La Banque centrale européenne : quel impact sur les perspectives des marchés actions ?
Mario Draghi, son président, a promis que la BCE conserverait une politique monétaire accommodante, sans toutefois annoncer de mesures supplémentaires pour relancer l'économie. Une posture qui pénalise les marchés actions européens, selon l'analyse de Hugues Le Maire, le dg de Diamant Bleu Gestion.
Je m'abonneLors de la conférence de presse suivant la réunion du comité de politique monétaire, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, a indiqué que la BCE continuerait à surveiller attentivement les indicateurs économiques de la zone euro au cours des prochaines semaines pour juger de leur impact sur l'inflation. " Le taux d'inflation a encore baissé comme prévu et les évolutions en matière de prix sur le moyen terme devraient rester maîtrisées ", a-t-il déclaré. Cependant, le patron de la BCE n'a pas donné d'indications qui pourraient laisser espérer de nouvelles mesures rapides. S'il a promis de conserver une politique monétaire accommodante " aussi longtemps que nécessaire ", certains analystes espéraient des mesures non conventionnelles visant à stimuler l'économie.
Introductions en bourse : tout dépend du business model
Hugues Le Maire, directeur général de Diamant Bleu Gestion, société de gestion indépendante, déplore ainsi que la banque centrale renvoie les Etats à leurs responsabilités sur le plan de la politique économique. " Les investisseurs n'apprécient pas cette posture ", analyse-t-il. D'autant plus que la politique monétaire de la BCE est la plus restrictive des grandes zones, ce qui se ressent selon lui sur les marchés actions. " Les marchés européens sont les actifs les moins appréciés par les investisseurs. La zone euro est à la traîne par rapport aux autres marchés, que ce soit le Japon, l'Angleterre, la Suisse... Et au sein même de la zone euro, le CAC 40 n'est pas l'indice qui se porte le mieux ", ajoute-t-il.
Ce contexte est-il défavorable à une entreprise qui souhaiterait entrer en bourse ? Selon Hugues Le Maire, tout dépend du business model, et certaines entreprises prometteuses parviennent à réaliser des opérations intéressantes malgré un contexte difficile. " Il y a deux points importants à prendre en compte pour que l'introduction soit un succès : un business model facile à comprendre, et de bonnes perspectives de croissance ", résume-t-il. " Si on prend le cas de Moleskine, qui a réalisé cette semaine une IPO décevante, on s'aperçoit que le business model est très simple, mais que les perspectives de croissance sont faibles. Par contre, on a aussi l'exemple récent d'Adocia, qui a réussi une belle opération grâce à des perspectives considérables, malgré un business model assez difficile à lire. "