PME : 5 conseils pour sauver votre entreprise du dépôt de bilan
4. Négociez !
"Avant de penser au redressement judiciaire, il faut essayer de s'arranger avec ses créanciers, souligne Ketty Leroux. Car l'obtention d'un délai de paiement paralyse l'ouverture de la procédure collective". L'avocate parisienne cite notamment le cas de ce dirigeant d'entreprise dans le secteur automobile, au bord du gouffre en raison "d'un loyer qui l'étranglait".
"Il ne faut pas hésiter à rencontrer votre bailleur pour organiser un étalement" (Agnès Bricard)
Après une résiliation amiable du bail, cet entrepreneur a trouvé un local moins cher et gelé ses dettes bancaires pendant un an. Il s'est certes au passage séparé de certains collaborateurs, mais son avocate en est certaine : "Il va s'en sortir".
Même discours du côté d'Agnès Bricard : "Le bailleur, en général, on peut discuter avec lui. Il ne faut pas hésiter à le rencontrer pour lui expliquer la situation et organiser un étalement sur six mois, un an." Avec cet argument supplémentaire : "S'il n'accepte pas, on peut demander au tribunal de commerce de le payer en 24 mois, ils y sont en général assez sensibles."
Bailleur ou fournisseur, dès qu'un créancier devient virulent, "on se rencontre, et on organise un étalement". Même en position délicate, il faut garder confiance : "Personne n'a intérêt à ce que la relation s'arrête", insiste-t-elle.
5. Entourez-vous
De nombreux réseaux d'entraide existent, comme SOS Entrepreneur. Cette association, née dans le Nord-Pas-de-Calais, fonctionne comme une plateforme téléphonique, ouverte 24h/24 et qui occupe pas moins de 250 personnes. "Nous recevons, en moyenne, cinq appels par jour" - jours fériés compris - explique son président Bruno Delcampe. Des conversations qui peuvent durer jusqu'à une heure et demie pour "décortiquer la situation", suivies d'un passage d'une demi-journée dans l'entreprise et d'une mission de conseil qui fonctionne, puisque "40% sortent de la situation de paiement dans les quinze jours".
L'association fait partie du Portail du rebond, qui aide ceux pour qui l'issue serait quand même le dépôt de bilan, à sortir de la dynamique de l'échec. Son président, Dimitri Pivot, croit en un changement progressif des mentalités : "Dans les pays anglo-saxons, on voit d'un très bon oeil cette capacité à rebondir. Il faut qu'on sorte de cette culture de l'échec !"
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