[Dossier] 8 dispositifs pour optimiser votre financement
3. Banque publique d'investissement
Crowdfunding, business angels, fonds d'investissement, sans oublier Bpifrance pour l'aide à l'innovation notamment...
Les CCI, avec leur maillage territorial et leur portail online Les-aides.fr, peuvent d'ailleurs vous aiguiller. "Les financements immatériels représentent un tiers de notre activité chaque année : dépenses en R & D, marketing, développement international", souligne Hervé Bazin, directeur régional de Bpifrance Paris-La Défense. Et bien sûr, les banques! "Nous sommes tous complémentaires, martèle Philippe Bailly, responsable des marchés professionnels et des petites entreprises à la direction du développement du Crédit mutuel, qui compte 5000 points de vente en France. Le timing n'est pas le même: avec le capital-risque, il y a un fort turnover, tous les trois ou quatre ans. Nous sommes plutôt des passagers au long cours."
"Nous travaillons beaucoup avec Bpifrance sur l'accompagnement de l'innovation", souligne Arnaud Manceron, responsable grands partenariats corporate chez BNP Paribas. Objectif commun: aider les entrepreneurs à être ambitieux.Bpifrance, qui depuis l'an dernier intègre les innovations liées aux usages, aux modèles d'affaires, au management ou au design, a vu le nombre de start-up accompagnées et les montants distribués doubler entre 2013 et 2015. Une évolution vers plus de cohésion d'autant plus profitable que l'augmentation des fonds propres, en bordant bien son pacte d'actionnaires, "améliore l'accès bancaire" selon Laurence Méhaignerie.
C'est ce qu'a vécu Cédric Williamson, fondateur de Kiwatch: "On a avancé par bribes." Créée en 2011, cette société, qui développe des systèmes de vidéosurveillance pour le grand public, a travaillé sur la R&D pendant un an et demi pour aboutir aux premières solutions, tout en cherchant à lever des fonds. "On a trouvé un petit fonds de capital-risque à Rennes qui nous a apporté 200, puis 50 k€."
L'entreprise installée à Orvault, près de Nantes, se développe alors en accrochant des partenaires comme Axa, "qui distribue notre produit auprès de ses clients avec un petit discount". Kiwatch séduit ensuite un leader européen de la domotique. "Entre eux et les associés historiques, on est monté à 400 k€", se félicite Cédric Williamson, qui prévient: "À l'amorçage, ça marche beaucoup au coup de coeur, de manière parfois pas très rationnelle. Rappelez-vous Coyote." C'est ensuite que les choses se compliquent et qu'il faut multiplier les investisseurs.
"On n'a pas le choix", estime ce dirigeant qui a dépensé beaucoup d'énergie à démarcher les business angels. "On n'est pas entrepreneur pour ça, mais il faut le faire et on en apprend beaucoup. Surtout quand on se tourne vers des gens qui vous font partager leur expérience et apportent du réseau, des compétences en même temps que du cash." Il se félicite aujourd'hui d'avoir "construit une cohérence et renforcé le projet en lui-même". Même s'il prévient: "On n'est jamais au bout!" Aujourd'hui, "en tirant les leçons des défis précédents", il prépare une nouvelle levée de 20 millions d'euros pour développer des pistes à l'international.
4. Ingeniering financier
Tous ces acteurs du financement s'accordent sur l'importance de bien présenter son projet. "Il faut le crédibiliser en montrant sa faisabilité, tant sur les aspects techniques, juridiques, fiscaux, qu'humains", insiste Agnès Bricard, présidente du Conseil supérieur de l'ordre des experts-comptables et auteur du Guide du routard du financement d'entreprise. C'est le moment de refaire votre CV... et de vous entourer. Pour Philippe Bailly, le meilleur rendez-vous est celui qui réunit le dirigeant d'entreprise, le banquier, et l'homme du chiffre. Car la décision se prend à 50% sur les chiffres, à 50% sur la confiance.
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