisateur canadien a, pour ce faire, signé un contrat avec SolidAnim, une PME francilienne d'à peine 15 salariés, qui a développé cette solution inédite. Une opportunité en or pour ce studio d'animation 3D, fondé en 2007 par Isaac Partouche, Emmanuel Linot et Jean-François Szlapka. Outre James Cameron, SolidAnim a déjà travaillé avec Robert Zemeckis (Forrest Gump) pour son film The Walk ou encore sur le tournage d'Alice au pays des merveilles (Disney).
Afin d'accélérer l'internationalisation de la PME, Isaac Partouche vient de s'installer à Los Angeles pour ouvrir une première filiale. "Toutes les grandes productions de films à effets spéciaux commencent là-bas. Nous devons être au plus près des décideurs", explique Jean-François Szlapka, l'un des cofondateurs. Le studio a par ailleurs bouclé en 2014 une levée de fonds de 500 k€. De quoi étoffer sa force de vente et investir dans la R&D. "Nous développons une caméra de prévisualisation avant tournage qui devrait intéresser plusieurs sociétés américaines." Objectif : un CA de 2 M€ en 2015.
Repères
Activité : studio d'animation 3D
Ville : Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne)
Forme juridique : SAS
Dirigeants : Isaac Partouche, 42 ans, Emmanuel Linot, 41 ans et Jean-François Szlapka, 37 ans (photo)
Année de création : 2007
Effectif : 15 salariés
CA 2014 : 1,5 M€
Eos imaging, une medtech qui rayonne à l'international
Eos imaging fabrique une nouvelle génération de systèmes innovants d'imagerie médicale 2D et 3D. Son credo : développer des dispositifs permettant de réaliser des images radiologiques en limitant la dose de radiation délivrée au patient. Des recherches initiées en 2001 avec des laboratoires académiques, sur la base des travaux du prix Nobel de physique Georges Charpak. Protégé par une vingtaine de familles de brevets, Eos imaging a reçu les autorisations de mise sur le marché de 47 pays. "Avec un ticket d'entrée moyen de 400 k€, nous en avons installé une centaine dans une vingtaine de pays", précise Marie Meynadier (photo), la directrice générale.
Résultat, un CA de 20,1 M€ en 2014 (+32 % vs 2013) dont plus de 80 % à l'export. "À l'étranger, la difficulté est de surmonter l'effet de taille." C'est pourquoi la PME a été introduite en Bourse en 2012 sur Euronext. Elle a, par ailleurs, ouvert trois filiales (États-Unis, Canada et Allemagne), ainsi qu'un bureau à Singapour. Aujourd'hui, l'objectif est de doper ses ventes, par la commercialisation de services associés. Pour ce faire, elle compte s'appuyer notamment sur les applications logicielles de OneFit Medical, rachetée en 2013.
Repères
Activité : imagerie médicale orthopédique
Ville : Paris (XIe arr.)
Forme juridique : SA à conseil d'administration
Dirigeants : Michael Dormer, 64 ans et Marie Meynadier, 61 ans
Année de création : 1989
Effectif : 107 salariés
CA 2014 : 20,1 M€
Syrlinks s'envole sur un marché interplanétaire
Depuis 2011, Syrlinks, PME bretonne de 41 salariés, se spécialise dans le développement de composants électroniques miniatures - en particulier de nanosatellites - en collaboration étroite avec l'Agence spatiale européenne (ESA), le Centre national d'études spatiales (CNES) ou encore la Direction générale pour l'armement (DGA). Ex-salariés de Thales Microelectronics, les fondateurs ont notamment participé à la mission Rosetta débouchant, en novembre dernier, sur l'arrimage du robot Philae à la comète Tchouri, après dix ans de voyage interstellaire. Si le spatial génère la moitié du CA (5 M€ en 2014), Syrlinks est aussi positionnée sur les secteurs de la défense (ex. : équipements embarqués) et de la sécurité avec, par exemple, des balises géolocalisées.
"Cette diversification est possible car, de la mécanique au logiciel, en passant par l'électronique, nous maîtrisons l'ensemble des process de recherche et de conception, étaye Guy Richard, le président. Nous comptons développer de nouveaux produits en propre mais aussi diffuser nos technologies sur des marchés à plus fort volume d'affaires, en particulier à l'export (40 % du CA)." La PME a notamment finalisé en 2014 une balise de détresse pour la marque de montres de luxe Breitling. Cette année, l'effort est mis sur le renforcement du service commercial avec un but : 6 M€ de CA. De quoi amorcer une mise en orbite progressive et pérenne.
Repères
Activité : fabrication de composants électroniques miniatures
Ville : Bruz (Ille-et-Vilaine)
Forme juridique : SAS
Dirigeants (de gauche à droite sur la photo) : Guy Richard, 51 ans et Gwenaël Guillois, 42 ans
Année de création : 2011
Effectif : 41 salariés
CA 2014 : 5 M€
Atelier Cologne met le monde au parfum
Depuis 2010, Christian Cervasel et sa compagne Sylvie Ganter revisitent la traditionnelle eau de Cologne en misant sur le luxe "à la française". Le positionnement audacieux d'Atelier Cologne, leur société et marque de parfum (raison sociale : Cologne SA), séduit les grands magasins du monde entier (Bergdorf Goodman, Galeries Lafayette, etc.). Si bien que la PME de 50 salariés est aujourd'hui présente dans 350 points de ventes (dont quatre en propre) à travers une trentaine de pays, parmi lesquels les États-Unis, la Russie et la Chine. Elle réalise ainsi 85 % de ses ventes à l'export.
Au total, la société commercialise une quinzaine de fragrances (ex : orange sanguine, néroli, rose, etc.), déclinées en soins pour le corps, notamment des laits hydratants ou des savons. L'assemblage est sous-traité à une usine francilienne qui devrait produire plus de 300 000 flacons en 2015.
Afin d'accélérer son développement, la PME vient de boucler un troisième tour de table de 5 M€ destiné à financer l'ouverture de boutiques (Hong Kong, Dubaï, etc.), renforcer son réseau, investir le marché du business traveller (aéroports, hôtellerie, etc.), étoffer son catalogue et doper ses ventes en lignes (10 % du CA). "Nous espérons ainsi atteindre 40 M€ de CA cette année contre 20 M€ l'an passé", annonce Christian Cervasel. Une chose est sûre, en affaires, le couple garde le nez creux.
Repères
Activité : parfumerie
Ville : Paris et Luxembourg
Forme juridique : SA
Dirigeants : Sylvie Ganter, 42 ans et Christophe Cervasel, 41 ans
Année de création : 2010
Effectif : 50 salariés
CA 2014 : 20 M€
