Comment bien investir pour réussir sa transition digitale
Si la transformation digitale exige des investissements, il reste toutefois à les prioriser selon les besoins et le ROI attendu.
Qui dit transformation digitale, dit investissement. Et qui dit investissement, dit retour sur investissement (ROI). Or, dans une situation où quatre entreprises sur dix s’estiment en retard sur la transformation digitale – et entendent le rattraper –, la question de savoir dans quel domaine investir en priorité devient capital. Selon le Baromètre de la Transformation Digitale*, mené par OpinionWay pour le compte de TVH Consulting, éditeur et intégrateur des solutions ERP-BI Microsoft et SAP, plus du tiers des entreprises favorisent les applications métiers, bien avant les outils de sécurité, de business intelligence (BI) ou d’optimisation des processus.
« Les applications métiers, comme les ERP, viennent en tête des investissements car elles sont déjà plus connues », explique Stéphane Moreau, Directeur du Consulting SAP de TVH Consulting. « Le ROI de ces applications s’avère davantage mesurable, grâce au recul dont on dispose sur ces outils, à la différence des nouveaux outils innovants apparus il y a peu sur le marché. Pourtant, on voit dans le Baromètre une belle vague de projets ERP et CRM notamment. En effet, les entreprises vivent avec des systèmes sur site, d’anciennes générations, figés et moins connectables. C’est pourquoi, on devrait arriver à moyen terme aux 22% et 18% qui envisagent d’investir dans de vraies innovations, comme des outils collaboratifs, le machine learning ou l’intelligence artificielle tous gravitant autour des ERP dit intelligents »
Une obligation à se transformer
Cependant, il s’agit d’une transformation digitale choisie par l’entreprise. Lors d’une transformation subie, par des évolutions légales, réglementaires, normatives, il en va autrement. La crise sanitaire l’a démontré, les entreprises ont dû investir rapidement en nouveau matériel et en sécurité, sans se poser la question du ROI. « Pour la transformation digitale subie, il n’y a pas le choix et le ROI demeure moindre », renchérit-il. « Quant à celle choisie, les ETI restent frileuses à cause de leur organisation qui n’est pas structurée en ce sens. Les DSI et les directions Marketing et Communication, voire les Directions générales, essayent de réaliser des projets avec des dépenses maîtrisées – mais des ROI aléatoires. Aussi, les industriels restent-ils quelque peu en retard. D’autant que si tout le monde se transforme de la même façon, aucun gain n’est à attendre. Pourtant, il y a une obligation de se transformer. Alors, l’entreprise peut se tourner vers des quick-win, avec un périmètre certes plus réduit, mais plus rassurant pour identifier un ROI. »
Il s’agit ainsi de réaliser des investissements plus ciblés, qui collent avec les besoins spécifiques pour l’entreprise et apportent un facteur différenciant. En outre, les acteurs, comme les éditeurs, rendent désormais l’innovation accessible à travers des plateformes comme POWER PLATFORM de Microsoft ou SAP Business Technology Platform « Il existe aujourd’hui nombre de plateformes dans le cloud en mode agile », révèle Stéphane Moreau. « A l’image des outils de BI analytiques dans le cloud pour lesquels il suffit de quelques utilisateurs avancés pour apprendre à manipuler ces outils et découvrir en quelques clic la montagne d'information qui se cache dans les données qu'ils stockent depuis des années. Ce qui réduit le poids du ROI dans la prise de décision. On peut rapidement créer des prototypes applicatifs pour déterminer si on poursuit ou non le projet. De plus, l’arrivée au sein de l’entreprise des citizen developer, ces personnes qui ont une connaissance suffisante de l’informatique, sans être des codeurs, permet de maintenir l’innovation en interne, sans besoin de la sous-traiter. »
* Étude OpinionWay menée auprès 160 dirigeants et décisionnaires de TPE/PME Françaises. Echantillon interrogé par téléphone en juin 2021. OpinionWay a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252